Liban: Al-Rahi demande la mise en œuvre de l'accord de Taëf

Le patriarche maronite libanais, Bechara Boutros al-Rahi. (Photo, AFP)
Le patriarche maronite libanais, Bechara Boutros al-Rahi. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Liban: Al-Rahi demande la mise en œuvre de l'accord de Taëf

  • Le mécontentement abonde suite à la décision de Hariri de suspendre son engagement politique
  • Le Grand Mufti, Cheikh Abdel Latif Derian, a déclaré: «La démarche de Hariri est regrettable et douloureuse après tous ses efforts dans ses missions nationales»

BEYROUTH: Le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi, a réitéré la nécessité de mettre en œuvre l'accord de Taëf, les résolutions internationales et le retrait des armes illégales du Liban.

L'accord de Taëf, signé en 1989, visait à fournir «la base de la fin de la guerre civile et le retour à la normalité politique au Liban».

Les points soulevés par Al-Rahi sont les exigences mentionnées dans un document remis la semaine dernière aux autorités libanaises par le ministre des Affaires étrangères du Koweït, Cheikh Ahmad Nasser al-Sabah, comme conditions afin de rétablir la confiance entre les États du Golfe et le Liban, après que l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont rompu leurs relations diplomatiques et économiques avec Beyrouth.

Al-Rahi a réitéré sa demande de «tenir une conférence internationale, d’annoncer la neutralité du Liban et trouver une solution au problème des réfugiés syriens et palestiniens».

Il s'est dit surpris par la décision de l'ancien Premier ministre Saad Hariri de suspendre son implication dans les activités politiques et son appel au Courant du futur à ne pas se présenter aux prochaines élections législatives ni à désigner quelqu’un pour se présenter en son nom.

Il a affirmé à une délégation de l'Union des rédacteurs: «J'ai été surpris par cette décision et je ne m'y attendais pas, car Hariri est modéré et j'espère que cela n’entraînera aucune fissure dans la structure libanaise.»

Plus tôt, Hariri a déclaré: «Il n'y a pas de place pour une quelconque opportunité positive pour le Liban à la lumière de l'influence iranienne, de la confusion internationale, de la division nationale, de la montée des tensions sectaires et de la détérioration de l'État.»

Le président du Parlement, Nabih Berri, s'est dit «attristé par la décision de Hariri», et le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a déclaré se sentir «orphelin».

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a signalé: «Malgré nos divergences avec Saad Hariri sur la vision politique et le partage du pouvoir, je ne peux que compatir personnellement avec lui», tout en soulignant son «respect et sa reconnaissance pour les amis et les frères du Courant du futur».

Il a affirmé qu'il continuerait à coordonner son action avec la communauté sunnite et d'autres sectes qui croient en la cause libanaise jusqu'à ce que le Liban devienne un État souverain et indépendant non contrôlé par l'Iran.

Le Grand Mufti, Cheikh Abdel Latif Derian, a déclaré: «La démarche de Hariri est regrettable et douloureuse après tous ses efforts dans ses missions nationales.»

Il s'est dit «préoccupé par les développements sur la scène libanaise» et a affirmé que «les relations du Liban avec ses frères arabes, en particulier les États du Conseil de coopération du Golfe et principalement l'Arabie saoudite, doivent être au plus haut niveau».

Derian a ajouté que le peuple libanais devrait être convaincu qu'aucun groupe ne doit porter atteinte à ces «relations fraternelles», afin de protéger les intérêts libanais et arabes.

Dans une déclaration commune, plusieurs instances économiques ont appelé «les responsables politiques à assumer leurs responsabilités nationales et à prendre des mesures pour arrêter l'effondrement et la désintégration de l'État, afin de restaurer le travail de l'État et ses institutions légitimes, et de consolider la stabilité, le rôle et l'identité du Liban».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.