Présidentielle: Bayrou propose une «réserve de parrainages disponibles»

Le président du MoDem, François Bayrou, réagit lors de la réunion de lancement de la majorité présidentielle appelée «Ensemble citoyens !», réunissant des membres des partis politiques LREM, MoDem et Horizons, à la Mutualité à Paris le 29 novembre 2021. (AFP)
Le président du MoDem, François Bayrou, réagit lors de la réunion de lancement de la majorité présidentielle appelée «Ensemble citoyens !», réunissant des membres des partis politiques LREM, MoDem et Horizons, à la Mutualité à Paris le 29 novembre 2021. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Présidentielle: Bayrou propose une «réserve de parrainages disponibles»

  • Selon Bayrou, «les représentants des grands courants qui ont participé sous la Ve République à l'élection présidentielle», devraient être garantis de disposer de leurs parrainages
  • Avec sa proposition de réserves de signatures, les maires «s'engageraient à donner leur parrainage si la situation l'exigeait», non comme «un soutien, mais une démarche citoyenne de la part d'élus quine voudraient pas pour autant s'engager»

PARIS: Le président du MoDem, François Bayrou, a proposé jeudi que des maires s'organisent en "réserve de signatures disponibles" pour parrainer les candidats à la présidentielle jugés "légitimes", sans adhésion partisane mais par souci de "démocratie".


"Je propose qu'un certain nombre de maires décident qu'ils vont participer à une réserve de signatures disponibles pour le cas où il manquerait des signatures aux candidats +légitimes+", a développé le leader centriste auprès de l'AFP.


Selon lui, "les représentants des grands courants qui ont participé sous la Ve République à l'élection présidentielle", devraient être garantis de disposer de leurs parrainages, en visant les candidats soutenus par PCF, le PS, les écologistes, le centre, la droite républicaine ou l'extrême droite.


"Et puis il y a les candidats de surgissement, ceux qui se sont imposés par le débat politique et qui ont atteints la barre des 10% dans les sondages", et qui doivent également être considérés comme légitimes et donc pouvoir concourir, ajoute François Bayrou. "Sinon quoi, ça provoquerait une crise et les électeurs auraient le sentiment qu'on leur vole l'élection", estime-t-il.

Présidentielle: Pécresse et Le Pen au coude à coude dans la course au 2e tour, selon un sondage

La candidate LR Valérie Pécresse (18%) et celle du RN Marine Le Pen (17%) sont au coude à coude dans la course au deuxième tour de la présidentielle, loin derrière Emmanuel Macron (24%), selon le baromètre OpinionWay - Kéa Partners pour Les Echos et Radio Classique publié jeudi.


Les deux candidates sont dans un carré de mouchoir depuis plusieurs semaines, sans qu'aucune ne parvienne pour l'heure à se détacher.


Dans cette enquête, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour est donné en 4e position à 13%, stable en glissement sur une semaine.


A gauche, le candidat des Insoumis Jean-Luc Mélenchon stagne lui aussi, à 9% d'intentions de vote.


Christiane Taubira, entrée dans la course le week-end dernier, recueille 6%, devant l'écologiste Yannick Jadot (5%) et la socialiste Anne Hidalgo (3%) qui confirment leur tassement.


Au second tour, Emmanuel Macron l'emporterait dans les deux configurations: face à Marine Le Pen (57% - 43%) et face à Valérie Pécresse (53% - 47%).


Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.


Sondage réalisé du 17 au 20 janvier par questionnaire auto-administré en ligne, auprès d'un échantillon de 1.603 personnes inscrites sur listes électorales, issu d'un échantillon de 1.748 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.


Marge d'erreur comprise entre 1,1 et 2,5 points.

La proposition du Haut-commissaire au Plan vise notamment Eric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, dont les équipes de campagne font état de difficultés à recueillir les 500 signatures de maires nécessaires à la présentation d'une candidature à l'élection présidentielle.


Or, selon M. Bayrou, "quand on donne sa signature à l'un, on est soupçonné de vouloir influencer l'issue de l'élection en multipliant le nombre de partants", alors qu'"il en va du sentiment démocratique honnête que les citoyens éprouvent et qui peut être mis à mal par ces péripéties".


Avec sa proposition de réserves de signatures, les maires "s'engageraient à donner leur parrainage si la situation l'exigeait", non comme "un soutien, mais une démarche citoyenne de la part d'élus qui, soucieux de démocratie, ne voudraient pas pour autant s'engager".


"On pourrait faire ça avec l'Association des maires ruraux, moins politisée que l'Association des maires de France", a encore suggéré celui qui fut candidat aux élections présidentielles de 2002, 2007 et 2012.


Le maire de Pau pourrait-il faire partie d'une telle réserve? "Pourquoi pas", répond François Bayrou, en faisant valoir que "son choix à (lui), c'est plutôt Emmanuel Macron".


Le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), Michel Fournier, s'est pour sa part dit "agréablement surpris d'apprendre que (son) association pourrait à elle seule sauver la démocratie", mais a appelé à ne pas "considérer les maires ruraux uniquement comme des pompiers de services" ou "un sparadrap de la vie publique".


M. Fournier propose en revanche "le retour à un anonymat plus fort des parrainages", en notant que son association "ne peut donner des consignes à ses adhérents sur un sujet qui ne relève pas de sa compétence, ni de son objet".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.