Burkina: à la carrière de Pissy, les forçats du granit entre poussière et fumées toxiques

Une femme qui hisse des plaques de granit sur le côté de la mine de granit de Pissy dans le centre de Ouagadougou, le 29 janvier 2022. (Photo, AFP)
Une femme qui hisse des plaques de granit sur le côté de la mine de granit de Pissy dans le centre de Ouagadougou, le 29 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 janvier 2022

Burkina: à la carrière de Pissy, les forçats du granit entre poussière et fumées toxiques

  • Du haut du cratère, on peut apercevoir en contrebas une femme qui hisse des plaques de granit de plusieurs kilos sur sa tête
  • Comme elle, des dizaines de forçats font un ballet incessant d'allers-retours, souvent simplement chaussés de tongs, sur l'étroit chemin escarpé qui remonte du fond de la carrière

OUAGADOUGOU, Burkina Faso: Le bruit aigu des marteaux et des burins se mêle à la rumeur de la ville: en plein Ouagadougou, hommes, femmes et enfants s'affairent dans l'immense cratère de la mine de granit de Pissy, pour gagner quelques euros.

En 40 ans, ce terrain vague situé dans le quartier de Pissy, au milieu des routes et des habitations, est devenu peu à peu un gigantesque trou de dizaines de mètres de profondeur, creusé à la force des bras. 

Du haut du cratère, on peut apercevoir en contrebas une femme qui hisse des plaques de granit de plusieurs kilos sur sa tête.

Comme elle, des dizaines de forçats font un ballet incessant d'allers-retours, souvent simplement chaussés de tongs, sur l'étroit chemin escarpé qui remonte du fond de la carrière. 

Dans ce décor à la Mad Max, le rôle de chacun est bien défini. 

Au fond du trou, des "propriétaires de parcelle" vendent des blocs de granit, d'autres sont payés pour les remonter à la surface pour des femmes et des adolescents qui les concassent en petits cailloux avant de les vendre.

Chacun y fait un petit bénéfice, généralement un ou deux euros par jour.

"Avec cet argent je dois nourrir les enfants, payer leur école, c’est vraiment difficile. Je suis là depuis 10 ans et jusqu’à présent je ne m’en sors pas. Ca fait vraiment pitié", raconte à l'AFP, Abarat Nikiéma en concassant du granit.

Les morceaux iront sur des chantiers pour fabriquer des immeubles, des dalles ou des routes.

Il est 9h00 ce samedi matin, lorsque tout à coup une nuée de femmes, parfois avec des bébés au dos, accourent avec leurs bassines remplies de morceaux de granit sur la tête.

Accidents et maladies

Les acheteurs sont là et elles s'empressent de déverser leur "récolte" pour empocher les quelques francs CFA qui permettront de nourrir la famille.

L'odeur de pneu brûlé prend rapidement à la gorge. Car au fond de la carrière, pour casser le granit, les "mineurs" utilisent le système D: un mélange de pneus de camions et de ferraille qui brûle pendant des jours pour fragiliser la pierre et ainsi pouvoir la casser.

Maxime Sidibé est l'un d'eux. Sa petite fille de deux ans à ses côtés, il raconte les conditions difficiles de son quotidien.

"Il y a de graves blessures, des gens coupés par des cailloux, un coup de marteau, des éclats dans les yeux. Il y a des gens qui glissent dans la descente et aussi beaucoup de maladies", confie t-il.

Ici personne ne porte de masque, de casque ou de protection particulière et tout le monde respire les fumées toxiques à longueur de journée.

Dimanche dernier, les mineurs ont entendu des tirs dans le camp Lamizala qui jouxte la carrière.

Le début des mutineries qui a conduit à un coup d'Etat le lendemain, n'a pas perturbé le quotidien de cette mine sauvage.

"On a eu peur, mais on a continué! On n'a pas le choix!", sourit Marcel Koala, un vendeur de granit.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.