Qui sont les combattants étrangers au Nagorny Karabakh?

Un immeuble de Stepanakert, ville principale du Nagorny-Karabakh, qui aurait été endommagé par les combats entres les forces azerbaïdjanaise et arménienne (Photo, AFP).
Un immeuble de Stepanakert, ville principale du Nagorny-Karabakh, qui aurait été endommagé par les combats entres les forces azerbaïdjanaise et arménienne (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 octobre 2020

Qui sont les combattants étrangers au Nagorny Karabakh?

  • L'Arménie accuse la Turquie d'envoyer des mercenaires de la Syrie en guerre pour soutenir les forces azerbaïdjanaises
  • L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que plus de 850 combattants de factions syriennes pro turques étaient arrivés au Nagorny Karabakh

BEYROUTH: Les armées azerbaïdjanaise et arménienne, engagées dans des combats sanglants dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh, s'accusent de recourir à des mercenaires, notamment syriens.

Que savons-nous à ce jour des combattants étrangers impliqués dans ces affrontements, dans une région ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan et déjà frappée par une guerre au début des années 1990 (30.000 morts).

Combattants syriens en Azerbaïdjan ?

L'Arménie accuse la Turquie d'envoyer des mercenaires de la Syrie en guerre pour soutenir les forces azerbaïdjanaises.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé vendredi la Turquie d'être impliquée militairement au côté de l'Azerbaïdjan notamment en dépêchant « des milliers de mercenaires et de terroristes depuis les zones occupées par les Turcs dans le Nord de la Syrie ». 

Le président russe, Vladimir Poutine, s'est dit « sérieusement préoccupé » par les informations sur « l'engagement de groupes armés illégaux du Moyen-Orient ».

La Turquie n'a pas officiellement réagi à ces accusations.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a catégoriquement nié la présence de combattants syriens sur son sol. « C'est de la désinformation », a dit le conseiller à la présidence azerbaïdjanaise, Hikmet Hajiyev.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a affirmé que plus de 850 combattants de factions syriennes pro turques étaient arrivés au Nagorny Karabakh, via la Turquie : 300 combattants la semaine dernière, avant le début des hostilités, et le reste cette semaine.

Au moins 28 d'entre eux ont péri dans les combats, selon l'ONG.

Vendredi, un combattant syrien a confirmé sa présence en Azerbaïdjan. L'AFP a pu en outre confirmer la mort de trois combattants via leurs familles.

A qui sont-ils affiliés ?

Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé que « selon nos propres renseignements, 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou en passant par Gaziantep (Turquie). Ils sont connus, tracés, identifiés, ils viennent de groupes jihadistes qui opèrent dans la région d'Alep (nord) ».

Il a dit vouloir réclamer des « explications » au président turc, Recep Tayyip Erdogan.

L'OSDH assure toutefois que ce ne sont pas des jihadistes qui partent au combat, mais des Syriens affiliés à des factions pro-Ankara particulièrement actives dans la région syrienne d'Afrine, sous contrôle turc dans la province d'Alep.

D'après le directeur de l'OSDH, Rami Abdel-Rahmane, la plupart des combattants sont issus de la minorité turcophone des Turkmènes en Syrie.

Selon Aymenn Jawad al-Tamimi, spécialiste des mouvements jihadistes, les combattants envoyés au Nagorny Karabakh sont « un mélange d'anciens combattants rebelles et de nouvelles recrues » et sont tous à « la solde » de la Turquie. « Certains rebelles avaient reçu le soutien de l'Occident pendant la guerre en Syrie », ajoute l'expert.

Ils combattent principalement sous la bannière de trois factions : « Sultan Mourad », « Souleiman Chah » et « Liwaa' Al-Mountasser bi-Allah », selon plusieurs sources.

Ces trois groupes font partie de « l'Armée nationale syrienne ». Ce bras militaire d'une partie de l'opposition syrienne au régime de Bachar al-Assad est soutenu par Ankara.

Mais le porte-parole de cette « armée nationale », Youssef Hammoud, a affirmé qu'aucun de ses combattants n'était parti en Azerbaïdjan : Il s'agit d'une « campagne médiatique initiée par le gouvernement arménien ».

Des étrangers au côté des Arméniens ?

L'Azerbaïdjan accuse lui aussi l'Arménie d'avoir recours à des « mercenaires » étrangers, notamment de la diaspora arménienne.

« Des Arméniens de Syrie et du Liban sont déployés en Arménie et combattent dans les rangs des forces arméniennes », selon Hikmet Hajiyev, conseiller de la présidence azerbaïdjanaise.

D'après l'OSDH, quelques centaines d'Arméniens syriens se sont rendus en Arménie pour participer aux combats, mais un responsable arménien local dans le Nord de la Syrie, contacté par l'AFP et s'exprimant sous couvert d'anonymat, a démenti ces informations. 

A Beyrouth, le député Hagop Pakradounian, secrétaire général du parti Tachnak, le plus grand parti arménien au Liban, a déclaré que « les partis arméniens (libanais) n'avaient pas l'intention d'envoyer des jeunes » combattre au côté de l'Arménie.

« Il n'y a aucune action organisée de ce type », dit-il, en évoquant toutefois des départs de certains jeunes de leur propre initiative.

Selon lui, « chaque Arménien dans le monde ressent le devoir du sacrifice, que ce soit à travers une action politique ou médiatique, ou un don ».


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.