Afghanistan: défilé militaire des talibans après des manifestations

Sur cette photographie prise le 16 janvier 2022, des combattants talibans montent la garde lors d'un défilé militaire de rue à Maymana, capitale de la province de Faryab. (Élise Blanchard / AFP)
Sur cette photographie prise le 16 janvier 2022, des combattants talibans montent la garde lors d'un défilé militaire de rue à Maymana, capitale de la province de Faryab. (Élise Blanchard / AFP)
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Publié le Lundi 17 janvier 2022

Afghanistan: défilé militaire des talibans après des manifestations

  • Les talibans éprouvent des difficultés à se transformer d'un mouvement insurrectionnel en une administration capable de diriger un pays au bord de l'effondrement
  • Des colonnes de combattants talibans masqués, habillés de treillis militaire et d'un foulard portant en inscription la profession de foi musulmane, ont défilé dimanche

MAYMANA, Afghanistan : Les talibans ont fait étalage de leur force militaire en faisant défiler dimanche des dizaines de leurs combattants lourdement armés à Maymana (nord-ouest), où des heurts avec la population locale d'ethnie ouzbèke avaient eu lieu en fin de semaine passée.

Des manifestations avaient été déclenchées dans la ville, capitale de la province de Faryab, par l'arrestation d'un commandant taliban d'origine ouzbèke, pour son implication présumée dans un enlèvement.

L'incident a suscité la crainte de tensions entre les populations civiles pachtoune et ouzbèke, et avec les talibans, eux-mêmes dans leur immense majorité d'origine pachtoune. Des informations non confirmées ont fait état de la mort de membres des deux communautés dans des incidents isolés.

"Nous avons déployé des centaines de combattants venus des province alentour et la situation est maintenant sous contrôle", a assuré au cours du weekend, Latifullah Hakimi, un haut responsable du ministère afghan de la Défense.

Des colonnes de combattants talibans masqués, habillés d'un shalwar kameez  - la tunique traditionnelle afghane - blanc, d'une veste de treillis militaire et d'un foulard portant en inscription la profession de foi musulmane ont défilé dimanche. 

Des dizaines d'autres, plus lourdement armés, étaient sur des pick up ou des véhicules blindés, de l'armement saisi aux forces de l'ex-gouvernement et de l'armée américaine lors de la fulgurante prise du pouvoir par les talibans en août. 

La population locale a assisté dans le calme au défilé. "Il y a deux jours, la situation n'était pas bonne à cause des manifestations, mais maintenant elle est normale", a déclaré à l'AFP Rohullah, un commerçant de 20 ans.

"Notre seul problème c'est que les gens n'ont pas de boulot (...) Mais nous sommes très satisfaits de la sécurité", a-t-il ajouté.

Les talibans éprouvent des difficultés à se transformer d'un mouvement insurrectionnel en une administration capable de diriger un pays au bord de l'effondrement économique et où plus de la moitié de la population est menacée par la famine.

Les islamistes ont du mal à préserver la discipline de leurs troupes, en particulier dans les régions les plus isolées, des commandants locaux n'hésitant pas à ignorer les ordres venus de Kaboul et à imposer leur propre loi.

Ils ont ainsi annoncé samedi avoir exclu de leurs rangs 3.000 de leurs membres, accusés de pratiques illégales, dans le cadre d'un vaste "processus de filtrage".


A Beyrouth, le manque de pluie aggrave les pénuries d'eau

Un camion de livraison d'eau embouteillée roule sur une route à Beyrouth, la capitale du Liban, le 14 août 2025. Les gens achètent de l'eau par camions entiers à Beyrouth, alors que l'approvisionnement de l'État est confronté aux pires pénuries depuis des années. Le secteur public, qui souffre de fuites, est en difficulté après des précipitations record et les puits locaux sont à sec. (AFP)
Un camion de livraison d'eau embouteillée roule sur une route à Beyrouth, la capitale du Liban, le 14 août 2025. Les gens achètent de l'eau par camions entiers à Beyrouth, alors que l'approvisionnement de l'État est confronté aux pires pénuries depuis des années. Le secteur public, qui souffre de fuites, est en difficulté après des précipitations record et les puits locaux sont à sec. (AFP)
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  • Beyrouth subit ses pires pénuries d'eau depuis des décennies, poussant de nombreuses familles à acheter une eau salée et coûteuse faute de distribution publique régulière
  • La crise est aggravée par une pluviométrie exceptionnellement basse, des infrastructures vétustes et une surexploitation des nappes phréatiques entraînant l’intrusion d’eau de mer

