Après des années de boom, les palaces new-yorkais pleurent la jet-set

 Les gens traversent la rue près de Time Square le 28 septembre 2020 à New York (Photo, AFP)
Les gens traversent la rue près de Time Square le 28 septembre 2020 à New York (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 05 octobre 2020

Après des années de boom, les palaces new-yorkais pleurent la jet-set

  • Fini la jet-set, le mélange des langues du monde entier ou les ballets de taxis jaunes et limousines devant cet hôtel face à Central Park
  • Au lieu de venir en avion, depuis l'Europe ou la Californie, l'heure est aux vacances près de chez soi, les « staycation »

NEW YORK : Ils ont réservé une chambre à 1.000 dollars le matin même, et sont descendus pour une nuit au prestigieux hôtel Pierre, à deux heures de voiture de chez eux: John Farrell et sa femme font partie d'une nouvelle clientèle de proximité dont les grands hôtels new-yorkais doivent se contenter avec la pandémie, après des années de boom.

Fini la jet-set, le mélange des langues du monde entier ou les ballets de taxis jaunes et limousines devant cet hôtel face à Central Park, réputé pour ses soirées de gala ou ses suites qui ont accueilli Audrey Hepburn, Elizabeth Taylor ou, plus récemment, Lady Gaga et les héroïnes du film « Ocean's 8 ».

Après six mois de fermeture et l'arrêt du tourisme et des voyages d'affaires, ce joyau repris en 2005 par le groupe indien Taj, a rouvert mi-septembre mais n'est que l'ombre de lui-même.

« C'est comme dans les rues, ça manque d'animation, ça manque de monde », dit John Farrell, 38 ans, entrepreneur dans la construction venu depuis la grande banlieue new-yorkaise avec sa femme. 

D'habitude, en cette saison, les hôtels sont pleins, malgré un prix moyen de 300 dollars la nuit. 

« Ca commence fin août avec l'US Open, puis l'Assemblée générale de l'ONU, toutes les conventions possibles et imaginables, les galas de levée de fonds, les mariages d'automne, puis Thanksgiving, Noël et le Nouvel An... C'est non-stop », souligne François-Olivier Luiggi, gérant de cet hôtel de 189 chambres et 80 appartements appartenant à de riches particuliers.

Outre les touristes étrangers, qui représentaient près du quart des visiteurs pré-pandémie, les touristes américains sont également quasi-bannis: New York oblige depuis juin tout visiteur arrivant d'Etats où le taux de positivité au Covid dépasse 10% - une trentaine d'Etats actuellement - à s'isoler pour 14 jours.

Au lieu de venir en avion, depuis l'Europe ou la Californie, l'heure est aux vacances près de chez soi, les « staycation »: les clients arrivent désormais en voiture, pour de brefs séjours de 24 ou 48 heures, souvent pour voir des proches, explique M. Luiggi. 

Malgré des mesures de distanciation et désinfection omniprésentes, l'hôtel plafonne à environ 25% de remplissage, avec plus de la moitié des 400 employés au chômage, dit-il, sans pour autant désespérer: « Le Pierre existe depuis 90 ans, il sera encore là dans 90 ans ».

Chute brutale

Tous les établissements ne peuvent pas en dire autant. 

Malgré un coup de pouce du gouvernement fédéral, notamment via des prêts destinés aux petites entreprises, quelque 200 des 700 hôtels new-yorkais sont actuellement fermés.

Près de 140 ne tournent qu'en accueillant soignants et personnes exposées au virus qui ne peuvent pas s'isoler chez elles, ou des sans-abris dont les centres d'accueil ont fermé avec la pandémie, souligne Vijay Dandapani, président de la Hotel Association de New York, qui représente quelque 300 établissements hôteliers.

Ceux réservés aux « vrais » visiteurs ne sont remplis qu'à 10% en moyenne, selon lui, et quelque 25.000 employés du secteur sont sans emploi.

Alors qu'en Europe, les hôtels « peuvent profiter d'un peu de reprise de tourisme intra-européen, nous, nous n'avons rien », dit-il.

Certains ont définitivement jeté l'éponge, comme le célèbre Hilton de Times Square, qui comptait 478 chambres.

La chute est brutale pour la « Grosse Pomme » qui avait vu, ces dernières années, les hôtels pousser comme des champignons, à Manhattan mais aussi dans les quartiers proches de Brooklyn et Queens.

Avec un nombre annuel de touristes qui volait de record en record pour dépasser les 65 millions en 2018, l'investissement était tentant. Et la ville y trouvait son compte, touchant l'an dernier 3,1 milliards de dollars de taxes payées par le secteur, selon M. Dandapani.  

L'offre de chambres avait tellement augmenté depuis 10 ans que « le marché hôtelier new-yorkais commençait à montrer des signes de ralentissement » avant la pandémie, dit Ramya Murali, analyste du secteur hôtelier au cabinet Deloitte.

New York a été « le premier marché à subir des mesures de confinement substantielles", et les autorités locales sont "conservatrices sur la réouverture », faisant de la ville « un marché fermé aux voyageurs sur la période la plus longue », souligne-t-elle.  

« Il faut que des gens comme nous viennent dépenser de l'argent, ça aidera », positive John Farrell.

Pour leur bref séjour à New York, lui et sa femme prévoyaient shopping, dîner en terrasse - plus de 10.000 ont ouvert à New York depuis la pandémie - et, à défaut de spectacles à Broadway, « d'aller fumer un joint à Central Park ».   


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.