Londres dévoile sa stratégie pour «niveler par le haut» les régions défavorisées

Une capture vidéo d'images diffusées par l'Unité d'enregistrement parlementaire du Parlement britannique lors des questions liées au Brexit à la Chambre des Lords, à Londres, le 18 novembre 2021. (Photo, AFP)
Une capture vidéo d'images diffusées par l'Unité d'enregistrement parlementaire du Parlement britannique lors des questions liées au Brexit à la Chambre des Lords, à Londres, le 18 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Londres dévoile sa stratégie pour «niveler par le haut» les régions défavorisées

  • Les objectifs fixés vont de la hausse des salaires à l'amélioration des transports et de l'accès à internet, en passant par la hausse du niveau scolaire ou la baisse de l'insécurité
  • Parmi les propositions dévoilées mercredi, le gouvernement compte aussi «mobiliser 16 milliards de livres du régime de retraite des collectivités locales pour des investissements dans des projets locaux»

LONDRES : Le gouvernement britannique dévoile mercredi un vaste plan visant à "niveler par le haut" les régions défavorisées du pays, cheval de bataille du Premier ministre Boris Johnson, qui avait fait du rééquilibrage régional l'une de ses grandes promesses de campagne pro-Brexit.

La semaine dernière, un rapport parlementaire relevait cependant que le fonds de rééquilibrage en faveur des régions au Royaume-Uni, créé après le Brexit, "n'apporte que 60%" de l'argent auparavant fourni par l'Union européenne, avant la sortie britannique de l'UE.

Les mesures présentées sont articulées autour de douze "missions" qui auront pour objectif de "déplacer l'attention et les ressources du gouvernement vers les collectivités oubliées de Grande-Bretagne" d'ici la fin de la décennie, résume le gouvernement dans un communiqué.

Les objectifs fixés vont de la hausse des salaires à l'amélioration des transports et de l'accès à internet, en passant par la hausse du niveau scolaire ou la baisse de l'insécurité. Ils "doivent être atteints d'ici 2030", assure l'exécutif.

Le plan prévoit aussi de voir les investissements publics de recherche et développement en dehors du grand sud-est (la région autour de Londres) "augmenter d'au moins 40%" d'ici la fin de la décennie et autorisera des transferts de compétence de l'Etat vers les collectivités locales.

Parmi les propositions dévoilées mercredi, le gouvernement compte aussi "mobiliser 16 milliards de livres du régime de retraite des collectivités locales pour des investissements dans des projets locaux", car "trop d'argent se trouve aujourd'hui investi hors du Royaume-Uni".

"Pendant des décennies, trop de collectivités ont été négligées et sous-évaluées. Alors que certaines zones ont prospéré, d'autres ont été laissées dans un cycle de déclin", a indiqué Michael Gove, ministre du Logement et aux Communautés, chargé de mettre en oeuvre le rééquilibrage régional ("levelling up").

Les mesures seront traduites dans un projet de loi et le gouvernement aura "l'obligation légale de publier un rapport annuel pour informer le public de l'avancement de ces missions", précise le communiqué.

Mais "les inégalités régionales sont très persistantes" et un effort "sur le long terme" sera nécessaire, avertit le centre de réflexion Institute for Fiscal Studies (IFS), ajoutant qu'on ne peut "prétendre qu'un vrai ou important changement peut être réalisé rapidement".

Promesse de campagne

Et "si les emplois bien rémunérés sont inégalement répartis" et concentrés notamment à Londres et dans le sud-est, "les emplois mal payés et la pauvreté ne le sont pas. Une fraction plus élevée de la population de Londres se trouve plus dans la pauvreté que dans toute autre région", rappelle le directeur de l'IFS Paul Johnson.

L'organisation patronale britannique CBI a pour sa part salué une stratégie qui dresse "une évaluation sérieuse des inégalités régionales qui ont paralysé le potentiel économique du Royaume-Uni pendant des générations", selon son directeur des politiques Matthew Fell.