BEYROUTH: Avec des pluies au plus bas et des puits à sec, Beyrouth subit ses pires pénuries d'eau depuis des années, contraignant les habitants de la capitale libanaise à s'approvisionner auprès de camions-citernes.

"Avant, l'eau de l'Etat arrivait un jour sur deux, maintenant c'est tous les trois jours", raconte Rima al-Sabaa, 50 ans, en rinçant avec précaution la vaisselle dans le quartier de Bourj el-Barajneh, au sud de Beyrouth. Et le filet qui en sort est "mince".

Lorsque l'eau vient à manquer, sa famille doit en acheter auprès de camions-citernes -- pompée dans des sources et puits privés -- pour plus de 5 dollars le remplissage. Une eau salée qui, précise-t-elle, fait tout rouiller.

Comme beaucoup de Libanais, Mme Sabaa, aide à domicile pour personnes âgées, doit également recourir à l'eau en bouteille pour boire.

"Où suis-je censée trouver l'argent?", soupire-t-elle, dans un pays enlisé depuis des années dans une crise économique qui a appauvri une grande partie de la population et peine encore à se relever de la récente guerre entre Israël et le Hezbollah.

Les pénuries d'eau ne sont pas nouvelles au Liban: selon le plan national pour l'eau, à peine la moitié des habitants "dispose d'un accès régulier et suffisant aux services publics d'eau".

Le stockage en surface, notamment via les barrages, reste insuffisant, et près de la moitié de l'eau du réseau public est qualifiée de "non génératrice de revenus", perdue à cause de fuites ou de branchements illégaux.

Mais cette année, la situation est exacerbée par une pluviométrie historiquement basse.

La période 2024-2025 est "la pire des 80 dernières années" en termes de précipitations, affirme à l'AFP Mohamad Kanj, du département météorologique. Un rapport de la Banque mondiale publié cette année avertit que "le changement climatique pourrait réduire de moitié l'eau disponible pendant la saison sèche d'ici 2040".

– Rationnement –

Le ministre de l'Energie et de l'eau, Joseph Saddi, a reconnu début août que "la situation est très difficile".

Les pénuries se font sentir de façon inégale dans le Grand Beyrouth, où, même en temps normal, les toits sont encombrés de citernes, les rues sillonnées de camions-citernes et où la plupart des usagers du réseau délabré n'ont pas de compteurs.

Le mois dernier, le gouvernement a lancé une campagne pour encourager les économies d'eau, diffusant des images de sources et de lacs asséchés à traves le pays.

Au nord de la capitale, à la station de pompage de Dbayeh, l'eau ne faisait que stagner, là où elle aurait dû jaillir.

"Je suis ici depuis 33 ans et c'est la pire crise que nous ayons connue", constate Zouhair Azzi, employé de la station.

Antoine Zoghbi, de l'Etablissement des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, expliquait en juillet que le rationnement commence habituellement en octobre ou novembre, après l'été et avant les pluies hivernales.

Mais cette année, il a démarré plusieurs mois plus tôt "parce qu'il nous manque 50% de la quantité d'eau" nécessaire dans certaines sources, précise-t-il à l'AFP. Il ajoute que, dans certains puits, le rationnement a même débuté dès juin afin de limiter le risque de surexploitation et d'intrusion d'eau de mer.

En 2020, la Banque mondiale avait annulé un prêt destiné à financer un barrage au sud de la capitale, après l'opposition d'écologistes qui redoutaient la destruction d'une vallée riche en biodiversité.

