Trump sort saluer ses partisans et suscite les critiques d'experts médicaux

Des partisans du président Donald Trump devant le centre médical militaire national Walter Reed après que le président a été admis pour traitement du Covid-19 le 4 octobre 2020 à Bethesda, Maryland (Photo, AFP)
Des partisans du président Donald Trump devant le centre médical militaire national Walter Reed après que le président a été admis pour traitement du Covid-19 le 4 octobre 2020 à Bethesda, Maryland (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 05 octobre 2020

Trump sort saluer ses partisans et suscite les critiques d'experts médicaux

  • « Ils peuvent tomber malades. Ils peuvent mourir. Pour le théâtre politique. Commandés par Trump pour mettre leur vie en danger pour ce théâtre. C'est de la folie »
  • « J'ai beaucoup appris sur le Covid, je l'ai appris en faisant l'expérience moi-même, c'est l'école de la vie »

WASHINGTON : Donald Trump a brièvement salué ses partisans depuis sa voiture à l'extérieur de l'hôpital dimanche, une sortie trop risquée pour les autres occupants du véhicule selon des experts médicaux, à la veille d'un retour possible du président américain à la Maison Blanche.

A la surprise générale, un convoi de véhicules noirs est apparu devant les grilles de l'hôpital militaire de Walter Reed près de Washington en début de soirée, et Donald Trump, masqué, a salué à travers la vitre ses nombreux sympathisants, qui y étaient installés tout le week-end.

Mais cette initiative a surpris et suscité de vives critiques, en particulier liées au risque pour les agents du Secret Service l'accompagnant.

« Il faut que chaque personne présente dans le véhicule pendant cette sortie présidentielle complètement inutile soit mise en quarantaine pendant 14 jours », a affirmé James Phillips, du département de médecine de l'université George Washington. « Ils peuvent tomber malades. Ils peuvent mourir. Pour le théâtre politique. Commandés par Trump pour mettre leur vie en danger pour ce théâtre. C'est de la folie ».

Zeke Emanuel, expert à la télévision et président du Département d'éthique médicale et de politique de la santé de l'Université de Pennsylvanie, a tweeté pour sa part: « Faire conduire ses agents des services secrets avec un patient Covid-19, qui plus est avec des fenêtres fermées, les expose inutilement à un risque d'infection. Et pour quoi? Un coup de pub ».

Le porte-parole de la présidence a assuré que les précautions « appropriées » avaient été prises pour protéger M. Trump et son entourage, notamment des équipement de protection. « La sortie a été validée par l'équipe médicale comme sûre », a ajouté Judd Deere.

« Ecole de la vie »

Peu après cette sortie, la Maison Blanche a fait savoir que le président était revenu à l'hôpital.

« J'ai beaucoup appris sur le Covid, je l'ai appris en faisant l'expérience moi-même, c'est l'école de la vie », a-t-il aussi déclaré dans un message vidéo posté sur Twitter, remerciant ses médecins et les « grands patriotes » qui veillent sur lui dehors.

Après deux nuits à l'hôpital, un optimisme prudent dominait dimanche dans son entourage, bien que le médecin de la Maison Blanche ait finalement admis que l'état initial de son patient avait été plus grave que ce qui avait été officiellement déclaré dans un premier temps.

Faisant volte-face par rapport à son point presse de samedi, le docteur Sean Conley a confirmé que Donald Trump avait bien eu besoin d'une supplémentation en oxygène vendredi, pendant environ une heure, à la Maison Blanche, un épisode jugé suffisamment inquiétant pour décider de l'hospitalisation le soir.

« J'étais inquiet d'une progression potentiellement rapide de la maladie, j'ai recommandé au président une supplémentation en oxygène », a dit Sean Conley, qui affirme que Donald Trump n'était toutefois pas essoufflé.

