Jack Lang: Une exposition sur les Juifs d’Orient pour «réparer les ignorances»

L’institution parisienne expose dans un espace de 1 100 m2 deux cent quatre-vingts œuvres «exceptionnelles et inédites», mises à disposition par trente-cinq prêteurs, institutions ou particuliers, autant d’œuvres témoins de quinze siècles de cohabitation des juifs dans le monde arabe, des plateaux de l’Atlas aux rives de l’Euphrate. Photo Anne Ilcinkas
L’institution parisienne expose dans un espace de 1 100 m2 deux cent quatre-vingts œuvres «exceptionnelles et inédites», mises à disposition par trente-cinq prêteurs, institutions ou particuliers, autant d’œuvres témoins de quinze siècles de cohabitation des juifs dans le monde arabe, des plateaux de l’Atlas aux rives de l’Euphrate. Photo Anne Ilcinkas
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Jack Lang: Une exposition sur les Juifs d’Orient pour «réparer les ignorances»

  • L’institution parisienne expose dans un espace de 1 100 m2 deux cent quatre-vingts œuvres témoins de quinze siècles de cohabitation des juifs dans le monde arabe
  • «Cet événement est une réponse par la raison, par la culture, par le savoir, une réponse par l’Histoire»

PARIS: Après «Hajj, le pèlerinage à la Mecque» en 2014 et «Chrétiens d'Orient, 2000 ans d'histoire» en 2017, l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris poursuit sa trilogie consacrée aux religions monothéistes avec «Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire».

«Cet institut ne trouverait véritablement sa vocation que s’il était ouvert à l’ensemble des héritages spirituels et intellectuels qui ont marqué l’Histoire de ce monde arabe», estime en effet Jack Lang, son président depuis 2013, dans un discours à la presse, à quelques jours de l’ouverture de l’exposition, du 24 novembre 2021 au 13 mars 2022.

L’institution parisienne expose dans un espace de 1 100 m2 deux cent quatre-vingts œuvres «exceptionnelles et inédites», mises à disposition par trente-cinq prêteurs, institutions ou particuliers, autant d’œuvres témoins de quinze siècles de cohabitation des juifs dans le monde arabe, des plateaux de l’Atlas aux rives de l’Euphrate.

«Était-il normal que les juifs, la culture, la religion juive n’ait pas sa pleine place ici?», se demande ainsi le président de l’IMA, qui commence à travailler sur le sujet «il y a deux ans, peu de temps avant l’apparition de ces mouvements, très anciens en réalité, mais qui réapparaissent régulièrement en France, de négationnisme, de haine, de racisme, de dénonciation de la vérité, de confusion». «Cet événement est une réponse par la raison, par la culture, par le savoir, une réponse par l’Histoire», poursuit Jack Lang. C’est pour Emmanuel Macron une «formidable leçon» de «coexistence», «d'enrichissement mutuel» et «d'échanges entre les monothéismes». Pour le président français, l’«identité» est «toujours plus complexe qu'on le croit et se frotte à d'autres identités pour s'en nourrir», fustigeant également les «obscurantismes» d'aujourd'hui comme d'hier.

Pour la première fois, Arab News en français est partenaire de l’IMA pour cette exposition événement. «Nous sommes très heureux de travailler avec vous», se réjouit d’ailleurs Jack Lang dans un entretien, en évoquant son «immense admiration pour le travail accompli aujourd’hui en Arabie par les autorités saoudiennes, et en particulier par le prince Badr». «Les gens n’ont absolument pas idée dans le monde à quel point une véritable révolution culturelle s’accomplit en Arabie, dans tous les domaines de l’art; le cinéma, le théâtre, la littérature, la peinture, la sculpture, la musique...», poursuit le président de l’IMA qui s’envolera dans quelques jours pour Djeddah à l’occasion du Festival de cinéma de la mer Rouge, qui promet d’être un «événement considérable». «Je l’ai d’ailleurs dit au prince Badr que j’ai rencontré il y a dix jours», révèle Jack Lang: «Vous ne faites pas assez connaître l’ampleur des changements culturels qui s’opèrent aujourd’hui en Arabie.»

 

Parmi ces sites saoudiens «qui un jour seront mieux connus», se trouve l’oasis de Khaybar, représentée par trois photographies de Humberto da Silveira au début de l’exposition «Juifs d’Orient», qui retrace dans un parcours à la fois chronologique et thématique quinze siècles de présence juive dans des pays désormais arabes. L’oasis de Khaybar, située sur une importante route caravanière du Hedjaz, était en effet habitée par des tribus juives dans l’Antiquité, avant que le prophète Mahomet n’en fasse une «terre d’Islam». «Aujourd’hui, il y a une équipe française d’archéologues, avec l’accord des autorités saoudiennes, qui entreprend des recherches sur place pour mieux connaître cette histoire complexe des juifs et des musulmans en cet endroit historique, Khaybar», précise le président de l’IMA.

