Présidentielle : Jadot décline son programme, Le Pen se fâche

 Le député européen et français Europe Ecologie - Les Verts (EELV), le candidat vert du parti présidentiel Yannick Jadot, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 janvier 2022. (AFP)
Le député européen et français Europe Ecologie - Les Verts (EELV), le candidat vert du parti présidentiel Yannick Jadot, prononce un discours lors d'un meeting de campagne à Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 29 janvier 2022

Présidentielle : Jadot décline son programme, Le Pen se fâche

  • Le candidat écologiste propose d'investir 10 milliards d'euros par an pour la rénovation thermique des logements et bâtiments publics
  • La candidate du RN (autour de 17%) est donnée dans les sondages à la deuxième place au premier tour, au coude à coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, devant Eric Zemmour (13%)

PARIS : A la veille du verdict de la primaire populaire, le candidat écologiste Yannick Jadot a décliné son programme présidentiel samedi à Lyon, alors que Marine Le Pen hausse le ton face à ceux qui voudraient la quitter pour Eric Zemmour.

Que "ceux qui veulent partir partent. Mais ils partent maintenant !". Au lendemain des déclarations de sa nièce Marion Maréchal qui a dit pencher plutôt du côté d'Eric Zemmour, la candidate du Rassemblement national a mis en garde ceux qui voudraient imiter les eurodéputés RN Jérôme Rivière et Gilbert Collard pour rallier le grand rival.

Rattrapée par l'actualité française à Madrid, où elle participait à une réunion avec ses alliés européens, Mme Le Pen a certes petit-déjeuné avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban mais a surtout été interrogée sur l'eurodéputé RN Nicolas Bay qui, bien que présent en Espagne, a refusé de dire s'il serait à ses côtés jusqu'au premier tour.

L'oeil courroucé, elle a jugé "insupportable" d'avoir "des gens qui, aujourd'hui, font semblant d'être ici, alors qu'en réalité, leur coeur ou leur esprit est ailleurs". "C'est la taqiya qu'ils reprochent eux-mêmes aux islamistes", a-t-elle insisté, en référence au concept dans la religion musulmane recommandant de dissimuler sa croyance en cas de danger.

En partant à l'aéroport, l'attachée de presse de Mme Le Pen, Caroline Parmentier, a pris à partie Nicolas Bay: "C'est quoi tes valeurs ? La loyauté ? Il y a des limites à l'hypocrisie et à la duplicité. Barre-toi maintenant plutôt que de bouffer le plus longtemps possible au râtelier".

La candidate du RN (autour de 17%) est donnée dans les sondages à la deuxième place au premier tour, au coude à coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, devant Eric Zemmour (13%).

Mais l'ex-polémiste, qui savoure "une belle semaine", continuait samedi à engranger des soutiens, dont celui de l'ancien dissident du FN (devenu RN) Bruno Mégret, et puis en fin d'après midi celui d'un des plus vieux partis de France, le CNIP (Centre national des indépendants et paysans), dont le président actuel, Bruno North, est conseiller régional du Grand Est, sous l'étiquette RN.

A la mi-journée, le candidat a fait un discours lors du Comité directeur de ce petit parti conservateur, réuni dans un hôtel parisien, pour défendre une nouvelle fois "la France périphérique méprisée" et dénoncer "l'immigration qui a rendu invivables nos métropoles" et transformé "nos banlieues en enclaves étrangères islamistes".

« Rétrécissement national »

En coulisses, Jérôme Rivière, la nouvelle recrue, niait l'existence d'une "campagne de débauchages", accusant Marine Le Pen de "pousser les gens dehors" et de "faire le rétrécissement national".

La compétition est féroce aussi à gauche où Yannick Jadot, scotché entre 5 et 7% des intentions de vote dans les sondages, espère donner de l'élan à une campagne qui peine à décoller en présentant son programme , baptisé la "République écologique".

"C'est l'appel de la jeunesse à celles et ceux qui détruisent leur avenir", a lancé Yannick Jadot à Lyon. "Nous le disons, avec coeur et avec Greta Thunberg et les jeunesses du monde : +No more bla bla bla+", ("plus de blabla").

Le candidat écologiste propose d'investir 10 milliards d'euros par an pour la rénovation thermique des logements et bâtiments publics, d'interdire la vente de véhicules neufs à carburant fossile en 2030 et embaucher "200.000 personnes dans les services publics".

"Nous investirons massivement dans le ferroviaire, à hauteur de quatre milliards d'euros par an", a-t-il dit.

Yannick Jadot a aussi pour objectif l'arrêt de 10 réacteurs nucléaires au moins d'ici à 2035. Un programme à rebours de celui d'Emmanuel Macron et de la droite qui veulent tous investir dans le nucléaire, à l'instar de la candidate LR Valérie Pécresse, qui s'est rendue à la centrale nucléaire du Bugey samedi.

Pour le camp Jadot, l'idée est aussi de marquer le coup dans une gauche qui aura le regard braqué sur le résultat de la Primaire populaire dimanche.

L'écologiste fait partie des sept personnalités à départager lors de cette consultation citoyenne à laquelle 467.000 personnes sont inscrites et appelées à voter jusqu'à dimanche 17H00.

Mais comme l'insoumis Jean-Luc Mélenchon et la socialiste Anne Hidalgo, il a toujours refusé de participer à cette initiative inédite dont le verdict reste imprévisible, même si beaucoup estiment qu'elle est promise à Christiane Taubira.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.