Pour les Palestiniens, les États-Unis progressent trop lentement pour faire avancer la paix

Riyad al-Maliki, ministre palestinien des Affaires étrangères. (AFP)
Riyad al-Maliki, ministre palestinien des Affaires étrangères. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Pour les Palestiniens, les États-Unis progressent trop lentement pour faire avancer la paix

  • Al-Maliki a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui dure depuis plusieurs décennies
  • Thomas-Greenfield a réaffirmé le «fort soutien de l'administration Biden à une solution à deux États»

NEW YORK (Reuters): Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a critiqué jeudi dernier le président américain, Joe Biden, en raison de la lenteur dont il fait preuve pour modifier toutes les politiques de l'administration de l'ancien président Donald Trump défavorables envers les Palestiniens. Il lui reproche en outre de ne pas avoir utilisé la relation spéciale de Washington pour faire pression sur Israël afin qu'il revienne sur «son rejet d'une solution à deux États et reprenne des négociations de paix».
Al-Maliki a déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU qu’il y avait lieu d’espérer que la fin de l'administration de Donald Trump et du gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, «suffirait à un nouvel élan pour la paix».
Mais, alors que l'administration Biden a annulé plusieurs politiques Trump «illégales et malavisées», Al-Maliki a déclaré qu'elle avait mis du temps à agir, en particulier au sujet de l'engagement américain de rouvrir le consulat américain à Jérusalem-Est, ce qui pourrait rétablir la principale mission diplomatique de Washington pour les Palestiniens dans la ville.
Après l'entrée en fonction de Biden, il y a un an, les Palestiniens pensaient que les États-Unis «pourraient faire pression en notre faveur», a indiqué ensuite Al-Maliki aux journalistes.
«Mais nous avons constaté que les Israéliens sont plutôt parvenus à tirer la couverture américaine de leur côté – et cela nous inquiète.»
Les États-Unis «doivent encore s'assurer que le gouvernement israélien actuel renonce à sa politique coloniale et accepte une solution à deux États et des négociations de paix», a précisé Al-Maliki.
«C'est une position inacceptable qui ne saurait être tolérée ni excusée et qui doit être inversée.»
Al-Maliki a déclaré qu'il avait eu «une discussion très ouverte et franche» mercredi avec l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, notamment sur les relations américano-palestiniennes, le processus de paix, les attentes palestiniennes vis-à-vis des États-Unis et «ce qu'ils essaient de faire dans un avenir proche afin de voir les choses avancer dans la bonne direction».
Il a déclaré que les Palestiniens évoquaient avec l'administration américaine les moyens possibles pour éliminer les restrictions imposées par le Congrès sur la réouverture de la mission diplomatique palestinienne à Washington.
Tor Wennesland, l'envoyé de l'ONU au Moyen-Orient, a déclaré au Conseil de sécurité que six hommes palestiniens avaient été tués par les forces de sécurité israéliennes, qu’un autre était mort dans des circonstances peu claires et que deux cent quarante-neuf Palestiniens avaient été blessés en Cisjordanie au cours du mois dernier, parmi lesquels quarante-six enfants.
Il a précisé en outre que quinze Israéliens avaient été blessés dans des attaques menées par des Palestiniens.
Al-Maliki a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui dure depuis plusieurs décennies et pour sauver la solution à deux États. Il a rappelé la construction accélérée de colonies par Israël, la démolition de maisons palestiniennes, la confiscation de terres palestiniennes «et même l'annexion de terres palestiniennes».
«En l'absence de ce sentiment d'urgence, préparez-vous alors à voir enterrée cette solution, avec toutes les conséquences d'une telle mort pour la vie de millions de gens, des Palestiniens et d’autres», a averti Al-Maliki.
«Le peuple palestinien survivra, mais la solution à deux États peut-être pas», a-t-il lancé.
«Que se passera-t-il alors? Vous convertirez-vous en défenseurs de la solution à un État de liberté et d'égalité des droits pour tous entre le fleuve et la mer? Ce serait alors la seule option disponible.»
Al-Maliki a exhorté à tenir une conférence internationale sur la paix et il a rappelé que la Russie avait appelé à une réunion ministérielle du Quatuor des médiateurs du Moyen-Orient – les États-Unis, l'ONU, l'Union européenne (UE) et la Russie – «le plus tôt possible pour sortir de l'impasse actuelle».
Il a déclaré que l'ONU, l'UE et la Russie étaient convenues d'une réunion ministérielle, mais «nous attendons toujours l'approbation de la partie américaine», souligne-t-il.
Il a ajouté que les trois autres membres du Quatuor devraient convaincre les États-Unis de l'importance d'une réunion ministérielle afin de faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient.
Thomas-Greenfield, l'ambassadrice des États-Unis, n'a fait aucune mention de la rencontre avec Al-Maliki ou du Quatuor dans son exposé au Conseil de sécurité, mais elle a réaffirmé le «fort soutien de l'administration Biden à une solution à deux États» et a précisé que «cette année offrait une opportunité renouveler son engagement à parvenir à une solution politique au conflit».
L'envoyée américaine, qui s'est rendue en Israël et en Cisjordanie au mois de novembre, a répété qu'Israël et les Palestiniens «étaient pris dans une spirale de méfiance».
«Les Israéliens ne croient pas qu'ils ont un partenaire pour la paix, tandis que les Palestiniens sont pris au piège d’un désespoir qui a pour cause l'absence totale d'horizon politique», a-t-elle déclaré.
Thomas-Greenfield a fait savoir que, pour progresser, les deux parties doivent s'abstenir de mesures unilatérales qui augmentent les tensions et sapent les efforts vers une solution à deux États.
Cela signifie qu'Israël doit s'abstenir d'annexer des territoires, de mener des actions colonialistes, de démolir et d’expulser «comme ce que nous avons vu à Cheikh Jarrah». Dans ce quartier de Jérusalem, Israël a chassé mercredi dernier les résidents palestiniens d'une propriété contestée et a démoli cette dernière. Les Palestiniens, de leur côté, devraient cesser d'inciter à la violence et d'indemniser les individus emprisonnés «pour des actes de terrorisme», déclare Thomas-Greenfield.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une nouvelle salve de raids aériens sur le sud de Beyrouth

