Aux urgences de Saint Camille, près de Paris, «ça n'arrête pas»

Des membres du personnel médical travaillent aux urgences de l'hôpital Saint Camille de Bry-sur-Marne, en banlieue parisienne, le 21 janvier 2022. (Photo, AFP)
Des membres du personnel médical travaillent aux urgences de l'hôpital Saint Camille de Bry-sur-Marne, en banlieue parisienne, le 21 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 janvier 2022

Aux urgences de Saint Camille, près de Paris, «ça n'arrête pas»

  • En cette fin de semaine, l'accueil des urgences de cet hôpital de Bry-sur-Marne est bondé
  • Les malades sont répartis entre trois salles de déchocage où les cas les plus graves sont pris en charge

PARIS : "Ça devient très compliqué à gérer": les urgences de l'hôpital Saint Camille en région parisienne absorbent "de plus en plus de monde" avec un personnel en "stress permanent", "à bout", "impuissant", qui évoque un système "littéralement en train de craquer".

"On a l'impression de passer notre temps, semaine après semaine, à faire des rapports, à envoyer des emails pour dire qu'on n'y arrive pas, qu'on est à bout, que les patients sont en danger, que les soignants sont en danger", raconte à l'AFP le Dr Aude Carpentier qui a l'impression de ne pas être écoutée.

"C'est la catastrophe", abonde son collègue Guillaume Pinelli, pointant du doigt "le stress permanent" auquel les soignants, continuellement en sous-effectif, sont confrontés.

En cette fin de semaine, l'accueil des urgences de cet hôpital de Bry-sur-Marne est bondé. Il y a "de tout", "tout le temps", résume Aude Carpentier.

Les malades sont répartis entre trois salles de déchocage où les cas les plus graves sont pris en charge, quinze boxes, des "zones d'attente assises" et des "zones d'attente allongées" équipées de simples brancards, auxquels s'ajoutent des chaises dans le couloir, le service étant "débordé".

Au milieu de tout ce monde: la salle des soignants. Les médecins de l'équipe de nuit, qui entament une garde de plus de 15 heures, prennent connaissance des constantes et des traitements en cours d'un "homme tombé ce matin", très agressif, d'"une jeune femme fort charmante de 90 ans" qui "se plaint qu'il n'y ait pas eu Noël", d'une patiente de 100 ans "qui a chuté" et "va relativement bien". Mais aussi d'une femme, prise en charge dans le RER "avec 4,18 g d'alcool dans le sang", d'un homme qui a vomi du sang, d'une femme "Covid depuis hier" mise sous ventoline ...

Les téléphones sonnent sans discontinuer, se mêlant aux "bips" des "scopes". Les soignants, pyjama bleu et masque de rigueur, récupèrent les résultats d'examens, remplissent les dossiers, signent les ordonnances.

«Impuissants»

"On a déjà 11 patients en attente parce qu'on n'a pas de place de libre", détaille Sarah Daghsen, infirmière intérimaire depuis quatre mois dans le service qui avoue qu'"honnêtement", elle ne se voit pas faire sa carrière aux urgences.

"Ça n'arrête pas. Il y a de plus en plus de monde. Les gens sont de plus en plus en détresse, les gens sont de plus en plus agressifs parce qu'on a de moins en moins de temps à leur accorder. Ça devient très compliqué à gérer", avoue Aude Carpentier. Et "on ne peut pas dire: +on est plein, on arrête !+", argue le Dr Pinelli.

En cause, "la médecine de ville qui n'existe plus ici", le manque de généralistes de garde ou dans les Ehpad, le vieillissement et la croissance de la population avec "un immeuble qui sort de terre tous les six mois", la fermeture de lits d'hospitalisation empêchant le transfert des patients qui, "du coup, s'accumulent dans les urgences". "Il y a des pans entiers de malades qui ne sont plus jamais soignés", dénonce le Dr Carpentier.

"Nous sommes, impuissants, au centre de tout cela", explique Abigaëlle Débit, médecin urgentiste, qui voit "le système littéralement en train de craquer de tous les côtés" et pour qui "la crise sanitaire ne fait que révéler des problèmes qui existaient déjà".

Comme partout, le service doit également faire face à des problèmes d'effectifs. Sur les 21 postes d'infirmières, seuls trois sont encore occupés par des titulaires. Les médecins ne sont pas assez nombreux non plus. La valse des intérimaires, qui ne peuvent pas effectuer les nuits et sont plus difficiles à trouver pour les weekends, alourdit la charge du petit pôle de médecins restant.

Et la Covid-19 complique tout: deux ou trois médecins sont testés positifs par semaine. "On est tous malades à la chaîne, à se remplacer mutuellement sur nos jours de repos", raconte Aude Carpentier. "Et c'est comme ça depuis trois semaines".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.