– Puits à sec –

Bilal Salhab, 45 ans, livre de l'eau avec un petit camion rouillé. La demande a explosé, observe-t-il, les familles passant commande plusieurs fois par semaine.

"La crise de l'eau est très grave", alerte-t-il, ajoutant qu'il peine à remplir son camion car les puits se sont asséchés ou sont devenus salés.

Dans certaines zones du Grand Beyrouth, les puits remplacent ou complètent depuis longtemps le réseau public.

Mais beaucoup sont aujourd'hui épuisés ou dégradés, abîmant les canalisations et laissant aux habitants une eau impropre à la consommation.

Pour Nadim Farajalla, en charge du développement durable à l'Université libano-américaine, la ville a grandi en taille et en population depuis le début de la guerre civile (1975-1990), mais les infrastructures hydrauliques n'ont pas suivi.

Nombreux sont ceux qui ont foré illégalement, notamment à des profondeurs qui exploitent les réserves stratégiques d'eaux souterraines, explique-t-il à l'AFP.

"Les aquifères côtiers souffrent d'intrusions d'eau de mer, parce que nous pompons beaucoup plus que ce qui est rechargé", avertit-il.

Selon lui, le rationnement et les campagnes de sensibilisation auraient dû commencer plus tôt, car "nous savions tous que le manteau neigeux et les précipitations étaient vraiment" en dessous de la moyenne.


A Beyrouth, le manque de pluie aggrave les pénuries d'eau

La période 2024-2025 est "la pire des 80 dernières années" en termes de précipitations. (AFP)
La période 2024-2025 est "la pire des 80 dernières années" en termes de précipitations. (AFP)
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  • "Où suis-je censée trouver l'argent?", soupire-t-elle, dans un pays enlisé depuis des années dans une crise économique qui a appauvri une grande partie de la population et peine encore à se relever de la récente guerre entre Israël et le Hezbollah
  • Les pénuries d'eau ne sont pas nouvelles au Liban: selon le plan national pour l'eau, à peine la moitié des habitants "dispose d'un accès régulier et suffisant aux services publics d'eau"

BEYROUTH: Avec des pluies au plus bas et des puits à sec, Beyrouth subit ses pires pénuries d'eau depuis des années, contraignant les habitants de la capitale libanaise à s'approvisionner auprès de camions-citernes.

"Avant, l'eau de l'Etat arrivait un jour sur deux, maintenant c'est tous les trois jours", raconte Rima al-Sabaa, 50 ans, en rinçant avec précaution la vaisselle dans le quartier de Bourj el-Barajneh, au sud de Beyrouth. Et le filet qui en sort est "mince".

Lorsque l'eau vient à manquer, sa famille doit en acheter auprès de camions-citernes -- pompée dans des sources et puits privés -- pour plus de 5 dollars le remplissage. Une eau salée qui, précise-t-elle, fait tout rouiller.

Comme beaucoup de Libanais, Mme Sabaa, aide à domicile pour personnes âgées, doit également recourir à l'eau en bouteille pour boire.

"Où suis-je censée trouver l'argent?", soupire-t-elle, dans un pays enlisé depuis des années dans une crise économique qui a appauvri une grande partie de la population et peine encore à se relever de la récente guerre entre Israël et le Hezbollah.

Les pénuries d'eau ne sont pas nouvelles au Liban: selon le plan national pour l'eau, à peine la moitié des habitants "dispose d'un accès régulier et suffisant aux services publics d'eau".

Le stockage en surface, notamment via les barrages, reste insuffisant, et près de la moitié de l'eau du réseau public est qualifiée de "non génératrice de revenus", perdue à cause de fuites ou de branchements illégaux.

Mais cette année, la situation est exacerbée par une pluviométrie historiquement basse.

La période 2024-2025 est "la pire des 80 dernières années" en termes de précipitations, affirme à l'AFP Mohamad Kanj, du département météorologique. Un rapport de la Banque mondiale publié cette année avertit que "le changement climatique pourrait réduire de moitié l'eau disponible pendant la saison sèche d'ici 2040".

