La restauration du cimetière juif de Bahreïn, symbole d’une coexistence réussie

Depuis plus d'un siècle, un petit cimetière situé au cœur de Manama sert de lieu de repos éternel aux membres de la petite communauté juive de Bahreïn. (Photo fournie)
Depuis plus d'un siècle, un petit cimetière situé au cœur de Manama sert de lieu de repos éternel aux membres de la petite communauté juive de Bahreïn. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

La restauration du cimetière juif de Bahreïn, symbole d’une coexistence réussie

  • Grâce à une nouvelle initiative financée par des donateurs, des efforts sont entrepris pour restaurer un site reconnu comme le seul cimetière juif du Golfe
  • Dans le cadre du projet de rénovation, les pierres tombales abîmées ont été restaurées et des arbres plantés

DUBAÏ: Pendant plus d'un siècle, un petit cimetière au cœur de Manama a servi de dernier lieu de repos aux membres de la minuscule communauté juive de Bahreïn, la plus établie dans la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Situé à une courte distance de la Maison des Dix Commandements, la plus ancienne synagogue du Golfe, ce cimetière reçoit ces derniers jours moins de visiteurs que le cimetière chrétien voisin de la cathédrale Saint-Christophe. Cependant, il demeure pour les Juifs de Bahreïn un élément précieux de leur héritage.

Grâce à une nouvelle initiative financée par des donateurs, des efforts sont entrepris pour restaurer ce site reconnu comme le seul cimetière juif du Golfe. Le projet, lancé par l'Association des communautés juives du Golfe (AGJC) le 16 janvier dernier, au moment de la fête juive de Tou Bichvat, vise à financer des travaux de rénovation et d'entretien du site. L'AGJC a été fondée en 2021 en tant que réseau de communautés pour développer la vie juive dans la région du CCG.

«Depuis plus de cent ans, les membres de notre famille sont enterrés dans le cimetière juif de Bahreïn», confie à Arab News Ebrahim Daoud Nonoo, qui dirige l'AGJC ainsi que le conseil d'administration de la Maison des Dix Commandements et qui est le chef de la communauté juive de Bahreïn.

«L'un des éléments de notre planification communautaire consiste à s'assurer que notre cimetière est bien entretenu pour les générations à venir. Nous sommes très reconnaissants du fait que l'AGJC ait choisi ce projet pour Tou Bichvat.»

Dans le cadre du projet de rénovation, les pierres tombales abîmées ont été restaurées et des arbres plantés.

«Nous plantons des arbres dans le cimetière juif de Bahreïn, ce qui s'apparente à redonner vie à ceux qui ont vécu dans la belle communauté de Bahreïn pendant des siècles et qui en ont fait leur lieu de repos pour l'éternité», affirme à Arab News Elie Abadie, le plus ancien rabbin de la région du CCG.

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Situé à proximité de la Maison des Dix Commandements, la plus ancienne synagogue du Golfe, le cimetière reste pour les juifs de Bahreïn un élément précieux de leur patrimoine. (Photo fournie)

«Les arbres offrent la vie; ils fournissent de l'ombre, de l'oxygène et des nutriments. Nous plantons des arbres dans le cimetière, le dernier lieu de repos des esprits, comme pour leur apporter un renouveau. Les arbres mettent du temps à pousser, nous ne les cultivons donc pas pour cette génération, mais pour la suivante, comme nos ancêtres l'ont fait pour nous.»

La volonté de Bahreïn d'embrasser sa minorité juive et de célébrer son héritage en a fait un pionnier de la région. L'ancienne ambassadrice du royaume insulaire aux États-Unis, Houda Nonoo, est un membre éminent de la communauté juive du Golfe.

Au mois de juin 2019, Bahreïn a accueilli à Manama l'atelier «De la paix à la prospérité», au cours duquel l'administration du président américain Donald Trump a présenté les aspects économiques de son plan de paix entre Israël et la Palestine.

En août de l'année suivante, Bahreïn et les Émirats arabes unis (EAU) ont publié une déclaration conjointe avec Israël, appelée «accords d'Abraham», qui a conduit à la normalisation des relations entre les deux pays arabes et Israël. Ces accords ont également ouvert la voie à des relations plus chaleureuses entre Israël et Oman, le Maroc et le Soudan.

Israël se considère comme un «État juif et démocratique», tandis que l'islam est la religion officielle des EAU et de Bahreïn. Le nom «accords d’Abraham» a été choisi pour rappeler l'origine commune de la croyance entre le judaïsme et l'islam, deux religions abrahamiques qui épousent strictement le culte monothéiste du Dieu d'Abraham.

EN BREF

  • L'Association des communautés juives du Golfe (AGJC) est une organisation qui se consacre aux communautés juives de la région du CCG.
  • Chacune des communautés est indépendante, mais toutes partagent un objectif: promouvoir la vie des Juifs dans la région.
  • L'AGJC supervise des services tels que la cour juive du Beth Din d'Arabie, l'Agence arabe de certification casher et les événements du cycle de vie.

Depuis la signature des accords, les EAU et Bahreïn se sont beaucoup investis dans leurs relations bilatérales avec Israël et ils ont encouragé la célébration de l'histoire et du patrimoine juifs dans la région.

Par ailleurs, les dirigeants du Golfe ont renforcé leurs liens politiques avec Israël. À la fin de l'année dernière, par exemple, Naftali Bennett, le Premier ministre israélien, s'est rendu aux EAU, où il a rencontré le cheikh Mohammed ben Zayed, le prince héritier d'Abu Dhabi.

Bennett a également rencontré Salmane ben Hamed al-Khalifa, le prince héritier de Bahreïn, en marge du sommet sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse, au mois de novembre dernier.

La communauté juive moderne de Bahreïn a été créée dans les années 1880, lorsque des centaines de Juifs sont arrivés d'Irak et d'Iran à la recherche d'une vie meilleure. Beaucoup se sont installés dans le quartier Al-Hatab de Manama, où ils ont d'abord travaillé dans l'industrie du vêtement.

En 1935, alors que la communauté commençait à prospérer, Shimon Cohen, un immigrant iranien, y fonde une synagogue. Cependant, le bâtiment est détruit en 1947 en raison du conflit israélo-arabe.

Jusqu'à la signature officielle des accords d'Abraham, le 15 septembre 2020 à Washington, D.C., la communauté juive qui restait à Bahreïn, soit environ cinquante personnes, pratiquait sa foi en grande partie à huis clos. Depuis, leur synagogue a été rénovée pour un montant de 60 000 dinars bahreïnis (160 000 dollars, soit 141 162 euros) et les services religieux se déroulent à nouveau ouvertement.

Bahreïn n'est pas le seul État régional qui accueille une minorité juive. On pense qu'environ 1 000 Juifs, tous expatriés, vivent aux Émirats arabes unis. Alors que les liens commerciaux avec Israël se renforcent et que les touristes israéliens continuent d'affluer vers les EAU, ce nombre devrait augmenter, parallèlement à la coopération économique, technologique, culturelle et sécuritaire.

«Je me suis rendu à Dubaï à deux reprises l'année dernière et j'aimerais aller à Bahreïn», déclare ainsi Yossi Levy, 41 ans, un Israélien qui vit à Jérusalem. «Nous nous sommes sentis en sécurité, et tous mes amis aussi. Je m'intéresse à l'aspect patrimonial – et faire du shopping là-bas est incroyable.»

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Ebrahim Dawood Nonoo, président de l'AGJC et chef de la communauté juive de Bahreïn, s'adressant à un journaliste de l'AFP à la Maison des Dix Commandements dans la capitale Manama l'année dernière. (Photo, AFP)

Les groupes de touristes israéliens sont devenus plus fréquents à Dubaï au cours des deux dernières années. Et, jusqu'aux restrictions de voyage liées à la Covid-19, les hôtels de la ville desservaient une clientèle israélienne croissante.

Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, environ 200 000 Israéliens se sont rendus aux EAU depuis la normalisation des relations entre les deux pays, en 2020.

«Il y en aura beaucoup plus lorsque la Covid-19 disparaîtra», estime Levy. «J'espère que nous pourrons développer les liens patrimoniaux. C'est important.»

Dans la plupart des régions du monde arabe, cependant, les populations juives sont sur le point de disparaître. L'Irak, le berceau du judaïsme séfarade, n'accueille plus que quatre fidèles aujourd’hui. L'année dernière, leur patriarche, Dhafer Eliyahou, est décédé.

Bagdad dispose d’une synagogue en partie fonctionnelle, mais elle ne possède pas de rabbin et aucun service n'y a été organisé depuis l’époque antérieure à l'invasion menée par les États-Unis en 2003. On estime que 220 000 Juifs d'origine irakienne vivent actuellement en Israël.

La Turquie et l'Iran ont de petites communautés juives, tandis que le Liban, la Syrie et l'Égypte ne compteraient à eux trois que quelques dizaines de résidents juifs. On estime que les Juifs yéménites se comptent tout au plus par centaines.

Dans ce contexte sombre, Bahreïn est considéré par de nombreux membres de la communauté juive comme un exemple particulièrement réussi de coexistence interconfessionnelle pacifique.

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Le rabbin Élie Abadie prenant la parole lors d'un événement commémorant l'Holocauste juif, le 26 mai 2021, au musée privé Crossroad of Civilizations, dans la ville de Dubaï, dans le Golfe. (Photo, AFP)

«Le renouveau de la communauté juive à Bahreïn et le développement d'une communauté aux Émirats arabes unis sont tout simplement magnifiques», déclare le rabbin Abadie à Arab News. «Quelle nostalgie, après des décennies sans présence juive.»

Abdallah Issa, un ressortissant musulman et bahreïni de 39 ans, indique que son pays a donné un exemple important que les autres devraient suivre.

«Bahreïn et d'autres pays du CCG ont prouvé au monde que la coexistence et les valeurs de la fraternité humaine dans leur ensemble peuvent être atteintes par la volonté et la détermination», indique-t-il à Arab News.

«Bien que changer les perceptions et les attitudes soit difficile, par le simple geste de planter un arbre, le gouvernement et le peuple de Bahreïn montrent cette coexistence et démontrent que la fraternité humaine doit prévaloir.»

Le président de l'AGJC, Ebrahim Daoud Nonoo, s'est dit ravi d'accueillir des visiteurs musulmans à la Maison des Dix Commandements, ce qui contribue à faire avancer l'objectif du dialogue culturel.

«Tout cela est très réconfortant», précise-t-il à Arab News. «ll y a très souvent des musulmans qui entrent dans la synagogue. Ils voient les Dix Commandements, qui sont également écrits en arabe, et disent que c'est comme dans le Coran. Les similitudes sont rassurantes.»

«La situation à Bahreïn est unique. Les gens ont beaucoup à apprendre de ce pays. La coexistence qui règne ici est tout simplement merveilleuse», conclut-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.