Amazon double ses profits en fin d'année malgré le manque de main-d'œuvre

Amazon table sur des revenus compris entre 112 et 117 milliards de dollars pour le trimestre en cours. (Photo, AFP)
Amazon table sur des revenus compris entre 112 et 117 milliards de dollars pour le trimestre en cours. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 04 février 2022

Amazon double ses profits en fin d'année malgré le manque de main-d'œuvre

  • Le géant du commerce en ligne a réalisé un chiffre d'affaires de 137,4 milliards
  • L'action d'Amazon bondissait de 14% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York

SAN FRANCISCO : Amazon a dépassé les attentes des investisseurs pendant la cruciale saison des fêtes, malgré une baisse de sa rentabilité liée à la hausse du coût du travail et aux difficultés sur la chaîne d'approvisionnement.

Le géant du commerce en ligne a réalisé un chiffre d'affaires de 137,4 milliards, conforme à ses prédictions pour le quatrième trimestre, et doublé son bénéfice net à 14,3 milliards de dollars, d'après un communiqué de résultats publié jeudi.

Son bénéfice net a largement profité d'un retour sur investissement, grâce à des participations dans le constructeur automobile Rivian, entré en Bourse en novembre.

Mais le marché n'a pas fait la fine bouche : l'action d'Amazon bondissait de 14% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York, après une journée en forte baisse.

Le groupe a indiqué avoir connu son "meilleur weekend de shopping" pour la période de soldes qui va de Black Friday à Cyber Monday (le vendredi et le lundi après la fête américaine de Thanksgiving).

"Amazon a réussi à dépasser les attentes aussi bien en matière de revenus que de profits, malgré une saison des fêtes globalement moins tonique pour le e-commerce en général", a commenté Andrew Lipsman, analyste de eMarketer.

"Et l'accélération continue d'AWS (la branche de cloud, ndlr)  a aidé à renforcer un bénéfice net qui aurait diminué sans le boost apporté par l'investissement dans Rivian."

Rentabilité en baisse

Le groupe de Seattle a été l'un des grands gagnants de la pandémie. 

Les restrictions sanitaires liées à l'épidémie de la Covid-19 ont en effet conduit les consommateurs encore réticents à adopter en masse le e-commerce, à commencer par Amazon et ses promesses de livraison ultra rapides, et des services reposant sur le cloud, dont Amazon est le leader mondial.

Et les habitudes prises en 2020 semblent parties pour durer. Sur toute l'année 2021, Amazon a engrangé près de 470 milliards de dollars de revenus (+21%) et plus de 33 milliards de bénéfice net (+57%).

Mais, comme de nombreuses autres enseignes, l'entreprise a été rattrapée par des problèmes sur la chaîne d'approvisionnement, l'inflation élevée et les difficultés à embaucher.

Au quatrième trimestre, son bénéfice opérationnel, indicateur clef de rentabilité, est ressorti à 3,5 milliards de dollars, moitié moins qu'il y a un an.

Le manque de main-d'oeuvre a coûté 4 milliards de dollars au groupe sur cette période, a noté le patron, Andy Jassy, lors de la conférence aux analystes.

Et le variant Omicron pèse sur les capacités des entrepôts: "Beaucoup de gens sont en congé maladie, il faut des remplaçants. (...) Dans certains cas, nous payons le double ou le triple pour la même heure travaillée", a-t-il détaillé.

Mais il a assuré que ces coûts seraient moins élevés dans les prochains mois, et qu'il entendait améliorer l'efficacité et le rythme des opérations pour "livrer plus vite qu'avant la pandémie".

Amazon emploie désormais plus d'1,6 million de personnes dans le monde. L'entreprise a précisé que le salaire à l'embauche pour les employés des entrepôts et centres logistiques dépassait maintenant les 18 dollars de l'heure aux Etats-Unis.

Un argument qu'elle ne manquera pas de faire valoir face aux tentatives de syndicalisation à Staten Island, à New York, et aussi à Bessemer, dans l'Alabama. En cas de victoire, ce serait le premier syndicat dans un entrepôt Amazon aux Etats-Unis.

Cloud porteur

Ce mois-ci, Amazon prévoit d'augmenter aux Etats-Unis le prix de l'abonnement à Prime (à 15 dollars par mois), son offre premium de livraison qui comprend aussi une plateforme de streaming vidéo.

L'entreprise table sur des revenus compris entre 112 et 117 milliards de dollars pour le trimestre en cours, soit une croissance de 3 à 8% sur un an.

Elle pourra compter sur le cloud. Au quatrième trimestre, son service d'informatique à distance a notamment signé des contrats avec le Nasdaq et aussi avec Meta pour ses réseaux et messageries Facebook, Instagram et WhatsApp. 

En tout, AWS a généré 17,78 milliards de dollars de revenus sur la période, 40% de plus que l'année dernière.

"Les entreprises dépensent maintenant deux fois plus en services d'informatique à distance que pour leurs propres centres de données", a fait remarquer l'analyste John Dinsdale de Synergy Research Group.

Amazon va devoir défendre ses parts de marché, qui sont actuellement de plus de 32%, d'après ce cabinet. Le numéro 1 du secteur est talonné par Microsoft, désormais à 21%, suivi par Google, qui flirte avec les 10%.

"La croissance de Microsoft est très impressionnante. Le groupe a doublé sa part de marché en 4 ans et demi", a souligné l'analyste.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.