Covax ouvre une nouvelle ligne de front pour mettre à genoux la pandémie

Un membre des Forces armées prépare une dose pour vacciner ses collègues contre le nouveau coronavirus COVID-19 avec le vaccin AstraZeneca/Oxford obtenu dans le cadre du programme Covax, au Centre culturel CCK de Buenos Aires, le 15 juin 2021. (Photo, AFP)
Un membre des Forces armées prépare une dose pour vacciner ses collègues contre le nouveau coronavirus COVID-19 avec le vaccin AstraZeneca/Oxford obtenu dans le cadre du programme Covax, au Centre culturel CCK de Buenos Aires, le 15 juin 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 23 janvier 2022

Covax ouvre une nouvelle ligne de front pour mettre à genoux la pandémie

  • Covax a été créé avant même l'apparition des vaccins anti-Covid, par l'OMS, l'Alliance du vaccin (Gavi), l'Unicef et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies
  • Son but: assurer une distribution équitable des sérums

GENÈVE : Le système Covax, qui approvisionne les pays pauvres en vaccins anti-Covid, a l'ambition de mettre la pandémie à genoux en 2022 en s'assurant que les doses seront non seulement livrées mais aussi distribuées et injectées.

Covax a été créé avant même l'apparition des vaccins anti-Covid, par l'OMS, l'Alliance du vaccin (Gavi), l'Unicef et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi).

Son but: assurer une distribution équitable des sérums. Il a livré sa milliardième dose mi-janvier. A la fois un exploit et une déception: c'est beaucoup moins que ce qui était initialement prévu.

"En 2022, nous pouvons aider à stopper la Covid en adaptant notre façon de faire, en nous assurant que les doses sont utilisées rapidement, injectées de façon sûre et répondent aux préférences des pays et à leurs objectifs de couverture", a déclaré Seth Berkley, le responsable de l'Alliance du vaccin lors d'un appel aux dons lancé le 19 janvier.

Nouvelle stratégie

Covax a connu son lot de malheurs, victime entre autres de la stratégie des pays riches qui se sont accaparés le plus de doses possibles, mais aussi d'une longue interdiction d'exportation de l'Inde, où se trouvait sa principale source d'approvisionnement.

Il a donc fallu compter sur les dons de vaccins par les pays riches, mais cela comportait aussi des difficultés notamment à cause de doses trop proches de la date de péremption, de livraisons en trop faible quantité ou trop erratiques pour permettre de mettre en place des campagnes vaccinales efficaces.

Pour cette année, Covax a besoin de 5,2 milliards de dollars dans les trois mois pour financer les doses de sérum pour 2022.

Il faut 3,7 milliards de dollars pour financer une réserve de 600 millions de doses, qui doit permettre d'assurer un approvisionnement sans accrocs.

Un autre milliard de dollars est destiné à aider les pays pauvres à se préparer et à distribuer les vaccins pour éviter le gâchis.

Enfin, 545 millions de dollars doivent servir à couvrir les coûts comme le transport, des seringues ou les assurances.

"Ce que nous n'avons pas aujourd'hui ce sont les ressources nécessaires pour aider les pays à s'adapter aux nouveaux défis que la Covid-19 va créer en 2022", a expliqué M. Berkley, pensant notamment à l'arrivée de nouveaux vaccins adaptés aux nouveaux variants.

"Dans ce cas nous pourrions bien nous retrouver avec l'inéquité 2.0", met-il en garde.

Sur les rails

Covax, qui estime pouvoir sauver un million de vies cette année et diviser de moitié le coût économique de la pandémie dans certain pays, indique avoir accès à assez de doses pour vacciner environ 45% de la population des 91 pays qui bénéficient des dons de vaccins.

Mais l'objectif de l'OMS d'ici juillet 2022 est que 70% de la population de chaque pays soit vaccinée. Un objectif ambitieux, quand 85% de la population en Afrique n'a même pas reçu une dose de sérum anti-Covid.

Au rythme actuel, 109 pays vont manquer l'objectif, selon l'OMS.

Seth Berkley espère que le prochain milliard de doses sera livré en quatre ou cinq mois plutôt que l'année qu'il a fallu pour le premier.

Des doses pour tous

Richard Hatchett, directeur général de Cepi, souligne que l'objectif est aussi d'aider les pays qui en ont besoin à organiser des campagnes de vaccination de masse.

"Le dernier kilomètre (entre livraison et injection, Ndlr) sera le défi majeur pour 2022", a-t-il expliqué lors d'une table ronde du Forum économique mondial.

Jusqu'à 25 pays devraient avoir besoin d'aide dans ce domaine.

Au total, 9,8 milliards de doses ont été injectées depuis un peu plus d'un an et Covax compte pour 82% dans les pays pauvres.

Le Bangladesh (130 millions de doses), l'Indonésie (87 millions), le Pakistan (77 millions) et les Philippines (66 millions de doses) sont en tête de la liste des récipiendaires.

Pour M. Hatchett, les capacités de production permettent désormais d'aider les pays les plus démunis à transformer ces doses en vaccinations.

Que ce soit une vaccination initiale ou un rappel, offrir une injection à qui le souhaite "est un objectif atteignable en 2022", insiste-t-il.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.