Massacre au Sénégal: 12 détenus libérées, 13 renvoyées en procès

Edmond Bora, leader politique du très divisé Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), pose pour un portrait en Casamance le 11 février 2021 au siège du MFDC. (AFP)
Edmond Bora, leader politique du très divisé Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), pose pour un portrait en Casamance le 11 février 2021 au siège du MFDC. (AFP)
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Publié le Mardi 01 février 2022

Massacre au Sénégal: 12 détenus libérées, 13 renvoyées en procès

  • Les 12 personnes qui étaient depuis janvier 2018 en détention à Ziguinchor, principale ville de Casamance, ont été libérées vendredi, a affirmé à l'AFP Me Ciré Clédor Ly
  • Vingt-sept personnes étaient poursuivies dans l'enquête sur la tuerie de 2018, dont César Atoute Badiate, un chef militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC)

DAKAR : Douze personnes détenues depuis quatre ans dans le cadre d'une enquête sur le massacre de 14 hommes en Casamance, dans le sud du Sénégal, ont été "blanchies et libérées" et 13 autres renvoyées devant une chambre criminelle, a-t-on appris lundi auprès de leur avocat.

Les 12 personnes qui étaient depuis janvier 2018 en détention à Ziguinchor, principale ville de Casamance, ont été libérées vendredi, a affirmé à l'AFP Me Ciré Clédor Ly.

Treize autres détenus dont un journaliste, Réné Caprin Bassène, et un membre de l'aile politique de la rébellion casamançaise, Omar Ampoi Bodian, "ont été renvoyés devant la chambre criminelle" du tribunal de grande instance de Ziguinchor pour un procès dont la date n'est pas encore fixée, a indiqué Me Ly.

Ils sont poursuivis pour "association de malfaiteurs, assassinat, tentative d'assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel, arrestations et séquestrations illégales, détention illégale d'armes, vol en réunion avec port d'armes et usage de violence", a-t-il précisé. 

Vingt-sept personnes étaient poursuivies dans l'enquête sur la tuerie de 2018, dont César Atoute Badiate, un chef militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), la rébellion armée qui se débat depuis bientôt 40 ans pour l'indépendance de la Casamance.

M. Badiate est le seul qui n'a pas été arrêté. Un des 26 détenus est mort entre temps en prison à l'âge de 82 ans, a précisé Me Ly.

Le 6 janvier 2018, quatorze hommes partis chercher du bois dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, avaient été rassemblés puis tués froidement par des individus armés.

L'avocat n'a pas fait de lien entre la libération des 12 détenus et les incidents survenus en début de semaine dernière en Casamance.

Cette libération a lieu après l'annonce, le 24 et le 25 janvier par l'armée, de la mort de deux soldats de la mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig) et la disparition de neuf autres à la suite d'un accrochage avec des rebelles présumés du MFDC en Gambie, voisine du Sénégal, lors d'une opération de sécurisation et contre le trafics illicites dont celui de bois en territoire gambien. 

Une délégation de la communauté catholique Sant'Egidio est en Gambie depuis le 27 janvier pour une médiation entre les parties en conflit, a indiqué lundi à l'AFP une source dans cette organisation.

Cette médiation a abouti à la remise dimanche aux représentants de la mission ouest-africaine des corps de deux soldats, a affirmé Sant'Egidio lundi dans un communiqué, qui évoque elle "sept militaires de la Cédéao" en otage, aux mains des hommes du chef militaire rebelle Salif Sadio. 

Sant'Egidio prône "la libération de tous les prisonniers", dans son communiqué. Trois rebelles présumés sont détenus par les troupes ouest-africaines, selon elle.

Sant'Egidio avait en 2012 obtenu la libération de cinq militaires détenus pendant un an par Salif Sadio.

La Gambie, pays partiellement enclavé dans le Sénégal, abrite des rebelles de Casamance, région du sud du Sénégal séparée du reste du pays par le territoire gambien.

Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit a persisté à basse intensité. Le Sénégal s'emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés.

L'Ecomig a été instituée par la Cédéao devant la crise politique née du refus de l'ex-président et dictateur Yahya Jammeh gambien de quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle de décembre 2016. 

M. Jammeh a finalement été forcé à l'exil en janvier 2017 par les pressions internationales et l'entrée de troupes ouest-africaines sur le sol gambien.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.