Présidentielle: à gauche, recherche union désespérément

Cette combinaison de photographies d'archives répertorie tous les candidats à l’élection présidentielle française par ordre alphabétique (AFP)
Cette combinaison de photographies d'archives répertorie tous les candidats à l’élection présidentielle française par ordre alphabétique (AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Présidentielle: à gauche, recherche union désespérément

  • Les candidats de la gauche sont à la traîne dans les sondages d'intentions de vote. Ils totaliseraient environ un quart des voix, loin derrière Emmanuel Macron et les candidats de droite et de l'extrême droite
  • Le Monde évoque des discussions autour de la possibilité d'un retrait de Mme Taubira derrière l'écologiste Yannick Jadot

PARIS: A deux mois de la présidentielle, les équipes de campagne de Christiane Taubira et Yannick Jadot ont discuté en secret d'un hypothétique rapprochement, au moment où la gauche, divisée et malmenée dans les sondages d'intentions de vote, se désespère de trouver les moyens de s'unir.

Une réunion confirmée à l'AFP s'est tenue dimanche à Romainville, en Seine-Saint-Denis, rassemblant plusieurs membres de l'état-major des deux campagnes dont le patron d'EELV Julien Bayou pour mener, selon Le Monde et Politico, des négociations en vue d'une fusion entre les deux candidatures.

Le Monde évoque des discussions autour de la possibilité d'un retrait de Mme Taubira derrière l'écologiste Yannick Jadot qui, en cas de victoire, lui confierait la présidence d'une assemblée constituante.

Le président du Parti radical de Gauche (PRG), Guillaume Lacroix, proche de Mme Taubira, a toutefois réfuté mardi à l'AFP toute discussion sur le ralliement possible de l'un à l'autre.

"Il y a eu une discussion pour savoir si l'union de la gauche était possible, et comment. A ce stade, on n'a pas trouvé", a-t-il dit en précisant : "On n'a rien négocié, et il n'y a pas de date pour se revoir".

Dans le camp d'EELV, on se refusait à s'exprimer sur cette réunion, qui n'était pas destinée à être rendue publique, se contentant d'assurer que les écologistes "discutent avec tout le monde".

Interrogé mardi matin à son arrivée à l'Institut océanographique pour savoir si Mme Taubira le rejoindrait, Yannick Jadot a pouffé et refusé de répondre.

Quant à Mme Taubira, elle a assuré lors d'une conférence de presse que "oui, effectivement, il y a des rencontres". "Je ne l'ai jamais caché (...) Je parle à tout le monde", a-t-elle ajouté en soulignant que "le rassemblement est désiré car les uns et les autres ont compris que c'est la condition pour accéder au second tour et l'emporter".

« Manipulation »

La divulgation de cette rencontre relève de "la manipulation", a assuré une personne informée des discussions interrogée par l'AFP mardi matin.

Il s'agit de "montrer à la Primaire populaire que l'équipe de Taubira travaille à faire l'union", mais le résultat, c'est que "ça plombe l'hypothèse que ça se fasse", a ajouté cette source.

Malgré sa victoire à la Primaire populaire en janvier, une initiative citoyenne qui était censée rassembler le camp de la gauche mais qui a fait long feu, Mme Taubira n'a pas décollé dans les sondages, qui la donnent autour de 5% des intentions de vote.

Par ailleurs, elle est à la peine pour rassembler les 500 parrainages d'élus nécessaires à tout candidat pour se présenter au premier tour le 10 avril (seulement 8 à son compteur). Le Conseil Constitutionnel devait actualiser sa liste de parrainages en fin d'après-midi.

Mme Taubira, venue sur le tard dans la course à la présidentielle, est accusée par ses adversaires dont la socialiste Anne Hidalgo, d'être "une candidature de plus" dans un parterre à gauche déjà bien rempli. Elle s'en défend, arguant être la seule en mesure de rassembler, et semble avoir intérêt de mettre en scène ses efforts.

De son côté, Yannick Jadot qui fait campagne pour une "République écologique" est lui aussi à la traîne dans les sondages d'intentions de vote, tout comme l'ensemble des candidats de gauche qui totaliseraient environ un quart des voix, loin derrière Emmanuel Macron et les candidats de droite et de l'extrême droite.

Roussel tend les bras

Aucun ne dépasse la barre des 10% ce qui n'est pas le moindre des paradoxes dans une campagne où le pouvoir d'achat est la préoccupation numéro un des Français.

M. Jadot poursuivait mardi sa "tournée des possibles" en réunissant ses troupes pour un meeting dans l'après-midi à Rennes. 

Dimanche, il avait estimé qu'il y avait "une perspective extraordinaire et réelle de victoire d'une écologie sociale et républicaine" à la présidentielle en raison du "seuil d'accès au second tour" qui "va être très faible".

Pour sa part, le communiste Fabien Roussel a assuré mardi sur Sud-Radio n'avoir "jamais fermé la porte" à l'union de la gauche et semblé même tendre les bras à Anne Hidalgo.

Dans la soirée, Mme Hidalgo et la candidate des Républicains Valérie Pécresse devaient participer au dîner du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).

Le président Emmanuel Macron, qui poursuivait mardi à Kiev ses tentatives de médiation dans la crise ukrainienne, devait initialement y participer mais se rendra finalement plutôt à Berlin, pour s'entretenir avec le chancelier allemand Olaf Scholz.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.