Ces annonces interviennent en pleine tempête politique pour Boris Johnson, qui a survécu à la publication d'un rapport accablant sur les fêtes à Downing Street durant le confinement, mais dont le sort reste suspendu à une enquête de police.

Le dirigeant conservateur, l'un des artisans du Brexit, avait fait du rééquilibrage régional l'une de ses grandes promesses de campagne. Il s'agit du "plan le plus complet et le plus ambitieux" adopté dans le pays en la matière, a-t-il fait valoir mercredi, cité dans le communiqué.

Le gouvernement a pourtant récemment essuyé des flots de critiques sur sa stratégie en faveur des régions défavorisées, notamment en raison de sa faiblesse par rapport aux fonds apportés à l'époque de l'UE.

En novembre, le gouvernement avait dévoilé une nouvelle stratégie ferroviaire pour mieux relier le centre et le nord au reste du pays aussitôt fustigée par l'opposition comme une "trahison" des promesses de Boris Johnson, pointant notamment la suppression d'un tronçon de la ligne à grande vitesse en construction HS2.


Tesla va construire en Chine une usine de stockage d'électricité

Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
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  • Le groupe américain Tesla a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois

NEW YORK: Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques et qui fabrique également des batteries et des panneaux solaires, a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois.

"Tesla a officiellement signé son premier projet d'usine électrique de stockage d'énergie pour le réseau en Chine continentale", a indiqué le groupe sur son compte sur le réseau social chinois Weibo.

Il a précisé que cette installation, qui devrait être "la plus grande" de ce type en Chine, allait "permettre d'ajuster les ressources du réseau électrique et de résoudre efficacement les pressions liées à la fourniture d'électricité en milieu urbain".

Selon le média financier chinois Yicai, le montant du contrat signé par Tesla Shanghai, les autorités de cette grande ville de l'Est de la Chine et la société China Kangfu International Leasing, prévoit des investissements de quatre milliards de yuans, soit un peu moins de 560 millions de dollars.

Tesla a installé une chaîne d'assemblage de véhicules à Shanghai, qui a également produit plus de 100 Megapacks au premier trimestre 2025 destinés à l'exportation, en particulier vers l'Europe.

Un Megapack est une batterie géante qui peut stocker plus de 3,9 mégawattheures (MWh) d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de 3.600 foyers en moyenne pendant une heure, selon le site internet de Tesla.

Le groupe précise que ces blocs, ressemblant à des conteneurs blancs, peuvent être connectés les uns aux autres à l'infini tout en disposant chacun de leur propre dispositif de connectivité.

A ce stade, le groupe américain indique en avoir installé pour l'équivalent de plus de 10 gigawattheures (GWh), notamment dans plusieurs Etats américains comme le Texas (81 unités) et l'Alaska (37 unités) ainsi qu'en Australie (212 unités).

La signature de ce contrat intervient au moment où les relations sont tendues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.

Or le patron de Tesla, le milliardaire Elon Musk, a été un proche conseiller de M. Trump pendant sa campagne pour la Maison Blanche et dirigeait jusqu'à peu la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) ayant pour mission de réduire drastiquement les dépenses fédérales.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans

Jérusalem: Voici les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans.

- "Deux ou trois ans" de retard pour une éventuelle bombe iranienne -

Israël estime avoir "déjà retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour l'Iran de disposer de la bombe atomique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans un entretien au journal allemand Bild publié samedi, jugeant le résultat de l'offensive israélienne "très significatif".

- "Campagne prolongée" -

Israël doit se préparer à une "campagne prolongée" contre l'Iran, a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir dans un message vidéo adressé aux "citoyens d'Israël", appelant la population à se préparer à "des jours difficiles".

- Négocier "sans attendre" -

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté l'Iran à négocier "sans attendre l'arrêt des frappes" israéliennes, après une rencontre à Genève avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Ils ont appelé Téhéran "poursuivre les discussions avec les Etats-Unis" sur son programme nucléaire.

