Présidentielle: la bataille Zemmour - Le Pen se durcit

Eric Zemmour (L) s'entretient avec le politicien français d'extrême droite Philippe de Villiers (2R) et le vice-président du parti Guillaume Peltier (R) avant un meeting politique. (Photo, AFP)
Eric Zemmour (L) s'entretient avec le politicien français d'extrême droite Philippe de Villiers (2R) et le vice-président du parti Guillaume Peltier (R) avant un meeting politique. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

Présidentielle: la bataille Zemmour - Le Pen se durcit

  • Samedi matin, Eric Zemmour a déambulé deux heures durant au marché Forville de Cannes, recevant un accueil favorable
  • Marine Le Pen reste au-dessus de Zemmour dans les enquêtes d'opinion, qui la placent au coude-à-coude avec la candidate de la droite Valérie Pécresse, souvent autour de 17 ou 18% au premier tour

CANNES : La guerre fratricide se durcit à l'extrême droite: Eric Zemmour, en terre amie à Cannes samedi, poursuit avec Gilbert Collard ses débauchages au RN pour tenter de fragiliser sa rivale à la présidentielle Marine Le Pen, qui minimise.

L'eurodéputé RN et avocat de 73 ans participe dans la soirée au meeting au Palais des Victoires, où Eric Zemmour espère 4 000 personnes pour conclure son déplacement dans les Alpes-Maritimes.

Vers 18H45, la salle était presque pleine et de nombreuses personnes patientaient encore dehors.

A l'intérieur, de jeunes supporters s'égosillaient en attendant leur champion, dont Gabriel Hulewicz, costume trois pièces et drapeau français à la main. Brièvement passé par le RN, cet étudiant estime qu'aux meetings de Marine Le Pen, "les jeunes se comptent sur les doigts d'une main". 

Samedi matin, Eric Zemmour a déambulé deux heures durant au marché Forville de Cannes, recevant un accueil favorable.

Il était entouré de deux transfuges du RN: l'eurodéputé Jérôme Rivière et l'ancien membre de Génération identitaire Damien Rieu.

De sensibilité proche de Marion Maréchal, ils ont en commun d'invoquer "l'union des droites", l'identité catholique de la France, et de juger que Marine Le Pen s'est "ramollie" dans son discours anti-immigration. 

«Aigreurs et jalousies»

"Les égos surchauffent et les trahisons baignent dans tous les rubicons des aigreurs et des jalousies puériles", a fustigé sur Twitter Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, resté fidèle au camp Le Pen. La candidate aura, elle, l'occasion de réagir dimanche, lors de son passage à l'émission Dimanche en politique sur France 3.

Puis la semaine prochaine, elle se rend à Madrid auprès de partis alliés, pour afficher sa stature internationale. La candidate a déjà annoncé la présence de l'eurodéputé Nicolas Bay en Espagne, en réponse aux rumeurs sur son possible ralliement à Eric Zemmour.

Avant le départ de Gilbert Collard, relativement marginalisé dans le parti, Marine Le Pen avait minimisé le phénomène jeudi. 

"Dans les campagnes électorales, il y a toujours quelques vicissitudes", "d'un intérêt inversement proportionnel à l'effet que cela a sur les électeurs", souriait-elle à Fréjus.

"La technique du salami consistant à annoncer chaque jour un ralliement je la connais par cœur. Les chiraquiens l'ont connue avec Balladur. (...) Ça a duré beaucoup plus longtemps que ça ne va durer avec Eric Zemmour", ironisait-elle encore.

A ce stade, la candidate du RN reste au-dessus de  M. Zemmour dans les enquêtes d'opinion, qui la placent au coude-à-coude avec la candidate de la droite Valérie Pécresse, souvent autour de 17 ou 18% au premier tour, devant Eric Zemmour (autour de 13%), mais loin derrière Emmanuel Macron (24% à 25%).

 Zemmour peine chez LR

Son concurrent Reconquête! exhibe aussi les ralliés pour tenter de rebondir après une séquence délicate de 8 jours. Ses propos sur "l'obsession de l'inclusion" des enfants handicapés à l'école ont provoqué une bronca.

Eric Zemmour a en outre été condamné lundi à 10 000 euros d'amendes pour provocation à la haine, pour des propos tenus en 2020 sur Cnews au sujet des mineurs migrants isolés. Il a fait appel.

Mais les ralliements de Le Pen et Zemmour "ça installe une tendance" et Marine Le Pen "semble essoufflée", pense une source proche des deux campagnes.

M. Zemmour semble en revanche davantage peiner à convaincre des cadres chez les  Républicains (LR), hormis l'ancien numéro 2 Guillaume Peltier. 

"Soyez patients! Février et mars, ça compte plus que janvier", répondait celui-ci bravache vendredi soir, avant un dîner à Antibes entre Eric Zemmour et des avocats acquis à sa cause.

Certains s'interrogent surtout sur la "recomposition" post 2022 en cas d'échec des deux rivaux d'extrême droite à la présidentielle. Avec en embuscade, Marion Maréchal, qui avait accompagné M. Zemmour à Budapest, mais n'a pas exprimé de préférence entre sa tante Marine Le Pen et l'ancien polémiste.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.