De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne ciblant une zone de la banlieue sud de Beyrouth, le 3 octobre 2024. (AFP)
De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne ciblant une zone de la banlieue sud de Beyrouth, le 3 octobre 2024. (AFP)
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  • L'armée israélienne a mené dans la nuit de jeudi à vendredi une nouvelle salve de frappes sur le sud de Beyrouth, dans l'un des raids les plus violents depuis qu'Israël a intensifié sa campagne de bombardements sur le pays le 23 septembre
  • Selon des chiffres officiels, près de 2.000 personnes ont été tuées au Liban en un an de violences transfrontalières entre le Hezbollah et l'armée israélienne

BEYROUTH: L'armée israélienne a mené dans la nuit de jeudi à vendredi une nouvelle salve de frappes sur le sud de Beyrouth, bastion du mouvement chiite Hezbollah, dans l'un des raids les plus violents depuis qu'Israël a intensifié sa campagne de bombardements sur le pays le 23 septembre.

L'armée israélienne avait affirmé jeudi qu'elle continuerait à infliger des "coups sévères" au Hezbollah, après trois jours de combats au sol contre le mouvement islamiste armé dans le sud du Liban qui ont coûté la vie à neuf de ses soldats.

Selon des chiffres officiels, près de 2.000 personnes ont été tuées au Liban en un an de violences transfrontalières entre le Hezbollah et l'armée israélienne, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.

Jeudi soir, "Israël a frappé la banlieue sud (de Beyrouth) onze fois d'affilée", a déclaré une source proche du mouvement islamiste, sous couvert de l'anonymat.

