France-Arabie saoudite : deux visions complémentaires, selon Ludovic Pouille

L'ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille, à la Résidence de France à Riyad, le 3 février 2022 (capture d'écran)
L'ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille, à la Résidence de France à Riyad, le 3 février 2022 (capture d'écran)
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Publié le Mercredi 09 février 2022

France-Arabie saoudite : deux visions complémentaires, selon Ludovic Pouille

  • L’ambassadeur de France décrit l’Arabie saoudite comme un pays continent, disposant d’une très longue histoire et tout à la fois tourné vers l’avenir
  • Il nous fait part de son expérience de 18 mois au royaume et du rapprochement envisagé entre les deux pays dans le contexte de la Vision 2030

RIYAD : Dans une interview accordée à Arab News à la Résidence de France à Riyad, l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille, nous fait part de son expérience de 18 mois au Royaume, de sa perception du peuple saoudien et de la vision française du rapprochement envisagé entres les deux peuples, saoudien et français dans le contexte de la Vision 2030 à tous les niveaux, notamment culturel, touristique et économique.

Ayant sillonné l’Arabie saoudite durant un an et demi, M. Pouille a pu découvrir plusieurs régions du pays. Il dit essayer, en cette période de Covid-19, d’être actif sur les réseaux sociaux pour « témoigner de ce que nous voyons et vivons en Arabie », selon ses termes.

« Je découvre un pays d’une grande richesse. Ce ne sont pas que des déserts et des champs de pétrole, c’est un peu l’image d’Épinal que nous avons de l’Arabie saoudite, » dit-il en précisant que « l’Arabie saoudite, ce sont des montages, des plateaux, des littoraux fantastiques sur la mer Rouge et sur le Golfe. Ce sont des villes aussi, anciennes, mais aussi des mégalopoles modernes. Donc, pour toutes ces raisons, je pense que l’Arabie saoudite a un potentiel touristique très important ».

L’hospitalité, la jeunesse, l’ambition

Il estime qu’il est de sa responsabilité de montrer aux Saoudiens ce qu’est la France d’aujourd’hui, et vice-versa aux Français ce qu’est l’Arabie saoudite d’aujourd’hui. Les réactions des Français sur les réseaux sociaux sont nombreuses. « Mais est-ce-que tout ça, c’est l’Arabie saoudite ? », lui demandent les internautes.

En quelques mots, l’ambassadeur français décrit l’Arabie saoudite comme étant « un pays-continent qui dispose d’une très longue histoire, qui plonge ses racines dans des civilisations plurimillénaires. C’est un pays tourné vers l’avenir, extrêmement dynamique et qui se transforme de manière radicale et très rapide ».

Dans la perspective de M. Pouille, le peuple saoudien possède trois caractéristiques distinctes : l’hospitalité, la jeunesse, avec 70% de la population en-dessous de 35 ans, et l’ambition mise au service du pays. « C’est très stimulant pour un ambassadeur d’être dans un pays à la fois jeune, dynamique et disposant de cette ambition, » confie-t-il à Arab News en français.

Calligraphie murale traçant les mots "Arabie saoudite", "France" et "amitié" dans le jardin de la Résidence de France à Riyad (fournie)
Calligraphie murale traçant les mots "Arabie saoudite", "France" et "amitié" dans le jardin de la Résidence de France à Riyad (fournie)

De l’authenticité et de l’inédit

Citant AlUla comme la région qui l’a le plus marqué dans le royaume, il décrit un territoire fantastique, ignoré pendant des décennies, et qui s’ouvre aujourd’hui au tourisme grâce à un partenariat exceptionnel, signé en 2018, entre l’Arabie saoudite et la France pour le développement touristique durable de cette région.

« Nous avons célébré il y a quelques jours, les trois premières années de la mise en œuvre de ce partenariat, et surtout tracé avec le ministre de la Culture, S.A. le prince Badr, avec le ministre français des Affaires étrangères, la ministre française de la Culture, le ministre saoudien des Investissements, S.E Khaled al-Faleh, des perspectives très prometteuses pour ce partenariat dans les prochaines années. »

« Je n’ai aucun doute qu’AlUla va devenir une destination touristique mondiale », affirme l’ambassadeur de France à Riyad.

Il rappelle que la coopération archéologique entre les deux pays remonte à 20 ans, quand, en 2002, la mission de Madame Leila Nehmé a exploré la civilisation nabatéenne à AlUla. Depuis, plusieurs missions se sont succédé et cinq missions explorent actuellement à AlUla les royaumes pré-nabatéens de Dadam et Lihyan, la région de Khaybar, la vieille ville d’AlUla et son oasis.

« Le développement touristique d’AlUla, bien que massif parfois, a pour objectif d’attirer 2 millions de touristes par an d’ici à 2030. L’idée, au-delà des découvertes archéologiques, est de développer une agriculture et un urbanisme durables ainsi que des énergies renouvelables, créant ainsi un écosystème complet » ajoute M. Pouille qui souligne que plusieurs entreprises françaises se sont engagées dans ce sens, en signant des contrats avec la commission royale pour AlUla.

Pour l’instant, estime l’ambassadeur, « l'Arabie saoudite n'est pas encore une destination phare pour les touristes, non pas seulement en France mais en Europe et dans le reste du monde ». « Elle va le devenir, » assure-t-il.

Il ajoute que les Français sont à la recherche de l’authenticité et de l’inédit, ce qui explique leur intérêt pour AlUla. L’Arabie saoudite n’est pas encore bien connue pour son côté touristique, ce qui explique le manque de visites ces dernières années. Mais cette recherche de l’authenticité et le goût de l’inédit pousseront les touristes non seulement vers la région d’AlUla mais aussi de Taëf, de Assir  et beaucoup d’autres.

