De lâches ayatollahs sèment la terreur à distance par leurs mercenaires

Soldats de la Force d’Al-Qods (Photo AN).
Soldats de la Force d’Al-Qods (Photo AN).
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Publié le Dimanche 23 janvier 2022

De lâches ayatollahs sèment la terreur à distance par leurs mercenaires

De lâches ayatollahs sèment la terreur à distance par leurs mercenaires
  • Le Corps des gardiens de la révolution islamique n'a pas pu s'empêcher de se réjouir de sa frappe meurtrière contre Abu Dhabi
  • Les leaders iraniens sont responsables de milliers d'attaques de missiles et de drones contre des cibles du Golfe

Le Corps des gardiens de la révolution islamique n'a pas pu s'empêcher de se réjouir de sa frappe meurtrière contre Abu Dhabi, érigeant même une immense bannière de célébration dans le centre de Téhéran. Alors pourquoi les gens parlent-ils d'une attaque «houthie» ? Qui l'a ordonnée ? D'où viennent les armes ? Quelle autorité a donné l'approbation finale ? Cette attaque de drone n'avait rien à voir avec le Yémen, c’est un geste d’intimidation de l’Iran envers ses voisins.
Les Houthis ont également revendiqué les attaques de septembre 2019 contre les installations pétrolières d'Aramco, causant brièvement la coupure de 50 % de la production pétrolière de l'Arabie saoudite. Mais il a été découvert par la suite que ces frappes coordonnées de drones et de missiles avaient été lancées depuis l'Iran et l'Irak.
Les Houthis sont devenus un simple appendice de la Force d’Al- Qods ; une équipe de football Houthi a même disputé un match avec des maillots imprimés à l'effigie de Qassim Soleimani. Lorsqu'un ancien ministre libanais a provoqué une confrontation avec les États du CCG l'année dernière, les Houthis en ont fait un héros national. Le leader de la milice Mohammed Abdel Salam se trouvait à Téhéran le jour de l'attaque des Émirats arabes unis.
La frappe met en lumière un changement de stratégie, non pas à cause d'un écart par rapport au manuel de terrorisme habituel de Téhéran, mais parce qu'il vient en réponse aux efforts sincères des Émirats d'établir un niveau minimal d'engagement diplomatique avec la République islamique. L’Iran n'a ni ligne rouge, ni réserve quant à l'attaque de cibles civiles dans des États épris de paix avec lesquels il n'est pas en guerre. Ces théocrates sont par définition trompeurs et fourbes, et il n'y a aucun accord qu’on on peut s'attendre à ce qu'ils s'y conforment honorablement.
L'attaque d'Abu Dhabi a de plus coïncidé avec l'envoi de diplomates par le ministère iranien des Affaires étrangères en Arabie saoudite pour gérer leur bureau à l'Organisation de coopération  islamique, tout en exprimant l'espoir du rétablissement de relations diplomatiques complètes avec le Royaume. Les ayatollahs sont tellement sociopathes qu'ils croient que bombarder des civils est une composante appropriée de l'action diplomatique !
Les leaders iraniens sont aussi des lâches. Ils sont responsables de milliers d'attaques de missiles et de drones contre des cibles internationales du Golfe et, pourtant, ils choisissent de se cacher derrière des milices agissants à leur place, en faisant la guerre à distance.
Concernant les pourparlers de Vienne sur le programme nucléaire iranien, même si l’Iran accepte certaines contraintes temporaires, il espère émerger avec sa position consolidée en tant qu'État nucléaire, superpuissance balistique et commandant des armées paramilitaires régionales. Le dégel de milliards de dollars d'actifs, la levée des sanctions et une énorme expansion de la production pétrolière fourniraient le trésor de guerre dont il a besoin pour étendre massivement ses programmes meurtriers.


