Jeux vidéo: avec le rachat d'Activision, Microsoft met la pression sur la concurrence

Sur cette photo d'archive prise le 20 mai 2021, un logo Microsoft orne un bâtiment à Chevy Chase, Maryland. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 20 mai 2021, un logo Microsoft orne un bâtiment à Chevy Chase, Maryland. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Jeux vidéo: avec le rachat d'Activision, Microsoft met la pression sur la concurrence

  • Après le rachat la semaine dernière du spécialiste des jeux mobiles Zynga par Take-Two pour 12,7 milliards de dollars, l'acquisition mardi de Microsoft est la dernière opération record d'un secteur en pleine consolidation
  • Le géant américain, qui commercialise la console Xbox et possède plusieurs studios de développement, va ainsi devenir le troisième plus gros acteur de l'industrie vidéoludique en termes de chiffre d'affaires derrière le chinois Tencent et le japonais Sony

PARIS : En mettant la main sur Activision-Blizzard et ses jeux phares comme "Call of Duty" pour près de 69 milliards de dollars, Microsoft a mis la pression sur son rival Sony et tous les prétendants comme Google, Amazon et Tencent au titre de leader mondial de l'industrie vidéoludique.

2022 est d'ores et déjà une année historique pour le jeu vidéo.

Après le rachat la semaine dernière du spécialiste des jeux mobiles Zynga par Take-Two pour 12,7 milliards de dollars, l'acquisition mardi de Microsoft est la dernière opération record d'un secteur en pleine consolidation.

Le géant américain, qui commercialise la console Xbox et possède plusieurs studios de développement, va ainsi devenir le troisième plus gros acteur de l'industrie vidéoludique en termes de chiffre d'affaires derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

Avec de potentielles conséquences majeures pour les joueurs du monde entier: de Call of Duty à Diablo, sans oublier Overwatch, Microsoft met la main sur un portefeuille de jeux haut de gamme qu'il pourrait rendre exclusifs pour ses Xbox, aux dépens notamment de la Playstation 5 de Sony.

Exclusivité

"Sachant que Microsoft n'a pas hésité à passer en exclusivité les jeux Bethesda sur les plateformes Xbox, on peut craindre pour les joueurs que cela soit la même chose pour les jeux Activision-Blizzard", explique à l'AFP Charles-Louis Planade, expert jeux vidéo chez Midcap Partners.

"Si +Call of Duty+ et tous les jeux d'Activision-Blizzard deviennent des exclusivités Microsoft, cela met une énorme pression à Sony et à tous ceux qui veulent faire du +cloud gaming+ comme Google, Amazon et Tencent", ajoute-t-il.

Nouvelle frontière annoncée du jeu vidéo, le "cloud gaming (ou jeu en streaming) permet de s'affranchir d'une machine à la maison en utilisant des serveurs à distance. Cette technologie fait partie de la stratégie développée par Microsoft avec notamment le Game Pass Ultimate et le Xbox Cloud Gaming.

Conscient de la nécessité de proposer à terme, un catalogue de jeux attractif, Microsoft avait déjà cassé sa tirelire en septembre 2020 en s'assurant le contrôle de Bethesda, l'éditeur des séries à succès "The Elder Scrolls" et "Fallout", pour 7,5 milliards de dollars.

"C'est comme si vous vous abonnez à Netflix ou Amazon Prime parce qu'il y a la série que vous voulez voir. Demain, ce sera pareil: vous irez vers la plateforme où il y aura votre jeu préféré", souligne encore M. Planade.

Ubisoft, la prochaine cible ?

À la suite de cette acquisition, Microsoft obtiendra également "une position dominante dans l'esport, un secteur en pleine expansion où il a eu du mal à s'imposer par le passé (...) Ce rachat renforcera la position de Microsoft sur le marché des jeux mobiles, qui représentera 272 milliards de dollars d'ici 2030", selon Rupantar Guha, analyste chez GlobalData.

Dès lors, quelle riposte possible pour Sony, Google, Amazon ou Tencent dans ce Monopoly géant des jeux vidéo ?

"Ils vont devoir réagir s'ils veulent" prétendre être les leaders, note un observateur du marché, sachant que les deux mastondontes américains disposent d'un portefeuille de jeux "très léger" par rapport à leurs ambitions.

"Il reste encore quelques acteurs intéressants pour une entreprise américaine ou japonaise: Electronics Arts (Fifa, Les Sims, Apex...), basé en Californie, constitue une cible assez intéressante pour un Gafa", renchérit Laurent Michaud, analyste spécialisé dans l'industrie vidéoludique.

"Si Sony devait jeter son dévolu sur une entreprise, il pourrait être intéressé par les éditeurs asiatiques Bandai Namco, Capcom, Square Enix, Konami ou Nexon", complète-t-il.

Dans cette course à la taille, tous les regards sont braqués sur Ubisoft, "joyau unique sur le secteur par sa taille, la qualité de ses actifs et par sa capacité de production", selon Charles-Louis Planade. 

Le géant chinois Tencent a déjà pris une participation minoritaire dans l'éditeur français, valorisé autour de 6 milliards d'euros sur le marché.

Avec l'annonce de l'acquisition d'Activision-Blizzard, Ubisoft a terminé mardi sur une hausse de plus de 11% à la Bourse de Paris.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.