Conférence régionale de la FAO en Irak : Qu Dongyu appelle à une action régionale conjointe

Le directeur général de l'agence de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Qu Dongyu, le 23 juin 2019 au siège de la FAO à Rome. (Vincenzo Pinto / AFP)
Le directeur général de l'agence de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Qu Dongyu, le 23 juin 2019 au siège de la FAO à Rome. (Vincenzo Pinto / AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Conférence régionale de la FAO en Irak : Qu Dongyu appelle à une action régionale conjointe

  • «Dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, la situation de la sécurité alimentaire était déjà critique avant la pandémie » a souligné le directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu
  • «Les résultats de la conférence devraient avoir des effets positifs sur l’avenir de l’agriculture en Irak», a souligné pour sa part le ministre irakien de l’Agriculture Muhammad Karim Al-Khafaji

BAGDAD : La trente-sixième session de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient (NERC36) s’est ouverte le lundi 7 février 2022 avec pour thèmes principaux l’amélioration de la nutrition, la création de communautés rurales résilientes, l’optimisation de la gestion de l’eau, la lutte contre les effets de la crise climatique et la promotion d’initiatives de relance verte, ainsi que les stratégies de développement soucieuses des questions de genre.

«Les secteurs agroalimentaires sont parmi ceux qui luttent pour se remettre des chocs occasionnés par la pandémie de covid-19 au cours des deux dernières années et font ressortir l’importance que revêtent des sociétés durables et résilientes», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, dans son discours d’ouverture présenté en ligne lors de la réunion accueillie par le Gouvernement irakien.

«Dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, la situation de la sécurité alimentaire était déjà critique avant la pandémie, avec une aggravation de la faim et une accentuation des inégalités compromettant le bien-être des populations rurales, des femmes et des jeunes, ainsi qu’une augmentation des pénuries d’eau», a-t-il ajouté.

Le Directeur général a présenté quatre domaines prioritaires pour l’innovation et les meilleures pratiques, à l’appui de la reprise au sein de la région: réduire la fracture socioéconomique entre les villes et les campagnes en créant de meilleures possibilités d’emploi en milieu rural, assurer la sécurité alimentaire et une alimentation saine pour tous, rétablir les équilibres écologiques et renforcer la résilience face à des chocs multiples.

« Des effets positifs »

La séance d’ouverture a également été marquée par les interventions de M. Muhammad Karim Al-Khafaji, ministre irakien de l’Agriculture et président de cette trente-sixième Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient, et de M. Hans Hoogeveen, Président indépendant du Conseil de la FAO. Le directeur général de la FAO a exprimé sa gratitude au gouvernement et au peuple irakien pour avoir accueilli la Conférence régionale en ces temps difficiles, et remercié les délégations qui se sont jointes à la réunion à Bagdad.

«Le dialogue, la réflexion commune, la coopération, le partenariat et l’élaboration de nouvelles stratégies pour affronter les défis, en particulier celui du changement climatique, font partie des priorités qui permettront d’atteindre les objectifs communs», a déclaré le Premier ministre irakien Mustafa Al-Khadimi, dans son allocution. «Aucune société ne peut se développer au détriment d’une autre », a-t-il ajouté.

«Les résultats de la conférence devraient avoir des effets positifs sur l’avenir de l’agriculture en Irak», a souligné pour sa part le ministre irakien de l’Agriculture Muhammad Karim Al-Khafaji.

Le mardi 8 février, la conférence se penchait sur les thèmes de l’eau, de l’énergie et de l’alimentation dans la perspective de la prochaine COP27. Cette trente-sixième session de la Conférence régionale doit se conclure par l’adoption d’une déclaration ministérielle et la présentation de son rapport.

Réduire la fracture numérique

«Trois pays de la région participent déjà à l’initiative "Main dans la main", qui vise à accroître la production agricole dans les zones présentant les taux de pauvreté et de sous-alimentation les plus élevés. Sept pays participent à l’Initiative "1 000 villages numériques", dont l’objectif est de réduire la fracture numérique à laquelle sont confrontés les petits exploitants et les habitants des zones rurales. La nouvelle initiative "Un pays – un produit prioritaire" est, quant à elle, axée sur les produits présentant des qualités uniques et offre des possibilités importantes de mise en œuvre à travers la région», a déclaré M. Qu.