Rationnement 

Le ministre de l'Energie et de l'eau, Joseph Saddi, a reconnu début août que "la situation est très difficile".

Les pénuries se font sentir de façon inégale dans le Grand Beyrouth, où, même en temps normal, les toits sont encombrés de citernes, les rues sillonnées de camions-citernes et où la plupart des usagers du réseau délabré n'ont pas de compteurs.

Le mois dernier, le gouvernement a lancé une campagne pour encourager les économies d'eau, diffusant des images de sources et de lacs asséchés à traves le pays.

Au nord de la capitale, à la station de pompage de Dbayeh, l'eau ne faisait que stagner, là où elle aurait dû jaillir.

"Je suis ici depuis 33 ans et c'est la pire crise que nous ayons connue", constate Zouhair Azzi, employé de la station.

Antoine Zoghbi, de l'Etablissement des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, expliquait en juillet que le rationnement commence habituellement en octobre ou novembre, après l'été et avant les pluies hivernales.

Mais cette année, il a démarré plusieurs mois plus tôt "parce qu'il nous manque 50% de la quantité d'eau" nécessaire dans certaines sources, précise-t-il à l'AFP. Il ajoute que, dans certains puits, le rationnement a même débuté dès juin afin de limiter le risque de surexploitation et d'intrusion d'eau de mer.

En 2020, la Banque mondiale avait annulé un prêt destiné à financer un barrage au sud de la capitale, après l'opposition d'écologistes qui redoutaient la destruction d'une vallée riche en biodiversité.

Puits à sec 

Bilal Salhab, 45 ans, livre de l'eau avec un petit camion rouillé. La demande a explosé, observe-t-il, les familles passant commande plusieurs fois par semaine.

"La crise de l'eau est très grave", alerte-t-il, ajoutant qu'il peine à remplir son camion car les puits se sont asséchés ou sont devenus salés.

Dans certaines zones du Grand Beyrouth, les puits remplacent ou complètent depuis longtemps le réseau public.

Mais beaucoup sont aujourd'hui épuisés ou dégradés, abîmant les canalisations et laissant aux habitants une eau impropre à la consommation.

Pour Nadim Farajalla, en charge du développement durable à l'Université libano-américaine, la ville a grandi en taille et en population depuis le début de la guerre civile (1975-1990), mais les infrastructures hydrauliques n'ont pas suivi.

Nombreux sont ceux qui ont foré illégalement, notamment à des profondeurs qui exploitent les réserves stratégiques d'eaux souterraines, explique-t-il à l'AFP.

"Les aquifères côtiers souffrent d'intrusions d'eau de mer, parce que nous pompons beaucoup plus que ce qui est rechargé", avertit-il.

Selon lui, le rationnement et les campagnes de sensibilisation auraient dû commencer plus tôt, car "nous savions tous que le manteau neigeux et les précipitations étaient vraiment" en dessous de la moyenne.


Les Houthis revendiquent un tir de missile contre Israël, intercepté par l'armée

Les rebelles Houthis au Yémen, soutenus par l'Iran, lancent régulièrement des attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza. (AFP)
Les rebelles Houthis au Yémen, soutenus par l'Iran, lancent régulièrement des attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Il y a peu, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté par les forces aériennes d'Israël", a indiqué l'armée dans un communiqué
  • Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a affirmé plus tard que les rebelles avaient visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, "à l'aide d'un missile balistique hypersonique"

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt jeudi avoir intercepté un missile du Yémen, revendiqué par les rebelles Houthis qui visent régulièrement Israël en soutien, selon eux, à la population de Gaza.

"Il y a peu, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté par les forces aériennes d'Israël", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a affirmé plus tard que les rebelles avaient visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, "à l'aide d'un missile balistique hypersonique".

Les rebelles Houthis au Yémen, soutenus par l'Iran, lancent régulièrement des attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Le territoire palestinien est en proie à une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque menée par le mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Israël a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, ciblant des régions sont contrôle des Houthis, y compris des ports de l'ouest du pays et l'aéroport de la capitale Sanaa.