Le patrimoine saoudien dans une collection de sacs à main Dior signée Manal al-Dowayan

Le sac, «Landscapes of the Mind» (Paysages de l'esprit), est inspiré d’une collection qu'elle a réalisée en 2009, d'une ancienne œuvre d'art où Al-Dowayan remet en question de nombreux aspects de l'expérience des femmes saoudiennes au cours des dernières années. (Photo fournie)
Le sac, «Landscapes of the Mind» (Paysages de l'esprit), est inspiré d’une collection qu'elle a réalisée en 2009, d'une ancienne œuvre d'art où Al-Dowayan remet en question de nombreux aspects de l'expérience des femmes saoudiennes au cours des dernières années. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Le patrimoine saoudien dans une collection de sacs à main Dior signée Manal al-Dowayan

  • Manal al-Dowayan a été l’une des premières créatrices arabes à mettre son patrimoine au service de la marque
  • En tant que personnes appartenant à cette culture, nous nous reconnectons à qui nous sommes, à ce que nous portons, à notre apparence et à notre façon de parler, d'une manière unique et très, très différente

DJEDDAH: L'artiste contemporaine saoudienne Manal al-Dowayan a été l’une des premières créatrices saoudiennes et du CCG à mettre en valeur et à représenter leur patrimoine dans une collection de sacs à main pour l'une des célèbres marques françaises de l'histoire de la mode, Dior.

«Dior a été assez cool pour me permettre de créer un sac. En tant qu'artiste, vous êtes censé vous approprier le sac, le modifier et faire des ajouts. Mais je leur ai dit, je pensais juste ajouter quelque chose de complètement différent, et ils ont accepté. Maintenant, nous l'avons fait ensemble. C'est censé être une sculpture en forme de sac», a révélé Al-Dowayan. 

La collection Lady Dior d’Al-Dowayan est composée de matériaux et de techniques utilisant la couture du cuir, l'impression 3D, le cuir de veau, des plumes noires brodées et des photographies en noir et blanc. Avec l'équipe de design Dior, Al-Dowayan a produit trois pièces: «The Boys» (Les garçons), «Landscape of the Mind» (Paysages de l'esprit),  et un mini-sac de style minaudière, «Desert Rose» (Rose du désert), mettant en valeur son héritage saoudien et les aspects nostalgiques de ses souvenirs personnels.

Dans une interview exclusive accordée à Arab News, Al-Dowayan a confié que le premier sac, «The Boys» (Les garçons), était inspiré d’une collection d'œuvres d'art qu'elle a créée en 2016.

«J'avais développé celle-ci en réutilisant des diapositives de films Kodak que mon père avait prises en 1962 en Arabie saoudite, plus précisément à Qassim», a-t-elle ajouté. 

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Manal al-Dowayan, la première femme arabe à transmettre son art et son design à la marque française mondialement connue Dior. (Photo fournie)

«Je pensais à l'identité de ce sac et à ce que j'essayais de dire à travers lui, qui était essentiellement l'énorme moment de transformation que nous traversons en Arabie saoudite. En tant que membre de cette culture, je pense que nous nous reconnectons à qui nous sommes, à ce que nous portons, à notre apparence et à notre façon de parler, d'une manière unique et très, très différente, qui est beaucoup plus centrée sur qui nous sommes, plutôt que de regarder vers l'extérieur et d’essayer de l'imiter», a-t-elle expliqué.

Le deuxième sac, «Landscapes of the Mind», a été inspiré par une collection qu'elle a réalisée en 2009, d'une ancienne œuvre d'art où Al-Dowayan remet en question de nombreux aspects de l'expérience des femmes saoudiennes au cours des deux dernières années.

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«Quand j’ai développé "Landscapes of the Mind", je me suis penchée sur le concept suivant: ce paysage m'appartient-il? Ou est-ce que je lui appartiens? C'était donc vraiment une question d'appartenance, et je me demandais si j'étais invitée à rester dans ce paysage ou si, vous savez, j’étais une femme dans l'espace public. Donc, nous devons exister dans des espaces privés. Je pense qu'avec ce sac, j'introduis cette idée, mais d'une manière très différente. Je pense que l'explosion des femmes dans l'espace public, leur invitation ouverte à participer, à construire et à coopérer avec leurs semblables est un moment merveilleux de notre histoire. Et je voulais qu’il soit documenté dans les spécifications de ce sac», a-t-elle signalé.

