Un Français condamné à une peine de prison en Iran nie les accusations d'espionnage

Le ressortissant français Benjamin Brière a été arrêté en Iran en 2020 pour espionnage. (Photo, AFP)
Le ressortissant français Benjamin Brière a été arrêté en Iran en 2020 pour espionnage. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Un Français condamné à une peine de prison en Iran nie les accusations d'espionnage

  • Selon le ministère des Affaires étrangères, la peine de prison est infondée et inacceptable
  • M. Brière est en grève de la faim depuis le 25 décembre afin de protester contre les mauvais traitements dont il est victime dans la prison où il est détenu

PARIS: Un Français détenu en Iran, en grève de la faim depuis le 25 décembre pour protester contre ses conditions de détention et les mauvais traitements dont il est victime, a été condamné à huit ans et huit mois de prison pour de fausses accusations d’espionnage et de propagande, a insisté son avocat mardi. 

Benjamin Brière, 36 ans, a été arrêté en mai 2020 pour avoir pris «des photographies de zones interdites» avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran et posé des questions sur les réseaux sociaux à propos du voile obligatoire en Iran pour les femmes. 

Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié le verdict d’«inacceptable». 

L’avocat Philippe Valent, basé à Paris, a précisé que le tribunal révolutionnaire d’Iran a condamné M. Brière à huit ans et huit mois de prison pour «espionnage» et «propagande» contre le régime. En vertu de la loi iranienne, la partie la plus longue est applicable en pratique. 

Selon l’avocat, ces accusations sont totalement infondées. 

M. Brière est détenu dans la prison de Valikabad, à Mashhad (nord-est). «Nous sommes découragés par une peine aussi lourde et aussi très en colère de voir qu’il s’agit en fait d’un procès politique», déclare la sœur de détenu, Blandine Brière, à l’Associated Press. 

«C’est comme si une énorme montagne se dressait devant nous, nous nous sentons impuissants», ajoute-t-elle, affirmant que son frère est pris dans le «jeu diplomatique» des autorités iraniennes. 

«Aujourd’hui, nous avons besoin que le gouvernement (français) agisse et nous soutienne, aide Benjamin et fasse le nécessaire pour le libérer», lance-t-elle. «Il est affaibli et est très fatigué physiquement et psychologiquement. Ceci est très préoccupant pour nous.» 

L’avocat iranien de M. Brière, Saïd Dehghan, a affirmé à l’AP que son client est toujours en grève de la faim, mais qu’il avait «bon moral». 

Me Dehghan a précisé que l’audience a eu lieu jeudi à Mashhad et que M. Brière a été accusé de «coopération avec une nation étrangère hostile à la République islamique d’Iran». 

C’est la première fois qu’un tribunal iranien considère la France comme une «nation hostile». Jusqu’à présent, les États-Unis et Israël figuraient sur la liste dans des affaires similaires. 

La France ainsi que d’autres puissances mondiales négocient avec l’Iran à Vienne pour relancer l’accord sur le nucléaire de 2015. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.