Beyrouth commémore deux mois depuis l'explosion au port

Lâcher de ballons blancs sur fond de ruines, une commémoration dans la douleur, deux mois après l’explosion dévastatrice à Beyrouth (Anwar Amro/AFP)
Lâcher de ballons blancs sur fond de ruines, une commémoration dans la douleur, deux mois après l’explosion dévastatrice à Beyrouth (Anwar Amro/AFP)
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Publié le Lundi 05 octobre 2020

Beyrouth commémore deux mois depuis l'explosion au port

  • Dimanche, peu après 18h00 (15H00 GMT), à l'heure exacte de la déflagration qui a fait basculer Beyrouth dans l'enfer, des dizaines de ballons blancs sur lesquels étaient inscrits les noms des victimes ont été lâchés vers le ciel
  • Cet hommage a été suivi par le coup d'envoi d'une série d’événements intitulés « Beyrouth je t’aime » qui se tiendront sur quatre jours

BEYROUTH: « Nous vivons dans la souffrance ». Face aux ruines du port de Beyrouth, des dizaines de personnes ont commémoré dimanche les deux mois de l'explosion meurtrière avec un lâcher de ballons symbolique, criant leur colère contre une enquête qui piétine et la passivité des dirigeants.

L'explosion du 4 août a fait plus de 190 morts et 6.500 blessés, ravageant des quartiers entiers. Deux mois plus tard, l'enquête des autorités libanaises n'a toujours pas abouti et aucun résultat n'a été rendu public.

Dimanche, peu après 18h00, à l'heure exacte de la déflagration qui a fait basculer Beyrouth dans l'enfer, des dizaines de ballons blancs sur lesquels étaient inscrits les noms des victimes ont été lâchés vers le ciel, depuis une avenue surplombant le port. Cet hommage a été suivi par le coup d'envoi d'une série d’événements intitulés « Beyrouth je t’aime » qui se tiendront sur quatre jours.

Les organisateurs de cette campagne ont rassemblé des lettres d'amour et de soutien à la capitale libanaise de plus de quarante pays à travers le monde, en collaboration avec des diplômés libanais de la London School of Economics (LSE), du mouvement artistique Art of Change et de groupes d’artistes locaux et internationaux.

Plusieurs chants libanais ont été diffusés par des haut-parleurs, notamment Li Beirut (pour Beyrouth), interprété par la dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz.

Brandissant les portraits de victimes, leurs proches et des militants se sont rassemblés, bloquant brièvement la route.

«Nous sommes ici pour nous souvenir et pour rendre hommage aux victimes. Nous essayerons de continuer d’organiser les événements près de la zone portuaire», explique Rola Al-Halabi.

Ils ont également exprimé leur colère contre les dirigeants, jugés responsables du drame de par leur corruption et leur incompétence.

« C'est trop leur demander de savoir qui a commis ce crime contre l'humanité ? » s'indigne Samia.

Mère de jumelles de neuf ans, elle a perdu son mari qui travaillait au port.

« Nous vivons dans la souffrance. Mes enfants ont été privés du mot ‘papa’ pour toute leur vie », ajoute-t-elle.

Salwa a perdu son oncle, lui aussi employé au port. « Il était comme un père pour moi », lâche la jeune femme.

« Je veux juste dire, que Dieu vous pardonne. Comment peut-il leur pardonner, mais que Dieu leur pardonne », ajoute-t-elle, avant d'être interrompue par une autre femme, souhaitant elle « que Dieu se venge d'eux », en référence aux dirigeants.

« Nous voulons juste que toute personne impliquée, responsable de cette explosion, de cette catastrophe, soit punie », ajoute Salwa.

De l'aveu même des autorités, l'explosion a eu lieu dans un entrepôt où était stockée depuis plus de six ans et « sans mesures de précaution » une énorme quantité de nitrate d'ammonium.

Refusant les appels à une enquête internationale, les autorités ont lancé leur propre investigation. Une vingtaine de personnes ont été interpellées.

Mais c'est toute la République qui était au courant des dangers que posait une telle quantité de produits chimiques, à quelques encablures seulement des quartiers résidentiels de Beyrouth.

Le président Michel Aoun, le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab, des membres de son gouvernement mais aussi des responsables des services de sécurité avaient été avertis.

Plus tôt dimanche, avec la participation du célèbre cycliste Lance Armstrong, des dizaines de personnes ont pédalé du port jusqu'au front de mer, une initiative organisée par plusieurs ONG pour récolter des fonds destinés à réparer les logements dévastés, fournir de la nourriture et des médicaments aux plus démunis.

(avec AFP)


L'armée israélienne dit avoir «éliminé» un membre du Hezbollah au Liban

Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où les autorités ont fait état d'un mort dans une frappe de drone sur une voiture.

En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, frontalier du nord du territoire israélien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne dit avoir "mené une frappe dans la région de Qaaqaiyat al-Jisr, dans le sud du Liban, éliminant un commandant" local.