Le docteur a reconnu qu'il n'avait pas révélé cet incident la veille pour projeter une image « optimiste ». Alors que le chef de cabinet présidentiel, Mark Meadows, au même moment, confiait à des journalistes que les 24 heures précédentes avaient été très inquiétantes.

Sean Conley a aussi annoncé que samedi « matin », un autre épisode de baisse de la saturation en oxygène était survenu. 

Et samedi également, les médecins ont administré au président un troisième traitement, la dexaméthasone, un corticoïde efficace contre les formes graves du Covid-19, en plus de l'antiviral remdesivir et du cocktail expérimental de la société Regeneron, administrés dès vendredi.

« Fermement aux commandes »

Mais l'équipe médicale a dit dimanche que l'amélioration des symptômes était telle qu'elle préparait le retour de M. Trump à la Maison Blanche, peut-être dès lundi, où il pourrait poursuivre notamment les injections de remdesivir, le traitement par intraveineuse devant durer cinq jours.

« Notre espoir est de le faire sortir de l'hôpital dès demain et qu'il poursuive ses traitements depuis la Maison Blanche », a déclaré l'un des médecins de l'équipe, le Dr Brian Garibaldi.

Mais Sean Conley a refusé de décrire l'état des poumons de Donald Trump, la question des séquelles se posant pour une charge aussi lourde que la présidence des Etats-Unis. Il a seulement répondu: « Nous avons fait des observations attendues, mais rien de majeur d'un point de vue clinique ».

Donald Trump s'est ainsi appliqué dimanche à donner l'image d'un président certes hospitalisé, mais au travail – « fermement aux commandes », selon Robert O'Brien, son conseiller à la sécurité nationale, sur CBS.

Il a recommencé à tweeter et à téléphoner, comme en ont témoigné son fils Eric, son conseiller Jason Miller, et la présentatrice de Fox News Jeanine Pirro.

Le septuagénaire a fait diffuser des photographies de lui « au travail » depuis l'hôpital, et il a publié deux vidéos depuis l'hôpital. Samedi soir, il admettait que les prochains jours seraient « le vrai test », le Covid-19 étant notoire pour la brusque dégradation que certains malades subissent après une phase initiale tolérable.

Quant à la campagne, un sondage réalisé après le débat présidentiel de mardi dernier mais avant son hospitalisation et paru dimanche rapporte une considérable progression des intentions de vote pour le candidat démocrate Joe Biden: 53% contre 39%, selon cette enquête NBC/Wall Street Journal.

Négligences

La polémique enflait parallèlement sur les précautions ou l'absence de précautions prises par la Maison Blanche et la famille Trump contre le coronavirus, mais aussi sur la décision de laisser le vice-président Mike Pence continuer à faire campagne pour l'élection du 3 novembre, alors qu'il prendrait l'intérim en cas d'incapacité de Donald Trump.

La politique de prévention de l'exécutif s'est entièrement fondée sur les tests, erreur dénoncée par les experts depuis des mois et qui semble avoir fait de la Maison Blanche un foyer de contaminations.

« On ne peut pas dire d'un côté qu'il faut agir, et de l'autre laisser le virus circuler librement. Il a fini par circuler librement à la Maison Blanche », a regretté Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, sur CBS.

Ainsi le samedi 26 septembre, des dizaines d'élus et de personnalités républicaines s'y sont pressés pour la nomination par Donald Trump de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême, en extérieur mais aussi en intérieur -- un événement qui lie de nombreux cas positifs déclarés ces derniers jours, dont des sénateurs et des collaborateurs présidentiels.

L'équipe Biden se retrouve confortée dans sa décision de conduire une campagne limitée, à forte composante virtuelle, et de respecter scrupuleusement les gestes barrières.

Quant au deuxième débat télévisé entre les deux hommes, prévu le 15 octobre, le camp Biden confirme que Joe Biden y sera. Le démocrate, jusqu'à présent négatif dans ses tests, fera également campagne en Floride lundi.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.