« L’Arabie saoudite compte aussi des montagnes de 3000 mètres de hauteur avec de la végétation et de la pluie pour une bonne partie de l’année sans oublier les 1400 kilomètres de côtes le long de la mer Rouge, regorgeant de coraux et d’une faune extraordinaire. Les îles Farasan sont fantastiques et NEOM a un patrimoine écologique extraordinaire. Ces destinations sont la valeur que les touristes rechercheront », a-t-il souligné.

M. Pouille rappelle aussi que, de leur côté, les Saoudiens doivent renforcer les structures d’accueil des touristes. La France, précise-t-il, est fière de contribuer au développement de ce secteur, notamment à travers l’accord qui a été signé avec l’Institut Cordon Bleu à Riyad et l’installation bientôt de l’école Ferrandi, grande école gastronomique mondiale, à AlUla. « La France, premier pays touristique au monde, a mis des décennies pour en arriver là. L’Arabie saoudite, avec son dynamisme, y arrivera dans quelques années », dit-il.

L’ambassadeur de France en Arabie saoudite souligne que les Français qui en suivent l’actualité sont parfaitement conscients de la transformation radicale du pays depuis 2015 dans le cadre de Vision 2030, notant que c’est une véritable révolution culturelle et sociétale qui se passe à une cadence incroyable.

Il ajoute que la Vision 2030 est un programme très vaste qui concerne l’économie, la culture, le patrimoine et le digital. La France se voit comme partenaire dans ce processus. La Vision 2030 française a été lancée il y a quelques mois et rejoint les ambitions de la Vision 2030 saoudienne lancée par le prince héritier Mohammed Ben Salmane et voulant répondre aux mêmes défis, tels que la transition énergétique qui peut amener à préserver l’environnement et la biodiversité et la transition digitale, qui doit pouvoir s’accompagner d’une croissance économique et non pas d’un chômage massif.

La France, estime l’ambassadeur, peut jouer un rôle dans le développement de nouveaux projets dans le cadre de la Vision 2030. Le président Macron, pendant sa visite en décembre à Djeddah où il a rencontré le Prince Héritier, a voulu établir avec l’Arabie saoudite un partenariat global et pas seulement limité aux domaines politique, militaire et économique. Dans ce contexte, un forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu parallèlement à cette visite.

La France a un écosystème dynamique et l’ambassadeur considère que son rôle est d’amener cette expertise en Arabie saoudite et d’accroître les partenariats entre les deux pays. « La visite du Président a ouvert de belles perspectives avec des accords signés dans les domaines du tourisme, de la culture, du numérique et de l’espace » a-t-il dit, ajoutant que les deux pays embarqueront main dans la main vers 2030.

« Passeur culturel »

Le rapprochement culturel est un thème très cher au cœur de l’ambassadeur, qui considère que la diplomatie, au-delà des liens entre gouvernements et des intérêts économiques, doit créer des passerelles pour la rencontre des peuples. Dans ce contexte, il essaie d’être un « passeur culturel » entre les deux pays.

Le Covid-19 a limité l’ouverture au tourisme, amorcée avec l’émission des visas touristiques, en contraignant l’Arabie saoudite à fermer ses frontières. En revanche, M. Pouille espère que l’année 2022 sera prometteuse, car beaucoup de Saoudiens ont retrouvé le chemin de la France et vice-versa, et souhaite que « les Français puissent aussi découvrir les trésors et les beautés de l’Arabie saoudite ».

« Le mois de la Francophonie (marqué en mars dans le monde entier), est un mois très important pour notre activité culturelle dans le Royaume », indique M. Pouille.

L'ambassadeur Ludovic Pouille dans le jardin de la Résidence de France, devant un graffiti symbolisant l'amitié franco-saoudienne (fournie)
L'ambassadeur Ludovic Pouille dans le jardin de la Résidence de France, devant un "calligraffiti" symbolisant l'amitié franco-saoudienne (fournie)

« C’est vrai que l’Arabie saoudite n’est pas un pays francophone mais elle compte 200 000 francophones. Nous travaillons avec nos partenaires pour construire, au mois de mars, un programme d’évènements culturels, éducatifs, musicaux…. Des conférences et des expositions seront organisées pour célébrer, non seulement la langue française, mais aussi la diversité et le multiculturalisme à travers la préservation des langues et des identités culturelles ». Et de souligner : « Je garde un espoir que la langue française sera réintroduite dans les écoles publiques saoudiennes comme elle l’était dans les années 70 et 80 car le français est une langue mondiale : la deuxième langue la plus apprise sur la planète et la troisième langue des affaires ». 

Durant ce mois, poursuit M. Pouille, Arab News va jouer un rôle très important, comme elle l’a fait depuis sa création. « Je pense qu’Arab News va avoir énormément de travail dans les prochaines années pour diffuser l’information en français et communiquer sur ce qui se fait aussi en français dans le Royaume, pas seulement à Riyad, à Djeddah et à Khobar, mais aussi dans toutes les villes de province ».

« Nous espérons déployer plus d’antennes, plus de centres de langues pour généraliser l’apprentissage de la langue française dans le Royaume » ajoute-t-il.

S.E. Ludovic Pouille conclut en exprimant son espoir que 2030 soit une année de célébration, de réalisations et d’amitié entre la France et l’Arabie saoudite pour le bien des deux pays, des peuples et de la planète. La rencontre s’achève par une visite des jardins de la résidence de France à Riyad, où l’ambassadeur de France n’est pas peu fier de nous montrer des œuvres calligraphiées d’artistes saoudiens célébrant l’amitié entre les deux pays.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk