Microsoft sous les projecteurs, y compris ceux des autorités de la concurrence

Blizzard Entertainment est présenté le 18 janvier 2022 à Irvine, en Californie. Microsoft a annoncé l'achat d'Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars dans le cadre du plus gros contrat de l'industrie du jeu jamais réalisé. (Photo, AFP)
Blizzard Entertainment est présenté le 18 janvier 2022 à Irvine, en Californie. Microsoft a annoncé l'achat d'Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars dans le cadre du plus gros contrat de l'industrie du jeu jamais réalisé. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Microsoft sous les projecteurs, y compris ceux des autorités de la concurrence

  • Le nom du groupe informatique de Seattle arrive souvent après les autres, quand il n'est pas tout simplement oublié des débats sur les technologies
  • Alphabet (Google) et Meta (Facebook), notamment, font l'objet d'enquêtes et de poursuites en justice pour abus de position dominante

SAN FRANCISCO : Avec l'annonce du rachat des studios Activision Blizzard pour près de 69 milliards de dollars, le vétéran des géants d'internet prouve qu'il n'a pas dit son dernier mot - au risque d'attirer l'attention des régulateurs.

Google, Apple, Facebook, Amazon... Et Microsoft. Le nom du groupe informatique de Seattle arrive souvent après les autres, quand il n'est pas tout simplement oublié des débats sur les technologies, de la modération des contenus sur les plateformes aux questions de droit de la concurrence.

Mais le numéro 2 mondial du cloud (informatique à distance) - aussi fabricant des consoles Xbox, fournisseur de Windows, propriétaire du jeu Minecraft et du réseau professionnel LinkedIn - a peut-être été sous-estimé.

"Microsoft ne subit pas le même niveau de pression de la part des régulateurs que les GAFA. Au final, Satya Nadella (le patron de Microsoft, ndlr) y a vu une opportunité de faire un pari majeur tandis que les autres sont sous le feu des projecteurs et ne peuvent pas convoiter ce genre de gâteau", analyse Dan Ives de Wedbush Securities.

Néanmoins, "il va y avoir des obstacles aussi bien à Washington qu'à Bruxelles pour faire accepter une opération de cette taille", a-t-il ajouté.

Car l'acquisition de l'éditeur de jeux vidéo aussi populaires que "Call of Duty" et "Candy Crush" serait la plus importante opération de fusion-acquisition à avoir jamais lieu dans la tech.

Vétéran menaçant?

Et elle intervient alors que le gouvernement démocrate ne cache pas son désir de réguler les "Big Tech". Le président américain Joe Biden a nommé plusieurs personnalités connues pour leurs opinions critiques du pouvoir accumulé par les grandes entreprises numériques.

Alphabet (Google) et Meta (Facebook), notamment, font l'objet d'enquêtes et de poursuites en justice pour abus de position dominante.

L'autorité américaine de la concurrence (FTC) et des élus reprochent par exemple à Meta d'avoir racheté WhatsApp et Instagram pour asseoir sa domination des réseaux sociaux et empêcher l'apparition de toute concurrence sérieuse.

"Cette transaction pourrait susciter des inquiétudes en termes de respect de la concurrence si Microsoft décide de restreindre les nouveaux contenus sur sa plateforme et de ne pas autoriser ses jeux à sortir sur les consoles de ses proches concurrents, comme la PlayStation de Sony", a noté Michael Hewson de CMC Markets UK.

La franchise "Call of Duty", par exemple, est disponible aussi bien sur la Xbox de Microsoft, la PlayStation et la Switch de Nintendo.

Microsoft pourrait choisir de se comporter comme certaines sociétés de médias qui ont repris leurs films ou séries en exclusivité quand elles ont lancé leur propre plateforme de streaming.

"Même si certains ont fait valoir que cela irait contre ses propres intérêts, et limiterait ses sources de revenus, ce n'est pas impossible vu comment Microsoft s'est comporté dans le passé, avec des offres groupées liant des appareils et des logiciels", a précisé Michael Hewson.

Faire le poids face à l'Asie

Mais contrairement aux numéros 1 et 2 de la publicité en ligne (Google et Facebook) ou au leader du commerce en ligne (Amazon), même avec Activision Blizzard, Microsoft Gaming ne serait "que" le troisième plus grand acteur des jeux vidéo, derrière le Chinois Tencent et le Japonais Sony, en termes de revenus.

Et l'Américain a pris du retard dans les jeux sur mobile.

"Il est difficile de parler de comportement monopolistique" de la part de Microsoft, a estimé l'analyste Carolina Milanesi.

"Personnellement je pense que la FTC ne va pas y regarder d'aussi près que pour Amazon et MGM parce qu'il ne s'agit pas de contrôle des médias", a-telle continué, évoquant l'acquisition par Amazon du mythique studio hollywoodien MGM pour renforcer son service de streaming vidéo.

Les autorités américaines pourraient en outre se montrer sensibles au désir des Etats-Unis de faire le poids face aux colosses asiatiques, dans un secteur économique aussi florissant et prometteur que celui des jeux vidéo.

D'autant que l'année 2021 a été marquée par un nombre record de rachats, notamment de la part de Tencent. Et ce n'est pas fini, selon les experts.

"On entre dans une nouvelle vague d'acquisitions dans le secteur", a estimé Laurent Michaud, analyste spécialisé dans l'industrie vidéoludique.

"Electronics Arts constitue une cible assez intéressante pour un GAFA. Si Sony devait jeter son dévolu sur une entreprise, il pourrait être intéressé par Bandai Namco, Capcom, Square Enix, Konami ou Nexen. Et Tencent a déjà pris une part du capital d'Ubisoft".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com