« L’Iran n'a ni de lignes rouges, ni réserve quant à l'attaque de cibles civiles dans des États épris de paix avec lesquels il n'est pas en guerre. »
Baria Alamuddin


Malgré des sanctions paralysantes, l'Iran a affamé ses citoyens tout en épuisant son budget sur des missiles et des munitions toujours plus perfectionnés pour faire la guerre à l'étranger. Ses mercenaires ont géré tout manque de financement en augmentant massivement les revenus d’origine criminels, comme le Hezbollah récoltant des milliards de stupéfiants, avec des tonnes de Captagon et d'autres marchandises de contrebande arrivant aux ports du Golfe.
Après des semaines de tension entre les factions irakiennes sur la formation d'un gouvernement, le commandant de la force d’Al-Quds Esmail Qaani est arrivé à Bagdad pour organiser un réalignement au sein des factions pro-iraniennes en vue de les maintenir au gouvernement, tout comme tous les gouvernements irakiens précédents qui ont été négociés par feu Qaani et prédécesseur non regretté Soleimani. Ces milices d’Al-Hashd ont prétendu avoir vaincu Daech, mais dans les provinces contrôlées par les milices, comme Diyala et Salahuddin, pourquoi Daech est-il autorisé à reprendre rapidement des forces ? Les forces d’Al-Hashd sont-ils si incompétents, ou Téhéran souhaite-t-elle voir l'Irak mis hors d'état de nuire et déstabilisé ?
Pendant des mois, le Hezbollah a empêché le gouvernement libanais de se réunir alors qu'il tentait de bloquer les enquêtes sur la façon dont «la résistance» a réussi à faire sauter la moitié de Beyrouth, et si le Hezbollah n'est pas à blâmer, pourquoi est-il si déterminé à empêcher la vérité d'apparaître au grand jour ? Pourquoi n'y a-t-il aucune enquête sur la façon dont le Hezbollah a réduit la nation entière à un état de famine, de chômage et de pauvreté, au service du programme de trahison d'une nation hostile ?
Une partie de la responsabilité de l'escalade des attaques de l'Iran incombe aux États occidentaux, les États-Unis en particulier retardant la livraison des armes nécessaires à la défense des pays du Golfe, tout en étant peu enthousiaste dans leurs engagements en matière de sécurité régionale.
Lorsque les alliés ne parviennent pas à rester fermement unis, il n'est pas surprenant que les opportunistes de Téhéran exploitent impitoyablement les failles de cette relation. Les États occidentaux minimisent avec condescendance les préoccupations sécuritaires du Golfe, malgré toutes les preuves démontrant que les armées paramilitaires soutenues par l’Iran intensifient constamment leurs activités hostiles. La dépriorisation du Moyen-Orient par l'administration Biden ne rend pas miraculeusement les menaces stratégiques émanant de cette région moins menaçantes.
Le rideau s'est définitivement fermé sur une grande ère de la diplomatie, et les mécanismes de droit international et de résolution des conflits centrés sur l'ONU sont devenus effectivement inexistants. C'est dans ce contexte que l'Iran fonce à toute vapeur pour devenir une puissance nucléaire militaire tout en élargissant ses capacités militaires balistiques et conventionnelles, au risque de déclencher une guerre totale avec Israël. La stratégie de l'Occident pour gérer cette menace est un déni toujours plus profond.
L'attaque terroriste de l'Iran contre Abu Dhabi est notre sonnette d'alarme. Elle interprète l'engagement, le dialogue et la diplomatie comme une faiblesse. Les mollahs ne comprennent que la logique de la confrontation.
Selon le Centre d'études stratégiques et internationales, les attaques des Houthis contre l'Arabie saoudite ont plus que doublé en 2021, passant à 78 attaques par mois contre 38 en 2020. Comme cela s'est produit avec le Hezbollah, ce n'est qu'une question de temps avant qu'un Iran nucléarisé ne commence à armer les Houthis avec des missiles plus sophistiqués, facteur de bouleversement accru pour la sécurité régionale.
Comme tous les tyrans, l'Iran est dans l'âme un lâche. Il faut obliger ses leaders à reculer en leur démontrant qu'il ne sera pas répondu aux attentats terroristes contre des États épris de paix par des gestes symboliques à Sanaa, Beyrouth ou Deir Ezzor, mais en frappant directement et définitivement la tête du serpent lui-même.

Baria Alamuddin est une journaliste et animatrice primée au Moyen-Orient et au Royaume-Uni. Elle est rédactrice en chef du Media Services Syndicate qui a interviewé de nombreux chefs d'État.
Les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com