L'agence de presse officielle libanaise ANI a fait état de son côté de "plus de dix frappes consécutives", dans "l'un des raids les plus violents sur la banlieue sud de Beyrouth depuis le début de la guerre israélienne contre le Liban".

- Boules de flammes -

Selon des correspondants de l'AFP, les frappes ont déclenché les alarmes des voitures et secoué des immeubles dans un vaste périmètre.

Des images de l'AFP montrent des boules de flammes géantes s'élevant du site visé, avec une épaisse fumée et des fusées éclairantes.

Les frappes ont résonné jusque dans des régions montagneuses situées à l'extérieur de Beyrouth, selon l'agence ANI.

"Pendant la nuit, le sol a tremblé sous nos pieds. Le ciel s'est illuminé" à cause de la force des frappes et "le quartier est devenu une ville fantôme", a confié à l'AFP Mohammed Sheaito, un chauffeur de taxi de 31 ans, dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Nous avons peur pour nos enfants, et cette guerre va être longue", a déclaré de son côté Fatima Salah, une infirmière de 35 ans.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le mort de 37 personnes en 24 heures dans les différentes frappes israéliennes.

Une des frappes de jeudi dans la journée a touché "le quartier général du renseignement" du Hezbollah près de Beyrouth, selon l'armée israélienne.

D'après le site américain Axios, qui cite trois responsables israéliens non identifiés, Hachem Safieddine, potentiel successeur de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, aurait été visé mercredi soir par des attaques israéliennes. L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'a pas confirmé pour l'instant ces informations.

Près d'un an après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas palestinien sur le sol israélien, Israël avait annoncé à la mi-septembre déplacer l'essentiel de ses opérations vers le front nord, à la frontière libanaise.

Israël a affirmé qu'il combattrait le Hezbollah, un allié du Hamas, jusqu'à la "victoire", afin de permettre le retour d'environ 60.000 habitants des régions frontalières déplacés depuis un an par les tirs de roquettes incessants du mouvement chiite vers le nord de son territoire.

- Prêche de Khamenei -

La guerre désormais ouverte entre Israël et le Hezbollah s'accompagne d'une escalade entre Israël et l'Iran, qui a tiré mardi 200 missiles sur le territoire israélien, entraînant des menaces croisées de représailles entre les deux pays et de nouvelles craintes concernant un embrasement du Moyen-Orient.

L'Iran a affirmé riposter à l'assassinat d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah mort le 27 septembre dans une frappe israélienne près de Beyrouth, et à celui d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas tué le 31 juillet dans une attaque à Téhéran imputée à Israël.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, doit diriger vendredi à 10H30 locales (07H00 GMT) la grande prière hebdomadaire et prononcer un prêche qui pourrait donner le ton des plans de l'Iran.

Cette rare prise de parole doit intervenir trois jours avant le premier anniversaire de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

"Nous pouvons éviter" une "guerre totale" au Moyen-Orient, a affirmé jeudi le président américain Joe Biden, alors que la communauté internationale craint un conflit de grande ampleur dans la région.

Plus tôt jeudi, il avait dit être "en discussion" avec Israël sur d'éventuelles frappes contre les installations pétrolières de l'Iran, un pays qui fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole. Les cours du pétrole avaient bondi après cette déclaration.

Les pays du G7 ont exprimé leur "profonde inquiétude" face à "la détérioration de la situation" au Moyen-Orient.

- "Corps déchiquetés" -

En Cisjordanie occupée, l'Autorité palestinienne a annoncé jeudi soir la mort de 18 personnes dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Tulkarem. L'armée israélienne a affirmé y avoir "éliminé" un chef local du Hamas, Zahi abd al-Razaq, alias Zahi Oufi.

