Au Maroc, encore quelques mètres à franchir pour tenter de sauver le petit Rayan

Des gens regardent les équipes d'urgence marocaines travailler pour sauver Rayan, dans le village isolé d'Ighrane, dans la province rurale de Chefchaouen, le 4 février 2022. (Photo, AFP)
Des gens regardent les équipes d'urgence marocaines travailler pour sauver Rayan, dans le village isolé d'Ighrane, dans la province rurale de Chefchaouen, le 4 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

Au Maroc, encore quelques mètres à franchir pour tenter de sauver le petit Rayan

  • Le garçonnet «apparaît allongé sur le côté, de dos» dans les images d'une caméra d'inspection intégrée au puits exigu où il est tombé mardi
  • Les secouristes se sont efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il ait pu les utiliser

IGHRANE, Maroc : Engagés dans une course contre la montre, les secouristes marocains progressent très lentement samedi pour tenter de sauver le petit Rayan, un enfant de cinq ans tombé dans un puits profond, il y a cinq jours, qu'ils espèrent retrouver vivant.

Le garçonnet "apparaît allongé sur le côté, de dos" dans les images d'une caméra d'inspection intégrée au puits exigu où il est tombé mardi, mais il est "impossible d'affirmer qu'il est vivant avec certitude", a déclaré à l'AFP un responsable de l'opération de sauvetage, Abdelhadi Tamrani.

Le chef sauveteur a cependant dit à d'autres médias garder "de grands espoirs" de l'extraire vivant de ce trou étroit et profond de 32 mètres, creusé près de la résidence familiale à Ighrane, non loin du village de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen.

Les secouristes se sont efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il ait pu les utiliser, selon des journalistes de l'AFP.

Les travaux de forage à la main d'un tunnel horizontal de quelques mètres avancent à pas de fourmi dans cette localité déshéritée du nord du Maroc.

"Il nous reste environ deux mètres pour terminer l'excavation du tunnel horizontal, en espérant ne pas faire face à nouveau à des rochers", a détaillé M. Tamrani.

Au petit matin, un obstacle de taille a ralenti les opérations: les secouristes ont bataillé avec une grande roche, leur barrant la voie. 

Selon les autorités locales, les équipes du génie en sont venues à bout après trois heures en utilisant du petit matériel électrique pour éviter les fissures et les éboulements.

Ce risque plane sur l'opération de sauvetage en raison de la nature du sol sur le lieu de l'incident, certaines zones étant rocheuses, d'autres très sableuses.

Des milliers de sympathisants sont accourus ces derniers jours, certains de loin, en signe de solidarité, et campent sur place malgré le froid glacial de cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.

Des barrières métalliques ont été disposées depuis vendredi pour contenir la foule et éviter qu'elle n'entrave le travail des sauveteurs.

"Nous vivons une véritable catastrophe dans la région d'Ighrane. Nous prions Dieu pour qu'il soit sauvé afin d'apporter du bonheur à tous les Marocains", a confié à l'AFP Othmane Azzouz, un badaud.

«Tiens bon petit Rayan»

"Je garde espoir que mon enfant sortira de ce puits vivant", a déclaré vendredi soir le père de Rayan à la télévision publique 2M. "Je remercie toutes les personnes mobilisées et celles qui nous soutiennent au Maroc et ailleurs."  

L'enfant qui jouait près de sa maison a disparu mardi vers 14H00 (13H00 GMT): "Toute la famille s'est mobilisée pour le chercher jusqu'à ce qu'on apprenne qu'il était tombé dans le puits", a raconté à la presse locale la mère de l'enfant, les yeux embués de larmes.

Le sort de Rayan a suscité énormément de sympathie sur les réseaux sociaux à travers le monde, du Maghreb jusqu'en Irak, au Yemen, au Canada ou aux Etats-Unis et dans toutes les langues (anglais, français, portugais).

"Les sauveteurs sont en train de littéralement bouger une montagne pour sauver le petit #Rayan, j'espère que leurs efforts ne seront pas vains", a commenté un internaute.

"Tiens bon petit Rayan, tiens bon s'il te plaît", implorait une autre sur Twitter.

L'émoi autour de l'accident reste si vif que le hashtag #sauvezrayan continuait samedi de caracoler en tête des principales tendances de Twitter au Maroc.

"J'attends avec impatience le moment où je lirai le tweet qui dira que #Rayan est dans les bras de ses parents", espère une internaute sur Twitter.

«Laisser les secouristes travailler»

Une équipe se tient prête à porter secours à l'enfant dès sa sortie, ont indiqué à l'AFP les autorités locales. Un hélicoptère médicalisé est en standby.

"Nos coeurs sont avec la famille et on prie Dieu pour qu'il retrouve ses proches au plus vite", a assuré le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, exhortant la foule "à laisser les secouristes travailler pour sauver cet enfant".

Cet accident fait écho à un drame survenu début 2019 en Andalousie (Espagne), où un enfant de deux ans avait péri après avoir chuté dans un puits de 25 centimètres de diamètre et plus de 100 mètres de profondeur.

Le corps du petit Julen avait été retrouvé après 13 jours de recherches d'une ampleur exceptionnelle.

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Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.