 

 

C’est également de la péninsule Arabique que provient l’une des pièces de l’exposition qui a le plus marqué Jack Lang, qui reconnaît cependant avoir eu beaucoup de mal à en choisir une, compte tenu de la richesse des œuvres exposées: «Des femmes juives d’origine yéménite, qui aujourd’hui sont devenues citoyennes israéliennes ont créé un groupe de musique fabuleux, qui parcourt le monde. Cette symbiose est extraordinaire, parce que ces femmes yéménites juives chantent en arabe.» Les trois sœurs Haim (Tair, Liron et Tagel) avec leur groupe A-WA, ont en effet connu un succès phénoménal sur YouTube avec leur chanson Habib Galbi, qui mélange chants traditionnels yéménites et rythmes hip-hop.

 

 

Le public (re)découvrira le clip Hana Mash Hu Al Yaman à la toute fin de l’exposition, dernière étape d’une Histoire de plus de deux mille ans, celle des communautés juives dans le monde arabe, des premiers liens tissés entre les tribus juives d’Arabie et le prophète Mahomet, à l’exil définitif, en passant par l’émergence de grands érudits, comme Saadia Gaon, Maïmonide ou Joseph Caro, durant les califats médiévaux à Bagdad, Fès, au Caire et à Cordoue, et l’essor des centres urbains juifs au Maghreb et dans l’Empire ottoman.

«Jamais jusqu’à présent, on n’avait raconté l’Histoire des juifs dans ces pays devenus aujourd’hui pays arabes. Jamais on ne l’avait racontée à l’échelle millénaire, de la haute Antiquité à aujourd’hui», soutient Jack Lang. «C’est une manière de réparer les ignorances, de montrer que le monde arabe est un monde riche de successives religions, cultures, qui ont fait son originalité.»

Interrogé sur les appréhensions que cette exposition pourrait susciter du côté palestinien, le président de l’IMA explique que «l’exposition n’aborde absolument pas les questions politiques d’aujourd’hui». «Il y a d’autres occasions à l’IMA pour les évoquer», détaille-t-il, évoquant la publication prochaine d’un livre intitulé Ce que les Palestiniens apportent au monde.

Comme le commissaire général de l’exposition, l’historien Benjamin Stora, pour qui «on raterait notre cible si on ne parlait que de la fin, du pourquoi du départ des juifs», Jack Lang insiste sur le temps long: «Nous voulons surtout bien montrer que la présence des juifs remonte à très loin dans l’Histoire.»


L’Opéra de Saint-Pétersbourg présente Rigoletto de Verdi à Dubaï et Abou Dhabi

Rigoletto de Verdi mis en scène par Yuri Alexandrov, présenté par l’Opéra d’État de Saint-Pétersbourg. (Fournie)
Rigoletto de Verdi mis en scène par Yuri Alexandrov, présenté par l’Opéra d’État de Saint-Pétersbourg. (Fournie)
Direction artistique signée par Yuri Alexandrov, nommé Artiste du Peuple de Russie et lauréat du Golden Mask. (Fournie)
Direction artistique signée par Yuri Alexandrov, nommé Artiste du Peuple de Russie et lauréat du Golden Mask. (Fournie)
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  • L’Opéra de Saint-Pétersbourg, dirigé par Yuri Alexandrov, présente Rigoletto de Verdi à Dubaï et Abou Dhabi du 19 au 23 novembre
  • La mise en scène d’Alexandrov revisite le mythe du bouffon tragique, dans une production somptueuse portée par une troupe d’excellence

Dubaï: Le public des Émirats arabes unis s’apprête à vivre une expérience lyrique exceptionnelle : le chef-d’œuvre de Giuseppe Verdi, Rigoletto, sera présenté par le Théâtre d’État de l’Opéra de Saint-Pétersbourg, sous la direction du célèbre metteur en scène russe Yuri Alexandrov, les 19 et 20 novembre au Zabeel Theatre de Dubaï, puis les 22 et 23 novembre au Cultural Foundation Theatre d’Abou Dhabi.

Organisé par Art For All, cet événement marque le grand retour de la troupe russe aux Émirats, après son succès lors du programme culturel russe de l’Expo 2020. Fondée en 1987, l’Opéra de Saint-Pétersbourg s’est imposée comme l’une des compagnies lyriques les plus respectées d’Europe.