Al-Dowayan a exprimé ses sentiments sur le moment où la pandémie a atteint son apogée en 2020. Elle a écrit une déclaration en arabe qui se traduit par «Je vis et je meurs pour le moment» et l'a appliquée au design du sac. «L'idée derrière cela était vraiment une déclaration sur l’état de la pandémie en 2020, où nous ne savons pas ce qui arrivera demain à notre maison, à notre pays, à notre planète, et je vous encourage à vivre et à mourir pour le moment», a-t-elle ajouté. 

Commentant «Desert Rose», Al-Dowayan a éclairci: «C'est une forme que j'ai explorée tout au long de ma pratique artistique au cours des quatre dernières années en tant qu'ajout récent à mon travail et je suis très intéressée par son existence éphémère.» Le sac représente une rose cristalline qui n'existe que dans quelques déserts du monde, notamment le désert à l'extérieur de la maison de la mère d'Al-Dowayan. Elle existe également au Qatar et aux Émirats arabes unis, car l'Arabie saoudite partage le même désert dans la région orientale. 

Al-Dowayan a souligné: «Cette forme cristalline n'existe pas pour l’éternité car elle se dissout à un moment donné, elle n'a qu'une durée de vie de 10 ans. Et étant donné cela, ces dernières années, je me suis beaucoup concentrée sur les idées liées au handicap et à la disparition, en particulier dans mes trampolines qui ont été développés à AlUla.»

Al-Dowayan a rejoint un programme d’art Lady Dior Art sur le thème de la sixième édition du sac Lady Dior, qui s'est tenu à Riyad en 2020 où 12 autres artistes internationaux ont participé pour représenter leur art et leurs créations à travers ces sacs. L'emblématique sac en cuir classique de taille moyenne a été réinventé et reconstruit au fil des ans dans de nombreuses couleurs, éditions et collections différentes. Le programme artistique était une collaboration interculturelle qui a donné à chaque artiste la chance d'ajouter son histoire inspirante à chaque pièce qu'il produit.

Conformément à ce projet artistique, Dior a lancé un podcast pour accompagner le programme du sac Lady Dior Art, afin que la nouvelle série d'artistes talentueux partage les histoires derrière les œuvres d'art et les dessins appliqués aux sacs à main. L'édition limitée des sacs avec l'art d'Al-Dowayan est sortie fin décembre 2021, lorsque Dior a écrit sur Twitter @Dior: «Refondant ses charmes en lettres arabes, Manal al-Dowayan a réinventé le #LadyDior pour #DiorLadyArt 6 en faisant référence à son héritage saoudien et à son inspiration de cristal rose du désert.»

Al-Dowayan a parlé de l’élégance que les femmes aiment avoir dans le Golfe à travers leur apparence et leur mode exotique. «Les femmes saoudiennes et en fait les femmes du Golfe, en général, font partie des femmes les plus élégantes de la planète. Ce sont des personnes qui ont soutenu ces marques mondiales en les achetant chez elles et en les portant de la manière la plus intéressante. Elles personnalisent un vêtement qui vient d'Europe pour qu’il soit absolument magnifique dans le cadre de nos pays», a-t-elle déclaré.

Commentant les talents saoudiens émergents, Al-Dowayan a déclaré: «Je suis constamment inspirée, c'est très excitant. J'aime regarder l'art et j'aime avoir des conversations intéressantes avec des créateurs à travers le pays qui s'expriment sur de multiples supports et qui étaient très solitaires, comme lorsque j'ai commencé en tant qu'artiste. Il n’y avait que moi et une poignée d'autres artistes contemporains.»

«Je ne parle pas d'art moderne, mais d'art contemporain. Il y a juste très peu de personnes qui font de l'art contemporain et maintenant la scène est pleine; c'est une époque formidable pour être artiste», a-t-elle assuré.

Al-Dowayan a déclaré qu'il n'y avait pas de style spécifique qu'elle aimait suivre dans son art, car son travail exprime sa vie actuelle et ses expériences en tant qu'être humain et en tant que femme. «Je suis une artiste qui vit dans cette région mais parcourt le monde. Ainsi, mon art reflétera constamment mon parcours personnel en tant qu'être humain.»

Dior a maintenant entamé un nouveau dialogue avec les femmes de la région arabe, en disant simplement «Je vous vois», a-t-elle affirmé. «Je ne suis pas une fille du monde de la mode, mais j'ai vraiment apprécié ce parcours.»

Al-Dowayan participera à «l'exposition 2139» à Djeddah qui ouvrira ses portes le 3 mars.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
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  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

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Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

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Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

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Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

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La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

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Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.