La société française de construction Clestra Hauserman ouvre son siège régional à Riyad

Laurent Estrade, chef du service économique de l'ambassade de France en Arabie Saoudite, aux côtés de Farid Habbas, directeur Moyen-Orient de Clestra Hauserman, a coupé le ruban à l'occasion de l'ouverture du siège régional de la firme à Riyad. (Photo AN/Zaid Khashogji)
Laurent Estrade, chef du service économique de l'ambassade de France en Arabie Saoudite, aux côtés de Farid Habbas, directeur Moyen-Orient de Clestra Hauserman, a coupé le ruban à l'occasion de l'ouverture du siège régional de la firme à Riyad. (Photo AN/Zaid Khashogji)
Clestra Hauserman ouvre son siège régional à Riyad le mardi 25 janvier 2022. (Photo AN/Zaid Khashogji)
Clestra Hauserman ouvre son siège régional à Riyad le mardi 25 janvier 2022. (Photo AN/Zaid Khashogji)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

La société française de construction Clestra Hauserman ouvre son siège régional à Riyad

  • «C'était une décision naturelle pour l'entreprise qui nous réjouit et pour laquelle nous étions prêts»
  • Le groupe Clestra Hauserman possède désormais des bureaux en Arabie Saoudite, aux Émirats arabes unis, au Qatar, au Koweït et à Oman

RIYAD: Une entreprise française de construction et de conception a ouvert mardi son siège régional à Riyad, dans le cadre d'un partenariat à égalité de parts avec la holding saoudienne Zuhair al-Habib Group.

Connue pour ses cloisons écologiques, la décision de Clestra Hauserman d'ouvrir un bureau régional dans la capitale intervient un an après l'annonce par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, du plan Stratégie 2030 de Riyad.

«L'Arabie saoudite est notre plus grand marché et depuis cette année, je peux dire que 80 % de notre activité se concentre ici», a déclaré Farid Habbas, directeur Moyen-Orient de Clestra Hauserman.

«C'était une décision naturelle pour l'entreprise qui nous réjouit et pour laquelle nous étions prêts. Notre entreprise aura désormais un accès direct à l'économie locale, ce qui nous permettra de bénéficier d’opportunités financières et géographiques», indique-t-il à Arab News.

Clestra Hauserman, qui était basée à Dubaï, rejoint ainsi plus de quarante multinationales qui s’installent à Riyad.

Le plan comprend une politique stipulant que le gouvernement et les institutions soutenues par l'État ne signeront plus de contrats avec des entités étrangères à partir de 2024, à moins que leur siège régional ne soit basé dans le Royaume.

Cette politique, qui a ouvert la voie à un programme d'attraction des sièges régionaux, vise à faire de «Riyad l'une des dix plus grandes économies urbaines» au monde.

Créée en 1913, l'entreprise française, spécialisée dans la fabrication et la pose de cloisons préfabriquées démontables, est implantée dans la région depuis plus de quarante ans. Son premier projet en Arabie saoudite a été réalisé avec Aramco dans les années 1970 et l'entreprise a étendu depuis sa présence régionale avec des projets d'aéroport et de nombreux bâtiments éducatifs et bureaux d'entreprise dans toute la région du Golfe.

Le groupe Clestra Hauserman possède désormais des bureaux en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis (EAU), au Qatar, au Koweït et à Oman.

«Chez Clestra, nous développons et nous concevons nos produits à partir de zéro, puis nous aménageons complètement les bâtiments vides du début à la fin des travaux», explique Farid Habbas à Arab News. «Notre travail s'étend à la maintenance et aux services après-vente pour tous nos clients, où nous pouvons être sur place pour tout réglage nécessaire dans les vingt-quatre heures.»

M. Habbas précise que la particularité de leurs produits réside dans leur capacité à être déplacés, qu’il a comparée au système de blocs mobiles fabriqué par Lego – la taille des cloisons peut facilement être ajustée en ajoutant ou en supprimant des panneaux.

«Nous ne vendons pas seulement un produit, nous proposons une solution. Nous pensons que l'Arabie saoudite a besoin du type de flexibilité que nous offrons avec nos produits et notre expertise, sans parler de l’aspect durable de nos cloisons utilisables indéfiniment.»

L'un de leurs chantiers les plus remarquables est celui de l'université King Saud, qui compte plus de deux cents kilomètres de cloisons fabriquées par l'entreprise française, utilisées depuis plus de quarante ans – ce qui témoigne de la durabilité du produit, dont le secret réside dans l’acier et l’aluminium.

Farid Habbas ajoute que l'entreprise prévoit d'ouvrir une petite usine dans un premier temps, suivie d'une plus grande dans un deuxième temps, en plus d’ateliers visant à fournir des connaissances, une expertise et une formation aux employés, une décision qui devrait entraîner la création de nombreux emplois.

Fahad al-Rasheed, PDG de la Commission royale pour la ville de Riyad, a déclaré que d'ici à 2030, le programme du siège régional apportera 18 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro) à l'économie locale et permettra la création de quelque 30 000 nouveaux emplois.

Depuis l'annonce de la Vision saoudienne 2030, ainsi que de plans tels que la stratégie de Riyad 2030 et la stratégie nationale d'investissement, la métropole est reconnue comme un centre régional pour les entreprises, le commerce et les nombreuses possibilités d'investissement.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".