Il s'agit de la frappe la plus meurtrière en Cisjordanie depuis 2000, a indiqué à l'AFP une source au sein des services de sécurité palestiniens. Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Un témoin, le travailleur social Alaa Sroji, a expliqué à l'AFP qu'un avion israélien avait "frappé une cafétéria". Il y a "des enfants, des jeunes dont les corps sont déchiquetés", a-t-il dit.

L'offensive israélienne se poursuit parallèlement sur la bande de Gaza, dévastée et assiégée depuis un an.

Jeudi, sept personnes ont été tuées par des frappes israéliennes dans différents secteurs de ce territoire palestinien, selon la Défense civile, qui a par ailleurs fait état de cinq morts dans de nouvelles frappes vendredi.


Biden fait état de "discussions" avec Israël sur les installations pétrolières iraniennes

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  • Nous n' "autorisons" pas Israël à faire quoi que ce soit, nous conseillons Israël.
  • Le prix du pétrole grimpait jeudi en raison des craintes de conflit ouvert et généralisé au Moyen-Orient.

WASHINGTON : Joe Biden a évoqué jeudi des "discussions" en cours sur d'éventuelles frappes israéliennes contre les infrastructures pétrolières iraniennes, après l'attaque de missiles lancée mardi par l'Iran contre le territoire israélien.

A la question "Etes-vous d'accord avec des frappes d'Israël sur les infrastructures pétrolières de l'Iran?", le président américain a répondu: "Nous sommes en discussions là-dessus. Je pense que ce serait un peu... Bref", sans finir sa phrase, lors d'un bref échange avec la presse à la Maison Blanche.

Joe Biden, avant de quitter la Maison Blanche pour un déplacement dans le sud des Etats-Unis, s'est aussi vu poser la question suivante: "Quels sont les projets pour autoriser Israël à riposter contre l'Iran?".

"D'abord, nous n' "autorisons" pas Israël à faire quoi que ce soit, nous conseillons Israël. Et rien ne se passera aujourd'hui", a répondu Joe Biden.

Le prix du pétrole grimpait jeudi en raison des craintes de conflit ouvert et généralisé au Moyen-Orient.

Une flambée des cours du brut, et ensuite du prix de l'essence, serait une très mauvaise nouvelle pour la vice-présidente Kamala Harris, en course pour la Maison Blanche contre l'ancien président républicain Donald Trump.

La candidate démocrate, au coude-à-coude avec son rival dans les sondages, peine à convaincre les électeurs sur les sujets liés plus précisément à l'économie et au pouvoir d'achat.

Donald Trump accuse Joe Biden et Kamala Harris d'être responsables de la poussée d'inflation qu'ont connue les Etats-Unis au sortir de la pandémie de Covid-19.

Le prix de l'essence en particulier avait fortement grimpé, jusqu'à atteindre des niveaux records avant l'été 2022, ce qui avait fait plonger la popularité du président démocrate, dans ce pays où la voiture est reine.


L'Iran rejette la condamnation par le G7 de son attaque sur Israël

Un panneau avec un slogan en farsi (haut) : "Le début de la fin de Sion" et en hébreu : "Le début de la fin du faux régime", est représenté à Téhéran le 3 octobre 2024.(Photo : AFP)
Un panneau avec un slogan en farsi (haut) : "Le début de la fin de Sion" et en hébreu : "Le début de la fin du faux régime", est représenté à Téhéran le 3 octobre 2024.(Photo : AFP)
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  • l'opération de l'Iran contre Israël était "une réponse nécessaire aux actions agressives" d'Israël, selon une déclaration publiée par l'agence de presse Irna.

TEHERAN : La République islamique d'Iran a dénoncé jeudi une déclaration du G7 condamnant son attaque de missiles mardi contre Israël et appelant à renforcer les sanctions contre Téhéran.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a condamné "l'approche partiale et irresponsable de ce groupe", affirmant que l'opération de l'Iran contre Israël était "une réponse nécessaire aux actions agressives" d'Israël, selon une déclaration publiée par l'agence de presse Irna.