Biden vante ses «progrès» dans une année de «défis»

Le président américain Joe Biden prononce une allocution sur le travail effectué par son administration pour mettre en œuvre la loi sur les infrastructures bipartisanes dans l'auditorium de la cour sud de l'Eisenhower Executive Office Building, le 14 janvier 2022, à Washington, DC. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden prononce une allocution sur le travail effectué par son administration pour mettre en œuvre la loi sur les infrastructures bipartisanes dans l'auditorium de la cour sud de l'Eisenhower Executive Office Building, le 14 janvier 2022, à Washington, DC. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 janvier 2022

Biden vante ses «progrès» dans une année de «défis»

  • Le démocrate de 79 ans a besoin de trouver un nouveau souffle
  • Il a dû en l'espace de deux mois enterrer deux promesses emblématiques, à savoir rénover l'Etat-providence et protéger par une grande loi l'accès au vote des minorités

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont connu une année "de défis" mais aussi de "progrès": Joe Biden a tenté mercredi de minimiser la crise que traverse sa présidence, imputant la frustration des Américains à la pandémie tout en vantant son bilan sur le plan économique.

"Je sais qu'il y a beaucoup de frustration et de fatigue dans ce pays", a reconnu le président depuis la prestigieuse "East Room" de la Maison Blanche lors d'une rare et très attendue conférence de presse, à la veille du premier anniversaire de sa prise de fonction.

Tout en écartant un changement de cap politique, le président américain a promis de "sortir plus souvent" à la rencontre des Américains, en avertissant que la lutte contre la flambée des prix exigerait un effort "de longue haleine".

Sortir plus souvent

"Cela a été une année de défis mais aussi une année d'énormes progrès", a affirmé M. Biden, citant notamment la campagne massive de vaccination contre la Covid-19. Il a souligné que 75% des adultes américains étaient désormais entièrement vaccinés, contre 1% quand son administration a pris les rênes.

Le dirigeant a aussi vanté des "créations d'emplois record", une "croissance record" avec un taux de chômage désormais de 3,9%, contre 6,4% il y a un an.

Mais, à plusieurs reprises, il a regretté de ne pas être allé davantage au contact des Américains, notamment auprès des électeurs noirs, qui avaient massivement voté pour lui à la présidentielle de 2020.

"Je vais être beaucoup sur le terrain", a-t-il assuré.

Le démocrate de 79 ans a besoin de trouver un nouvel élan. Il a dû en l'espace de deux mois enterrer deux promesses emblématiques, à savoir rénover l'Etat-providence et protéger par une grande loi l'accès au vote des minorités, pour cause de majorité parlementaire trop courte.

Joe Biden a imputé ces échecs aux républicains, reconnaissant qu'il n'avait pas "anticipé" un tel degré d'opposition des conservateurs sur ses projets. A plusieurs reprises, il a d'ailleurs interpellé les républicains sur quels étaient leurs objectifs.

Le président a malgré tout promis mercredi de faire passer "de larges pans" de sa vaste réforme sociale en scindant le plan de 1.750 milliards de dollars en plusieurs projets d'investissements, notamment dans l'environnement et l'éducation.

Une inflation «douloureuse»

Si les statistiques économiques sont impressionnantes, l'inflation est également spectaculaire; or c'est bien ce qui préoccupe les Américains aujourd'hui.

Lutter contre cette inflation, au plus haut depuis près de 40 ans, exigera "un effort de longue haleine", a-t-il concédé. "Et d'ici là, ce sera douloureux pour beaucoup de monde", a-t-il souligné.

Héritant d'un pays meurtri par la pandémie de Covid-19, secoué par un mouvement historique de protestation contre le racisme, Joe Biden a estimé que le pays était encore "loin d'être aussi unifié qu'il devrait l'être".

"Les meilleurs jours de ce pays sont encore devant nous, pas derrière nous", a-t-il martelé. Mais lui reste politiquement envasé: un nouveau sondage Gallup place sa cote de popularité à tout juste 40%, contre 57% à son arrivée au pouvoir.

Joe Biden a un peu plus d'un mois pour corriger son image de président englué dans les déconvenues: entre la conférence de presse de mercredi et son discours sur l'état de l'Union, traditionnelle allocution de politique générale des présidents, prévu le 1er mars devant le Congrès.

Après, il sera selon les commentateurs politiques trop tard pour espérer peser sur les élections législatives de mi-mandat, prévues à l'automne, et qui s'annoncent mal pour le parti démocrate.

Son équipe plaide pour la patience, en se disant confiante sur le bilan final.

Le président s'est d'ailleurs projeté jusque dans l'élection de 2024, indiquant qu'il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente, Kamala Harris, pour être sa colistière.

Sur le plan international M. Biden s'est inquiété d'une situation qui pourrait "échapper à tout contrôle" si la Russie attaquait l'Ukraine, mettant en garde Moscou contre un "désastre" et de "lourdes" pertes humaines dans une telle hypothèse. Il a précisé qu'un sommet avec le président Vladimir Poutine était une "possibilité".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.