L'accord sur l'électricité entre le Liban, la Syrie et la Jordanie est loin d'être opérationnel

Une vue aérienne au coucher du soleil du port de Beyrouth, la capitale du Liban, dans l'obscurité lors d'une panne de courant en octobre 2021 (Photo, Getty images)
Une vue aérienne au coucher du soleil du port de Beyrouth, la capitale du Liban, dans l'obscurité lors d'une panne de courant en octobre 2021 (Photo, Getty images)
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Publié le Jeudi 27 janvier 2022

L'accord sur l'électricité entre le Liban, la Syrie et la Jordanie est loin d'être opérationnel

  • L'accord fournirait au Liban 700 mégawatts d'électricité au total: 250 MW de Jordanie et 450 MW d'Égypte
  • L'accord et toute réforme du secteur de l'électricité doivent être approuvés par le Parlement, connu pour son inefficacité et ses dissensions

En proie à des pénuries d'électricité constantes, le nouvel accord du Liban avec la Jordanie et la Syrie pourrait être considéré comme un tournant pour ce pays pauvre en énergie.

Pourtant, l'accord, qui prévoit l’acheminement d'électricité depuis la Syrie, n'apportera pas de solution immédiate aux problèmes énergétiques du pays, selon l'experte libanaise du pétrole et du gaz Laury Hatayan.

S'adressant à Arab News, Hatayan affirme qu’il existe encore beaucoup d'obstacles à franchir avant que l'accord, négocié par les États-Unis et qui devrait être partiellement financé par la Banque mondiale, ne commence à aider le pays à faire face à ses pannes d'électricité.

«L'accord ne signifie pas que le Liban sera approvisionné en électricité demain, car nous entendons dire que la Banque mondiale a mis des conditions pour la finalisation de l’accord à des réformes du secteur de l'électricité», a expliqué Hatayan.

L'accord fournirait au Liban 700 mégawatts d'électricité au total: 250 MW de Jordanie et 450 MW d'Égypte.

Avec les approvisionnements en carburant irakiens qui ont déjà commencé et l'approvisionnement futur par l'Égypte, le Liban sera en mesure d’obtenir un total de 10 heures d'électricité par jour.

Ce coup de pouce indispensable ne va pas sans conditions, selon Marc Ayoub, chercheur en énergie et coordinateur de programme à l'Institut Issam Fares de l'Université américaine de Beyrouth.

«La Banque mondiale demande un plan de réforme complet du secteur de l'électricité, notamment la réduction des pertes, l'amélioration du recouvrement des factures et l'augmentation des tarifs de l'électricité», a-t-il indiqué.

Le directeur régional de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha, a déclaré que le montant exact du financement n'a pas encore été déterminé, mais la demande initiale du gouvernement était de 250 millions de dollars (1 dollar américain = 0,89 euro), a-t-il révélé au journal L'Orient-Le Jour.

Le Liban devra également effectuer des réparations du côté libanais d'un gazoduc nécessaire pour importer du gaz d'Égypte, pour un coût d’un million de dollars.

De plus, l’approvisionnement du Liban en électricité jordanienne coûtera 200 millions de dollars par an.

D'autres obstacles sont de nature politique, comme les sanctions américaines contre la Syrie. Washington a jusqu'à présent assuré aux acteurs régionaux que l'accord ne relevait pas des sanctions de la loi César ou d'autres sanctions américaines contre la Syrie, car le gouvernement syrien ne recevra aucune compensation financière mais sera payé en nature.

«Les Égyptiens tiennent à obtenir des garanties contre la loi César. Les Jordaniens ne sont pas aussi méfiants compte tenu de leurs relations stratégiques avec les États-Unis», ajoute Hatayan.

L'accord et toute réforme du secteur de l'électricité doivent être approuvés par le Parlement, connu pour son inefficacité et ses dissensions.

L'annonce par l'ancien Premier ministre Saad Hariri de son intention de se retirer de la vie politique a semé le doute sur le sort de son bloc politique actuel. Hariri est à la tête du Courant du futur, le plus grand bloc sunnite au Parlement.

«Pour l'instant, pas de réformes signifie pas d’argent et les accords peuvent ainsi rester de simples accords (sans être mis en œuvre)», souligne Hatayan.

Si le financement est enfin assuré, Ayoub croit que l'électricité jordanienne devrait arriver au Liban d'ici avril ou mai.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com