A Beyrouth, le ministère de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone israélienne visant une voiture dans ce secteur.

Après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, groupe islamiste armé soutenu par l'Iran, a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne continue de bombarder le Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu des positions dans le sud du territoire libanais.


Faisal ben Farhane: La visite de Trump «reflète la profondeur du partenariat stratégique entre les États-Unis et le Royaume»

Les investissements saoudiens aux États-Unis ont été guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté. (Photo capture d'écran)
Les investissements saoudiens aux États-Unis ont été guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté. (Photo capture d'écran)
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  • Les investissements saoudiens aux États-Unis sont guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume
  • "Notre partenariat de défense et de sécurité avec les États-Unis, qui dure depuis des décennies, continuera à se renforcer", a-t-il déclaré.

RIYAD: La visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite a reflété la profondeur du partenariat stratégique entre les États-Unis et le Royaume, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Faisal bin Farhan lors d'une conférence de presse à Riyad mercredi.

"Notre partenariat de défense et de sécurité avec les États-Unis, qui dure depuis des décennies, continuera à se renforcer", a-t-il déclaré.

Les investissements saoudiens aux États-Unis sont guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté.

Le ministre a déclaré que l'Arabie saoudite partageait un partenariat économique solide et stratégique avec les États-Unis et qu'elle visait à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays.

M. Bin Farhan a déclaré que le Royaume était d'accord avec les États-Unis sur la nécessité d'arrêter la guerre à Gaza et a salué la décision du président Trump de lever les sanctions contre la Syrie.

"La réunion entre le prince héritier, Trump, Sharaa et Erdoğan a souligné l'importance de soutenir la Syrie", a-t-il ajouté.

"Le Royaume sera un pionnier dans le soutien à l'économie syrienne".


Près de 30 morts dans des raids israéliens à Gaza selon les secours

Une femme palestinienne blessée est placée sur un brancard, après que l'hôpital européen ait été partiellement endommagé par des frappes aériennes israéliennes, selon le ministère de la Santé de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. (Reuters)
Une femme palestinienne blessée est placée sur un brancard, après que l'hôpital européen ait été partiellement endommagé par des frappes aériennes israéliennes, selon le ministère de la Santé de Gaza, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai 2025. (Reuters)
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  • "Au moins 25 morts et des dizaines de blessés" dans des frappes à l'aube dans le camp de Jabalia (nord)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza
  • Des images de l'AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de corps enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang

GAZA: La Défense civile palestinienne a fait état mercredi d'au moins 29 Palestiniens tués dans des frappes dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, où Israël a annoncé une intensification de son offensive.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a envoyé dans le même temps une délégation mardi à Doha pour des négociations sur les otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza, au moment où Donald Trump effectue une tournée au Moyen-Orient.

Le Hamas, lui, a appelé le président américain à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre" à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent menée par ce mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

"Au moins 25 morts et des dizaines de blessés" dans des frappes à l'aube dans le camp de Jabalia (nord)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal. Quatre Palestiniens ont péri dans une frappe à l'ouest de Khan Younès (sud).

Des images de l'AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de corps enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang.

"C'est un bébé de neuf mois. Qu'est-ce qu'il a fait de mal?", hurle l'une d'elles.

"Ceux qui ne meurent pas à cause d'un missile meurent de faim, et ceux qui ne meurent pas de faim meurent du manque de médicaments", se lamente un autre Palestinien, Hassan Moqbel, qui a perdu des proches dans le bombardement.

"Avec toute notre force" 

Après une courte pause lundi pour permettre la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander enlevé pendant l'attaque du 7-Octobre, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur le territoire palestinien, frappant notamment deux hôpitaux ou leurs environs à Khan Younès mardi.

Selon l'armée, chacun de ces établissements abritait "un centre de commandement et de contrôle" du Hamas, un mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.

"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l'opération et vaincre le Hamas", a déclaré Benjamin Netanyahu lundi.

Il a ajouté que ses services s'employaient à trouver des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, après un plan annoncé par son gouvernement pour la "conquête" du territoire palestinien.

Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l'armée israélienne a repris son offensive à Gaza, où elle s'est emparée de vastes régions.

Les forces israéliennes bloquent aussi depuis le 2 mars toute entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, où elles assiège depuis octobre 2023 quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique.

"Risque critique de famine" 

Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et d'ONG multiplient les avertissements sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant.

"Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide" à Gaza?, a lancé mardi le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, aux membres du Conseil de sécurité.

"Israël impose délibérément et sans la moindre gêne des conditions inhumaines aux civils du territoire palestinien occupé", a-t-il dit.

Le territoire est confronté "à un risque critique de famine", selon le rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) publié lundi.

L'attaque du 7-Octobre dans le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza, a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 57 sont désormais encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.928 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.