Bissau : le président Embalo réchappe à un nouveau coup de force en Afrique de l'Ouest

Sur cette photo d'archive prise le 11 novembre 2021, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo arrive pour un dîner au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, dans le cadre du "Forum de Paris sur la paix". Des coups de feu ont été entendus mardi près du siège du gouvernement à Bissau, la capitale du petit État d'Afrique de l'Ouest de Guinée-Bissau, sujet aux coups d'État.(AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 11 novembre 2021, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo arrive pour un dîner au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, dans le cadre du "Forum de Paris sur la paix". Des coups de feu ont été entendus mardi près du siège du gouvernement à Bissau, la capitale du petit État d'Afrique de l'Ouest de Guinée-Bissau, sujet aux coups d'État.(AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 février 2022

Bissau : le président Embalo réchappe à un nouveau coup de force en Afrique de l'Ouest

  • Des hommes lourdement armés ont encerclé le complexe, où le président et les ministres étaient présumés bloqués, sans qu'on sache si ces hommes étaient des mutins ou des forces loyales au pouvoir
  • La Guinée-Bissau, petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, fait partie des Etats les plus pauvres et instables du monde

BISSAU: Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a réchappé mardi à une tentative de coup d'Etat qui a fait de nombreux morts selon lui, dernier en date d'une série de coups de force à travers l'Afrique de l'Ouest.


M. Embalo, un ancien général arrivé en 2020 à la tête de ce petit pays à l'histoire politique jalonnée de tels évènements, s'est présenté mardi soir devant la presse indemne et serein, après être resté coincé avec les ministres dans le palais du gouvernement, théâtre pendant plusieurs heures l'après-midi d'échanges de tirs nourris.


Le chef de l'Etat et les membres du gouvernement ont été surpris à l'intérieur du palais, le siège des ministères où se déroulait un conseil des ministres extraordinaire, par des hommes en armes aux motivations encore mal connues, selon les témoignages. Il s'agissait de "tuer le président de la République et tout le cabinet", a-t-il dit.   


M. Embalo n'a pas précisément désigné les auteurs de cette tentative de coup d'Etat. Celle-ci "doit venir de ceux qui sont contre les décisions que j'ai prises, notamment dans la lutte contre le trafic de drogue et la corruption", a-t-il dit, parlant d'"acte très bien préparé et organisé", mais aussi d'acte "isolé".


Il s'est retrouvé "sous des tirs nourris d'armes lourdes pendant cinq heures", aux côtés de son aide de camp, de deux gardes du corps et d'une ministre, tandis que les combats faisaient rage, a-t-il raconté.


Il y a eu "beaucoup de morts", a-t-il déclaré.


Après plusieurs heures de confusion et de rumeurs, le président a été tiré d'affaire. "Tout va bien", a-t-il dit dans un bref échange téléphonique avec l'AFP, à un moment où il se trouvait semble-t-il toujours au palais du gouvernement. Puis ses services ont annoncé son retour au palais présidentiel et lui-même a tweeté : "Je vais bien Alhamdoulillah (Dieu merci). La situation est sous contrôle gouvernemental".


M. Embalo a fait état de premières arrestations.

Guinée-Bissau: coups d'Etat, pauvreté et noix de cajou

La Guinée-Bissau, petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, fait partie des Etats les plus pauvres et instables du monde. 

Coups d'Etat et valse des gouvernements 

Cette ancienne colonie portugaise est devenue indépendante en 1974 après une longue guerre de libération, menée par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) d'Amilcar Cabral, assassiné en 1973. 

Depuis, le pays a connu quatre putschs (le dernier en 2012), 16 tentatives de coup d'Etat et une valse des gouvernements. 

José Mario Vaz, élu président en 2014, a été le seul chef de l'Etat depuis l'instauration du pluripartisme à terminer son mandat sans être destitué ou assassiné. 

En 2019, la dernière présidentielle a été marquée par une crise électorale, aboutissant aux investitures de deux chefs d'Etat rivaux: l'ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, candidat PAIGC, contestait la victoire attribuée par la commission électorale (CNE) à un autre ex-Premier ministre, l'opposant Umaro Sissoco Embalo.  

