Coronavirus : des étudiants libanais bloqués dans un « no-man’s land »

Une équipe médicale prenant en charge un patient atteint du coronavirus, avant de l’évacuer à bord d’un hélicoptère vers un hôpital en dehors de Paris (AFP).
Une équipe médicale prenant en charge un patient atteint du coronavirus, avant de l’évacuer à bord d’un hélicoptère vers un hôpital en dehors de Paris (AFP).
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Coronavirus : des étudiants libanais bloqués dans un « no-man’s land »

  • Avec les restrictions bancaires empêchant les transferts monétaires depuis le Liban, de nombreux étudiants souhaitent être rapatriés, à l’ombre d’une crise qui pourrait encore durer des mois.
  • Selon l’ambassadrice du Liban en Espagne, Hala Keyrouz, 400 étudiants libanais seraient restés en Espagne

PARIS: Alors que la pandémie du coronavirus poursuit sa progression et que les restrictions du secteur bancaire libanais empêchent les transferts de fonds à l’étranger, de nombreux étudiants libanais coincés en Europe exhortent leur gouvernement à les rapatrier.

Le ministre des Affaires étrangères Nassif Hitti a déclaré que les personnes désireuses de rentrer à Beyrouth doivent d’abord subir le test de dépistage du coronavirus. Toutefois, ces tests ne sont pas disponibles dans les quatre pays Européens où nous avons rencontrés des étudiants et des diplomates libanais. Le gouvernement libanais a également exprimé son intention de rapatrier 20000 Libanais, chose qui n’a pas été faite jusqu’à présent.  

De nombreux étudiants libanais se sont retrouvés bloqués à cause du confinement imposé par les gouvernements des pays d’accueil. Certains désirent rentrer au Liban car les restrictions risquent de se prolonger et qu’ils affrontent des difficultés financières. D’autres, toutefois, craignent d’être contaminés durant le voyage et de contaminer leurs familles à leur tour.

Makarram Marhaba, étudiante en troisième année de littérature et de journalisme à la Sorbonne à Paris, affirme avoir contacté l’ambassade du Liban pour être rapatriée, sans avoir eu de réponse. « Le personnel de l’ambassade était très gentil ; ils ont enregistré les informations, » confie-t-elle. «Ils m’ont ensuite informée que les modalités de rapatriement n’étaient pas encore établies et m’ont proposé de vérifier fréquemment les pages officielles de l’ambassade sur Instagram, Facebook et Twitter, afin de suivre les annonces officielles. »

Au départ, Makarram avait choisi d’attendre en France que la pandémie et le confinement régressent. « J’ai remarqué toutefois que quelques personnes ont été contaminées à l’aéroport, explique-t-elle. J’ai alors décidé de ne pas exposer ma famille au Liban au danger, si jamais j’attrape le virus durant le voyage. Pourtant ils disent maintenant que le confinement pourrait durer jusqu’à la fin du mois de juin et que les examens pourraient être ajournés ou même annulés. Dans ce cas, j’aurais attendu tout ce temps pour rien. Si l’opportunité de rentrer chez moi se présentait, je la saisirais sans hésiter. »

Marhaba sera éventuellement confrontée à des problèmes financiers, si elle se voit contrainte de rester en France pour plusieurs mois. « Depuis le début de la crise, mes parents n’ont pas pu m’envoyer de l’argent. Ce n’est pas qu’il manque, mais c’est à cause des restrictions bancaires, » a assuré Marhaba, dont le frère suit également ses études en France.

Richard Malha, étudiant en deuxième année, a décidé, lui aussi, de rester. Ses deux frères vivent en France. « On nous a encouragés à revenir au Liban, mais ce n’était pas évident, dit-il. L’Ecole Polytechnique regroupe 40 étudiants libanais et franco-libanais. En France ou au Liban, nous resterons confinés. Si je retourne au Liban, je risque de contaminer mes parents qui ne sont pas très jeunes ».

Layal Messara s’est établie en France depuis 5 ans. Elle enseigne la pharmacie à l’Université de Bordeaux et effectue des recherches cliniques en hématologie.

Sa décision de ne pas rentrer au Liban est motivée par sa détermination de rester à l’abri de la maladie et de protéger ses parents. « Si les hôpitaux au Liban sont surchargés, je serais un souci de plus pour mes parents. J’ai donc choisi de rester en France où j’ai un travail et un salaire, » confie-t-elle.

Massara est la présidente de l’association AquiCèdre qui aide les étudiants libanais à s’intégrer et à  s’adapter en France. « Je sais que plusieurs étudiants désirent être rapatriés parce qu’ils sont confinés dans des conditions peu confortables, enfermés entre quatre murs dans de petits studios ou chambres, dit-elle. Ils souffrent  sur le plan psychologique. D’autres ont des difficultés financières, étant donné que les restrictions bancaires empêchent leurs parents de leur transférer de l’argent, ou parce que ces derniers ont perdu leur emploi ».

« Des étudiants qui  travaillaient également à mi-temps dans des cafés et des restaurants ont perdu leur emploi », ajoute Massara, qui explique qu’une cellule de crise a été mise en place par l’ambassade du Liban pour essayer de leur venir en aide.

Selon l’ambassadeur du Liban en France, Rami Adwan, 240000 Libanais vivent en France dont 4800 étudiants. 1300 désirent être rapatriés, dont 1000 étudiants.

 « Certains souffrent psychologiquement à cause du confinement, déplore-t-il. Plusieurs vivent dans la solitude et la peur et n’ont pas suffisamment de nourriture. D’autres sont dans une situation précaire et ne possèdent pas d’argent. Une cellule a donc été mise en place pour assister ceux qui demandent de l’aide ».

Adwan assure toutefois que l’ambassade a contacté l’Association des banques du Liban et l’a exhortée à permettre aux banques le transfert de fonds aux étudiants. L’ambassade a également sollicité l’aide de quelques individus. «Avec l’aval de l’ambassade, la Chambre de commerce a ouvert un compte bancaire, a-t-il ajouté. Les donations ont été étonnamment généreuses et elles permettront aux étudiants de survivre pendant deux mois ».

Selon l’ambassadeur du Liban au Royaume-Uni Rami Mortada, 550 étudiants libanais en Grande Bretagne ont demandé à être rapatriés. « Les tests de dépistage requis ne sont pas disponibles », affirme Mortada. « Nous attendons la décision du gouvernement », dit-il, ajoutant qu’il était prévu d’offrir une aide financière aux étudiants sous la forme d’allocations mensuelles. 

Selon l’ambassadrice du Liban en Espagne, Hala Keyrouz, 400 étudiants libanais seraient restés en Espagne. Leur condition est toutefois précaire, vu le nombre croissant de personnes infectées. « Environ 300 étudiants désirent être rapatriés », déclare-t-elle, mais  « les tests (de dépistage du virus) ne sont pas disponibles ».

Pour sa part, l’ambassadrice du Liban en Suisse, Roula Noureddine affirme que plus de 300 Libanais ont demandé à rentrer au Liban.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com le 4 avril 2020.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com