- "Deux semaines" -

Le président américain Donald Trump, qui s'était donné jeudi "deux semaines" pour décider d'une éventuelle participation militaire des Etats-Unis aux frappes contre l'Iran, a affirmé vendredi que cette date butoir était un "maximum" et qu'il pourrait prendre sa décision avant. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a-t-il déclaré.

- Pas de diplomatie avant l'arrêt de "l'agression" -

M. Araghchi a affirmé, lui, que son pays était prêt à "envisager" un retour à la diplomatie avec les Etats-Unis "une fois l'agression" israélienne "stoppée".

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec l'E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a-t-il néanmoins dit.

- Iran: 657 morts selon une ONG -

Au moins 657 civils et militaires ont été tués et plus de 2.000 blessés en Iran par les frappes israéliennes depuis le 13 juin, selon l'organisation Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

- Explosions à Téhéran -

Plusieurs explosions ont été entendues vendredi soir à Téhéran. Les défenses anti-aériennes ont été activées selon un média iranien.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir visé des lanceurs de missiles dans le sud-ouest de l'Iran, et frappé des cibles à Téhéran, Ispahan (centre) et dans l'ouest du pays.

- Inspections "incontestables" -

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a assuré que son organisation pouvait "garantir", par un système d'inspections "incontestables", que l'Iran ne pourrait pas développer l'arme nucléaire.

"Une solution diplomatique est possible si la volonté politique est là. Des éléments d'un accord ont été discutés", a-t-il dit.

- 19 blessés à Haïfa -

L'hôpital Rambam de Haïfa a annoncé avoir pris en charge 19 blessés, dont un dans un état grave, après des tirs de missiles iraniens sur cette ville du nord d'Israël.

- Un 3e porte-avions américain vers le Moyen-Orient -

L'USS Gerald Ford, le dernier-né des porte-avions américains, va prendre la semaine prochaine la route de l'Europe, a annoncé un responsable de la Marine, qui place ainsi un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.


Guerre Iran-Israël: Paris, Berlin et Londres vont faire «une offre de négociation complète» aux Iraniens

Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
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  • "Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes"
  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne

LE BOURGET: Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron.

"Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes et le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation de la région", a insisté le président français, en marge du salon aéronautique du Bourget.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les Européens doivent se coordonner lors d'un déjeuner, avant la rencontre prévue vers 15H00 locales (13H00 GMT).

Le nucléaire iranien "est une menace et il ne faut aucun laxisme en la matière" mais "personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations en cours uniquement", a jugé Emmanuel Macron.

"Il y a des centrales qui sont extrêmement protégées" et "nul ne sait aujourd'hui totalement dire où est l'uranium enrichi à 60% (...). Donc c'est un programme dont il faut reprendre le contrôle aussi par l'expertise technique et la négociation", a-t-il argumenté.

Selon une source diplomatique, cette solution complète consiste par exemple à "définir un cadre de vérification poussée des installations nucléaires iraniennes (...) On pourrait imaginer que l’AIEA (Agence internationale de l'Energie atomique) puisse entrer partout pour des inspections sans préavis".

"Ce serait un modèle d'inspections qui ressemblerait à quelque chose qu’on avait mis en place sur le nucléaire en Irak après 1991 et la guerre du Golfe qui avait vu la défaite de Saddam Hussein", a-t-on ajouté.

Emmanuel Macron a appelé aussi Israël à cesser ses frappes sur "les infrastructures civiles" iraniennes. "Rien ne justifie des frappes sur les infrastructures énergétiques et les populations civiles", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat n'entend pas "oublier non plus la situation à Gaza qui exige aujourd'hui, pour des raisons humanitaires mais sécuritaires également, un cessez le feu le plus rapide, une reprise de l'aide humanitaire et une reprise du travail politique".

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Jeudi, le président américain Donald Trump avait évoqué une possibilité "substantielle" de négociations avec l'Iran et déclaré qu'il déciderait "au cours des deux prochaines semaines" d'une intervention de son pays aux côtés d'Israël.