Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi l'ancien président à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir "laissé ses plus proches" collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne
Comme le Journal du dimanche lui demande s'il espère une grâce d'Emmanuel Macron, l'ex-chef de l'Etat répond: "En aucun cas"
Même en cas d'appel, le sixième président de la Ve République française (2007-2012), aujourd'hui âgé de 70 ans, sera convoqué dans un délai d'un mois par le parquet qui lui signifiera sa date d'incarcération
Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy a déjà dû porter un bracelet électronique à la cheville de janvier à mai
Dès mai 2012, Ziad Takieddine assurait à la presse que le financement de la campagne de l'ex-chef de l'Etat français par le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi et de ses lieutenants, évoqué dès 2011, était "la vérité"
Au Liban, Ziad Takieddine avait fait plusieurs séjours en prison, notamment à cause du mandat d'arrêt français
A l'encontre de l'ex-chef de l'Etat, qui doit être présent au tribunal, les représentants du parquet national financier (PNF) avaient réclamé fin mars, au terme de trois mois de procès, sept ans de prison, l'accusant d'avoir noué un "pacte de corruption"
La mort au Liban mardi d'un des prévenus et protagoniste-clé du dossier, l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, n'a pas entraîné de modification de programme.
Le bracelet n'avait pas encore été posé dans la matinée, selon cette source. Nicolas Sarkozy avait été convoqué la semaine dernière au tribunal de Paris pour que lui soient notifiées les modalités de cette condamnation
"La procédure suit son cours, je n'ai aucun commentaire à faire", a réagi auprès de l'AFP Jacqueline Laffont, l'avocate de Nicolas Sarkozy. Son entourage n'a pas non plus souhaité réagir
L'ancien président, 69 ans, sera présent pour l'ouverture de son procès à 13H30, assure son entourage, le disant "combatif" et "déterminé" à prouver son innocence face à ce qu'il a toujours qualifié de "fable"
Il est accusé d'avoir passé fin 2005, notamment avec l'aide de ses très proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un "pacte de corruption" avec le richissime dictateur libyen tombé en 2011, pour qu'il "soutienne" financièrement son accession à l'Elysée
Cette échéance intervient alors que l'ancien locataire du palais de l'Élysée doit comparaître à partir du 6 janvier, et pour quatre mois, à Paris, dans une affaire de soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007
Dans ce dossier, si la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, rejetait les recours, Nicolas Sarkozy, 69 ans, serait définitivement condamné pour corruption et trafic d'influence à trois ans d'emprisonnement
Son avocate a immédiatement annoncé former un pourvoi en cassation, qui a eu pour effet de suspendre l'exécution des peines prononcées sur le plan pénal
L'avocat historique de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert ont été aussi reconnus coupables d'avoir noué un "pacte de corruption" avec Nicolas Sarkozy en 2014 et condamnés à la même peine
Ce pourvoi auprès de la Cour de cassation suspend la condamnation infligée mercredi par la cour d'appel à l'ancien chef de l'Etat (2007-2012), qui s'avère inférieure à celle d'un an ferme qui avait été prononcée en première instance, en septembre 2021
En septembre 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu Nicolas Sarkozy coupable d'avoir largement dépassé le plafond légal des dépenses