Un metteur en scène au génie reconnu

Figure majeure du monde lyrique, Yuri Alexandrov, nommé Artiste du Peuple de Russie et lauréat des prestigieux prix Golden Mask et Golden Sofit, a signé plus de 300 productions dans des maisons d’opéra de renommée mondiale, parmi lesquelles La Scala, le Metropolitan Opera de New York, l’Arena di Verona et le Théâtre Mariinsky.

Sa mise en scène de Rigoletto se distingue par une approche audacieuse, psychologique et profondément humaine. Alexandrov y réinvente les clichés traditionnels : ici, le bouffon n’est plus un vieillard difforme, mais un homme rusé, sarcastique, habité par la douleur et les contradictions morales d’un monde corrompu.

“Notre version de Rigoletto a triomphé dans de nombreux pays. Nos chanteurs, formés à cette exigence musicale, offrent une interprétation puissante et sincère,” explique Yuri Alexandrov.

Un spectacle grandiose

Mêlant costumes somptueux, décors fastueux et orchestre d’exception, Rigoletto incarne la quintessence de l’opéra italien. Le spectacle, chanté en italien avec surtitres en anglais, dure 3h15 (avec deux entractes).

Avec cette nouvelle tournée, Yuri Alexandrov confirme son rôle de passeur culturel entre la tradition russe et les scènes internationales, offrant au public émirien une immersion dans la puissance émotionnelle du théâtre lyrique.

En savoir plus : rigoletto.platinumlist.net.


Noor Riyadh annonce les artistes du festival de lumière et d’art 2025

L'exposition comprendra une installation spéciale intitulée « Scènes d'un mariage » (photo) consacrée à l'œuvre de la regrettée Safeya Binzagr (1940-2024), figure de proue du mouvement artistique moderne en Arabie saoudite et première femme artiste saoudienne à avoir présenté une exposition solo en 1968. (Fourni)
L'exposition comprendra une installation spéciale intitulée « Scènes d'un mariage » (photo) consacrée à l'œuvre de la regrettée Safeya Binzagr (1940-2024), figure de proue du mouvement artistique moderne en Arabie saoudite et première femme artiste saoudienne à avoir présenté une exposition solo en 1968. (Fourni)
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  • Noor Riyadh 2025 réunira 59 artistes de 24 nationalités autour du thème « En un clin d’œil », symbole de la transformation rapide de la capitale saoudienne
  • Le festival, porté par Riyadh Art, veut faire de la lumière un langage universel reliant cultures et générations, tout en rendant hommage à la pionnière Safeya Binzagr

RIYADH : Le festival annuel Noor Riyadh, le plus grand festival international de lumière et d’art de la région, a dévoilé la liste de ses artistes participants, en préparation du lancement de son édition 2025, prévue du 20 novembre au 6 décembre.

Sous la direction curatoriale de Mami Kataoka, Li Zhenhua et Sara Almutlaq, l’événement se tiendra dans plusieurs pôles à travers Riyad et présentera 60 œuvres de 59 artistes issus de 24 nationalités, dont 35 créations inédites.

« Noor Riyadh se définit par ses artistes : leurs idées, leur courage et leur vision », a déclaré Nouf Almoneef, directrice du festival. « Chaque œuvre saisit l’élan de la ville à travers la lumière, nous rappelant que la créativité est un langage universel qui relie les cultures et inspire le dialogue. »

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« Love Difference » (2025) de l'artiste italien Michelangelo Pistoletto. (Fourni)

Le thème curatorial de cette année, « In the Blink of an Eye » (En un clin d’œil), reflète la transformation rapide qui façonne Riyad.

Le festival présentera des œuvres répondant à ce thème, signées par des artistes internationaux et locaux de renom, parmi lesquels Saad Al-Howede, Monira Al-Qadiri, Abdulrahman Al-Soliman, James Clar, Ivana Franke, fuse*, Ayoung Kim, Shinji Ohmaki, Michelangelo Pistoletto et Muhannad Shono.

L’exposition comprendra également une installation spéciale dédiée à la feue Safeya Binzagr (1940–2024), figure majeure de l’art moderne saoudien et première artiste femme du Royaume à avoir tenu une exposition solo en 1968.

