L'Union africaine condamne les coups d'Etat et s'évite un débat houleux sur Israël

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (à gauche) s'entretient avec des membres de son cabinet lors d'un dîner de gala offert par le gouvernement éthiopien aux participants du 35e sommet ordinaire de l'Union africaine, dans la ville d'Addis-Abeba, le 5 février 2022. (AFP)
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (à gauche) s'entretient avec des membres de son cabinet lors d'un dîner de gala offert par le gouvernement éthiopien aux participants du 35e sommet ordinaire de l'Union africaine, dans la ville d'Addis-Abeba, le 5 février 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

L'Union africaine condamne les coups d'Etat et s'évite un débat houleux sur Israël

  • Les coups d'Etat qui ont secoué le continent durant l'année écoulée - le dernier au Burkina Faso il y a deux semaines, étaient un des sujets incontournables de l'agenda chargé de ce sommet
  • L'UA, dont le siège se trouve dans la capitale éthiopienne, se trouve dans une position particulièrement délicate

ADIS ABEBA : Les dirigeants africains ont condamné dimanche "sans équivoque" la récente "vague" de coups d'Etat sur le continent, lors du sommet annuel de l'Union africaine (UA), où les discussions sur l'accréditation controversée d'Israël à l'organisation ont été reportées.

Les coups d'Etat qui ont secoué le continent durant l'année écoulée - le dernier au Burkina Faso il y a deux semaines - étaient un des sujets incontournables de l'agenda chargé de ce sommet, organisé dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.

La réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA a été l'occasion pour les dirigeants africains de "condamner sans équivoque (...) la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernements", a déclaré dimanche son responsable Bankole Adeoye. 

L'UA "ne tolèrera aucun coup d'Etat militaire sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté, soulignant qu'"à aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine, nous n'avons eu quatre pays suspendus en 12 mois: le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso".

Dans un discours samedi, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, avait également évoqué la "funeste vague" de coups d'Etat et pointé des "liens de causalité connus" avec le terrorisme.

Controverse repoussée 

L'UA a en revanche choisi de ne pas afficher ses dissensions sur le sujet hautement sensible de l'accréditation d'Israël. Cette décision prise en juillet par Moussa Faki divise l'organisation.

Plusieurs Etats membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, s'en sont indignés, estimant que ce choix va à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.

Les deux pays ont fait pression pour inscrire ce sujet à l'ordre du jour du sommet. Un débat prévu dimanche après-midi a été "suspendu", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP, et un comité va être créé "pour étudier la question".

Ce comité comprendra l'Afrique du Sud et l'Algérie, mais aussi le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui soutiennent la décision de M. Faki, ainsi que le Cameroun et le Nigeria, selon les diplomates interrogés.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a estimé de son côté que l'UA "a rejeté les tentatives de l'Algérie et de l'Afrique du Sud de révoquer l'acceptation de l'État d'Israël en tant qu'observateur", dans un communiqué indiquant que les conclusions du nouveau comité seront connues lors du prochain sommet de l'UA en 2023.

Ce report repousse l'éventualité d'un vote qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses 20 ans.

Dans un discours samedi, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh avait demandé aux dirigeants africains de retirer cette accréditation.

Moussa Faki avait, lui, défendu son choix et appelé à "un débat serein". Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la "quête d'indépendance" des Palestiniens était "immuable et ne peut que continuer à se renforcer". Mais l'accréditation d'Israël peut constituer, selon lui, "un instrument au service de la paix".

Efforts de paix en Ethiopie

Il n'est pas clair si le sommet, dont la plupart des sessions se sont déroulées à huis clos, a abordé la question de la guerre qui fait rage dans le pays-hôte. 

Le nord de l'Ethiopie est ravagé depuis 15 mois par un conflit entre forces progouvernementales et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a fait des milliers de morts et, selon l'ONU, mené des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.

Bankole Adeoye a assuré que "toutes les situations de conflit étaient à l'agenda du sommet".

L'UA, dont le siège se trouve dans la capitale éthiopienne, se trouve dans une position particulièrement délicate.

M. Faki a attendu août dernier - soit neuf mois après le début des combats - pour nommer l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo comme envoyé spécial chargé d'obtenir un cessez-le-feu. 

L'Ethiopie a également continué à siéger au Conseil de paix et de sécurité de l'UA durant le conflit. Elle n'a toutefois pas été reconduite cette semaine pour un nouveau mandat, ont indiqué des diplomates. 

M. Adeoye a estimé dimanche qu'il n'était "pas vrai" que l'UA a été lente à réagir. "Il était impossible que l'UA ne s'engage pas dans une telle situation, étant donné précisément sa situation en Ethiopie", a-t-il affirmé, soulignant le rôle de "la diplomatie discrète, des navettes diplomatiques, qui ne peuvent généralement pas être rapportées". 

M. Obasanjo doit se rendre cette semaine dans les régions touchées par la guerre, a-t-il indiqué.

 


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.