Une exposition sur Stonehenge décrit un «monde interconnecté» il y a 4 500 ans

Le monument préhistorique Stonehenge est photographié près d'Amesbury dans le sud de l'Angleterre le 19 janvier 2022. (AFP)
Le monument préhistorique Stonehenge est photographié près d'Amesbury dans le sud de l'Angleterre le 19 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

Une exposition sur Stonehenge décrit un «monde interconnecté» il y a 4 500 ans

  • Stonehenge «est un temple aligné sur les mouvements du soleil», décrit une responsable d'English Heritage
  • Ce site situé à 140 km à l'ouest de Londres, se compose des vestiges de deux cercles concentriques de monolithes taillés en colonnes et linteaux à une époque où les outils en métal n'existaient pas

ROYAUME-UNI: Sur le site préhistorique de Stonehenge, en Angleterre, l'archéologue Susan Greaney raconte les destins des centaines de personnes venues construire ce temple solaire il y a 4 500 ans. Une Europe "interconnectée" qui dévoilera ses mystères dans une exposition au British Museum. 


"Ces gens étaient des agriculteurs, ils cultivaient, ils élevaient des animaux" et "le cycle de l'année devait faire partie intégrante de leur mode de vie", explique Mme Greaney alors que le soleil se lève sur cette vaste plaine, réchauffant l'aube glaciale.


Stonehenge "est un temple aligné sur les mouvements du soleil", décrit cette responsable d'English Heritage, organisme britannique qui gère ce site situé à 140 km à l'ouest de Londres. Celui-ci se compose des vestiges de deux cercles concentriques de monolithes taillés en colonnes et linteaux à une époque où les outils en métal n'existaient pas.


Les deux portes principales sont placées de telle sorte qu'on voit le soleil se lever à travers l'une le 21 juin, jour le plus long de l'année, et se coucher à travers l'autre le jour le plus court, le 21 décembre.

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Les deux portes principales sont placées de telle sorte qu'on voit le soleil se lever à travers l'une le 21 juin, jour le plus long de l'année, et se coucher à travers l'autre le jour le plus court, le 21 décembre. (AFP)


Au centre a pu se trouver un autel.


Ajoutant au mystère de ce lieu qui a nourri d'innombrables légendes, des archéologues ont déterminé que bon nombre des pierres provenaient d'un site situé à plus de 250 km. 


Elles ont pu être amenées par les bâtisseurs de ce temple, au fur et à mesure de leur migration à la recherche de terres plus fertiles. Ces pierres auraient été sélectionnées pour leur valeur symbolique peut-être liée à leurs ancêtres puisque des traces de crémation ont été retrouvées, explique Neil Wilkin, commissaire de l'exposition "Le monde de Stonehenge". 


Avec cette exposition organisée du 17 février au 17 juillet au British Museum de Londres, il espère "apporter une nouvelle lumière" sur Stonehenge et démanteler le mythe d'hommes des cavernes primitifs, en soulignant que ces habiles constructeurs ont fait preuve de connaissances et pratiques sophistiquées. 

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Pour mettre Stonehenge en perspective, le British Museum réunira 430 objets prêtés provenant de 35 collections. (AFP)

«Volontaires» venus de loin
Site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1986, Stonehenge n'a pas été construit par des esclaves mais par des "volontaires" qui se sont déplacés dans une sorte de pèlerinage spirituel, selon Susan Greaney. 


"Je l'imagine un peu comme un voyage à la Mecque. Peut-être qu'une fois dans sa vie, on passait un an à contribuer au grand projet religieux de la communauté, qui devait résoudre les problèmes de la société, la relation avec les dieux", explique-t-elle. 


En 2004, à 3 km de là, à Durrington Walls, ont été retrouvés les restes de petites maisons, faites de branchages recouverts de plâtre, où ont pu séjourner des centaines d'ouvriers. Ils portaient des vêtements faits en fibres naturelles et des pantoufles en cuir remplies d'herbe pour se protéger du froid. 


L'exposition cherche à établir les liens de ces peuples avec le continent dans une Europe alors bien plus "interconnectée" qu'on ne l'imagine. 


Tout d'abord, "l'idée de devenir agriculteur est venue du continent", raconte M. Wilkin. "Nous avons donc suivi ce mouvement à travers les objets qui se sont déplacés avec eux." Comme une tête de hache en jadéite verte extraite à 1.300 km de Stonehenge, dans les Alpes italiennes, et arrivée dans la région il y a 6.000 ans. 


L'objet est conservé au Wiltshire Museum avec d'autres témoins de la préhistoire locale, dont une perle de verre rouge de la Méditerranée.


"L'exposition illustrera ces connections de longue distance." souligne M. Wilkin.

«Occasion unique»
Pour mettre Stonehenge en perspective, le British Museum réunira 430 objets prêtés provenant de 35 collections. 


"C'est l'occasion unique de voir toutes ces choses ensemble", déclare Adrian Green, directeur du musée de Salisbury, ville située non loin, qui a contribué à l'exposition. 


Toute cette région du sud-ouest de l'Angleterre est en réalité parsemée de monuments néolithiques, tels que Woodhenge - vestiges d'une structure circulaire constituée de rondins -, West Kennet Long Barrow - cinq chambres funéraires en pierre - ou Avebury Stone Circle - trois fois plus grand que Stonehenge, avec des pierres pesant jusqu'à 100 tonnes et un fossé de 9 mètres de profondeur. 


La région espère bien profiter du coup de pouce médiatique de l'exposition pour attirer à nouveau des visiteurs. Avant la pandémie, un million de personnes se rendaient chaque année à Stonehenge. 


Car même si 100 ans après sa construction Stonehenge avait perdu son usage originel, le lieu n'a jamais cessé de fasciner. Des milliers de personnes s'y réunissent aujourd'hui à chaque solstice d'hiver et d'été.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com