« La lumière est à la fois un médium et une métaphore de la transformation », a expliqué Mami Kataoka, responsable du conseil curatorial. « In the Blink of an Eye montre à quelle vitesse la perception peut basculer — offrant un instant de pause au cœur du changement, pour y voir la beauté du mouvement perpétuel. »

L’édition 2025 est portée par une équipe curatoriale internationale qui rassemble des perspectives diverses sur la culture contemporaine, connectant le cœur historique de Riyad à sa ligne d’horizon moderne et à son réseau de métro. L’exposition invite le public à explorer la lumière comme vecteur de perception, de mémoire et d’élan collectif.

Cette année, Noor Riyadh se déploiera sur six sites emblématiques : le quartier Qasr Al-Hokm, le Centre historique du roi Abdulaziz, la station de métro stc, la station de métro KAFD, la tour Al-Faisaliah et le district JAX.

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« Memory Melting » (2025) de l'artiste saoudien Saad Al-Howede. (Fourni)

Organisé sous l’égide de la Commission royale pour la ville de Riyad et de Riyadh Art, Noor Riyadh incarne la mission de cette dernière : transformer la capitale saoudienne en stimulant la créativité et en enrichissant la vie quotidienne.

Depuis sa création, Riyadh Art a présenté plus de 550 œuvres d’art signées par 500 artistes saoudiens et internationaux, attirant plus de 9,6 millions de visiteurs. Noor Riyadh transforme les espaces publics du quotidien en expériences artistiques inédites, cherchant à créer un sentiment d’émerveillement partagé au sein des communautés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Guinot Institut apporte l’excellence de la beauté française à Dubaï

 Le monde du bien-être et de la beauté à Dubaï s’enrichit d’un nouveau joyau venu tout droit de Paris. Guinot Institut Paris, reconnu comme le salon de beauté n°1 en France, vient d’ouvrir son premier institut au cœur de Dubai Healthcare City. (Photo fournie)
Le monde du bien-être et de la beauté à Dubaï s’enrichit d’un nouveau joyau venu tout droit de Paris. Guinot Institut Paris, reconnu comme le salon de beauté n°1 en France, vient d’ouvrir son premier institut au cœur de Dubai Healthcare City. (Photo fournie)
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  • Fondée il y a plus d’un demi-siècle, Guinot s’est imposée comme une référence mondiale des soins professionnels grâce à ses innovations scientifiques, ses formules exclusives et son exigence de qualité
  • Chaque soin, conçu comme un rituel personnalisé, allie science et précision pour sublimer la beauté naturelle de chaque femme

DUBAI: Le monde du bien-être et de la beauté à Dubaï s’enrichit d’un nouveau joyau venu tout droit de Paris. Guinot Institut Paris, reconnu comme le salon de beauté n°1 en France, vient d’ouvrir son premier institut au cœur de Dubai Healthcare City, marquant une nouvelle étape dans la diffusion du savoir-faire français en matière de soins de la peau.

Un héritage de plus de 50 ans d’expertise

Fondée il y a plus d’un demi-siècle, Guinot s’est imposée comme une référence mondiale des soins professionnels grâce à ses innovations scientifiques, ses formules exclusives et son exigence de qualité. Les produits Guinot, développés et fabriqués en France, respectent des standards pharmaceutiques stricts et des engagements environnementaux rigoureux.

Chaque soin, conçu comme un rituel personnalisé, allie science et précision pour sublimer la beauté naturelle de chaque femme. À Dubaï, les clientes pourront ainsi découvrir l’essence du “savoir-beauté” français, réputé pour ses résultats visibles et durables.

Une nouvelle adresse d’excellence à Dubaï

Parmi les innovations phares de la marque, le soin Hydradermie Énergie Cellulaire occupe une place centrale. Ce traitement breveté, véritable alternative non invasive aux techniques esthétiques, utilise l’ionisation et l’oxygénation pour stimuler les cellules cutanées. Résultat : une peau plus hydratée, lissée et éclatante dès la première séance.

Cette technologie exclusive illustre la philosophie Guinot : réveiller l’énergie jeunesse de la peau sans agresser ni altérer son équilibre naturel.

L’institut propose un large éventail de soins emblématiques. Chaque visite débute par une consultation personnalisée avec les esthéticiennes Guinot, surnommées les “Docteurs de Beauté”, qui définissent un protocole sur mesure pour des résultats visibles et durables.

Installé à Dubai Healthcare City, le Guinot Institut Dubaï ambitionne de devenir la nouvelle référence en matière de soins haut de gamme dans la région. Entre expertise scientifique française et hospitalité dubaïote, l’adresse promet une expérience unique, alliant élégance, efficacité et bien-être.

Les amateurs de soins d’exception peuvent désormais profiter du meilleur de la cosmétique professionnelle française sans quitter Dubaï.