En avril 2020, après quatre mois de blocage la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a reconnu M. Embalo comme président. 

En octobre 2021, le gouvernement a démenti l'existence de préparatifs en vue d'un nouveau putsch. 

Un des pays les plus pauvres  

Ce petit pays (36 100 km2) constitué d'une partie continentale et de l'archipel Bijagos (88 îles dans l'océan Atlantique) est frontalier du Sénégal et de la Guinée. 

Sa population s'élevait à 1,97 million d'habitants en 2020 (Banque mondiale), avec une grande variété de groupes ethniques, de langues et de religions. 

En 2020, le PIB réel de la Guinée-Bissau s'est contracté de 2,8%. Les mesures de quarantaine et la fermeture des frontières décidées face à la pandémie de Covid-19 « ont provoqué la baisse des prix et des ventes de noix de cajou », la principale production du pays, souligne la Banque africaine de développement (BAD), qui anticipe une croissance de 2,9% en 2021 puis 3,9% en 2022. 

La Guinée-Bissau est classée 175e sur 189 pays dans l'indice de développement humain du Pnud (classement 2020), qui mesure la qualité de la vie.  

L'espérance de vie moyenne se limite à 58 ans. 

Près de 70% de la population vivait sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale en 2010 (chiffres les plus récents disponibles). 

Narcotrafic et corruption  

L'instabilité et la pauvreté ont favorisé l'implantation de narcotrafiquants, qui utilisent ce territoire comme zone de transit de la cocaïne entre l'Amérique latine et l'Europe. 

Des responsables militaires de ce pays ouest-africain ont souvent été cités dans ce trafic ces dernières années. 

L'ONU avait salué les progrès réalisés dans la lutte contre le narcotrafic depuis l'élection de M. Vaz, mais regretté que la volonté des autorités en la matière se soit « peu affermie ». 

En août 2021, le président Embalo a exclu d'extrader le général et ancien putschiste Antonio Indjai, recherché par les Etats-unis pour son implication présumée dans un trafic de drogues en lien avec les Farc colombiennes. 

La Guinée-Bissau pâtit d'une corruption endémique, pour laquelle elle était classée 162e sur 180 pays en 2021 par l'ONG Transparency International. 

Putschs et corruption
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné "cette tentative de coup d'Etat". Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa "grande inquiétude". Les deux organisations ont paru désigner les militaires comme en ayant été les responsables car chargés de la sécurité du président et du gouvernement.


La part prise par l'armée, qui joue un rôle prééminent dans ce pays à l'histoire troublée, donnait lieu à toutes les conjectures.


La Guinée-Bissau, une petite nation d'environ deux millions d'habitants frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu quatre putschs (le dernier en 2012), une kyrielle de tentatives de coup d'Etat et une valse des gouvernements.


Depuis 2014, elle s'est engagée vers un retour à l'ordre constitutionnel, ce qui ne l'a pas préservée des turbulences, mais sans violences.


Le pays pâtit d'une corruption endémique. Il passe aussi pour être une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique latine et l'Europe.


Depuis début 2020, Umaro Sissoco Embalo, un ancien général, est le chef de l'Etat, à la suite d'une présidentielle au résultat toujours contesté par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), une formation dominante depuis l'indépendance.


M. Embalo, 49 ans, avait forcé son destin en février 2020 en mettant l'écharpe de président et en s'installant au palais présidentiel, malgré la persistance de la contestation. 


Depuis des mois, il est à couteaux tirés avec le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam et la menace d'un limogeage de ce dernier et d'une dissolution du parlement pèse sur la vie politique.


Les évènements de mardi évoquent immanquablement les putschs en série qui agitent l'Afrique de l'Ouest depuis 2020 : au Mali en août de cette année-là et à nouveau en mai 2021, en Guinée en septembre 2021 et au Burkina Faso en janvier de cette année.


M. Embalo est à nouveau appelé à prendre part cette semaine à un sommet des dirigeants ouest-africains où doit être évoquée la situation dans ces différents pays.


Avant le dénouement, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres disait ne pas connaître les détails de l'affaire. Mais, ajoutait-il, "nous assistons à une multiplication terrible des coups d'Etat".


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
Short Url
  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Short Url
  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Short Url
  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.