«D’autres actions sont prévues», a-t-il ajouté, «notamment l’élaboration par la FAO d’une stratégie régionale sur l’innovation numérique, et l’achèvement du projet de plateforme technique régionale consacrée à la rareté de l’eau, qui deviendra un centre de connaissances dans ce domaine et permettra aux pays du monde entier de bénéficier des nombreuses expériences acquises au Proche-Orient et en Afrique du Nord».

La FAO accueille également un centre de coordination qui assure le suivi du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires 2021 sur le terrain.

 

Les pays membres de la Conférence régionale pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord

La Conférence régionale pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord de la FAO réunit: 

L'Afghanistan, l'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Azerbaïdjan, le Bahreïn, Chypre, Djibouti, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Iran, l'Iraq, la Jordanie, le Koweït, le Kirghizistan, le Liban, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, Oman, le Pakistan, le Qatar, la République arabe syrienne, la Somalie, le Soudan, la Tunisie, le Turkménistan, la Turquie, le Yémen.


L'Arabie saoudite : un acteur clé dans la lutte contre la criminalité financière, selon Nathalie Goulet

La sénatrice française Nathalie Goulet a salué l'ambition et l'engagement de l'Arabie saoudite dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière. (AFP)
La sénatrice française Nathalie Goulet a salué l'ambition et l'engagement de l'Arabie saoudite dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière. (AFP)
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  • Le Royaume, selon Nathalie Goulet, dispose aujourd’hui des moyens économiques et techniques pour s’imposer comme acteur clé du dispositif mondial AML/CFT
  • L'Arabie saoudite ouvre une nouvelle ère de transparence, selon M. Goulet

DUBAÏ: À quelques semaines de la conférence internationale “Sanctions, AML & CFT for Banking and Finance in the Kingdom of Saudi Arabia”, qui se tiendra à Riyad les 21 et 22 octobre 2025, la sénatrice française Nathalie Goulet, dans un entretient accordé à Arab News en français, salue l’ambition et l'engagement de l’Arabie saoudite dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière.

« L'Arabie saoudite a été en tête de ‘No Money for Terror’ dans le temps. Elle en est absolument capable, et en plus, elle a un leader très fort et une vision claire, » declare la sénatrice.

Une volonté politique affirmée

Pour Nathalie Goulet, l’évolution du Royaume ne fait aucun doute.

« Le Prince Mohammed Ben Salman, dès son arrivée au pouvoir, a immédiatement réglé les questions de corruption. Il a insufflé une politique et une volonté. »

Cette transformation accompagne l’ouverture rapide du Royaume, notamment dans le cadre de la Vision 2030, et s’inscrit dans un effort plus large pour assainir le climat des affaires et attirer des investissements étrangers dans un cadre juridico-financier stable.

« Ça se passe très bien. Mais c’est aussi une question de volonté. Et la volonté en Arabie saoudite est très marquée. »

Riyad, prochain centre de gravité régional pour la compliance

L’événement d’octobre réunira régulateurs, banquiers, juristes et spécialistes de la conformité du monde entier. Pour Nathalie Goulet, c’est une opportunité cruciale :

« Ce que j’attends, ce sont des échanges de bonnes pratiques très concrets. Car parfois, ce ne sont pas les lois qui changent les choses, ce sont aussi les interactions entre professionnels, au quotidien. »

Elle y partagera notamment son expérience sur les enjeux de transparence financière et de coopération internationale.

Des progrès significatifs et une coopération régionale renforcée

À la suite de sa participation au sommet Fighting Financial Crime à Abou Dhabi les 10 et 11 septembre derniers, Nathalie Goulet a salué les efforts des Émirats arabes unis, récemment sortis de la liste grise du GAFI.

« Il y a une vraie volonté au plus haut niveau. Et cette volonté est contagieuse. On voit aussi l’implication saoudienne, par exemple par l'intermédiaire de Nazaha, l'autorité de lutte contre la corruption. »

Pour elle, la dynamique régionale est en marche : extraditions facilitées, respect accru des règles de coopération judiciaire, montée en compétence des autorités locales.

Un enjeu global et des réponses encore fragmentées

Malgré ces progrès, selon la sénatrice, le constat demeure alarmant : entre 2 et 5 % du PIB Mondial, seraient issus du blanchiment d’argent, mais seulement 1 à 2 % des fonds sont effectivement récupérés.

« Ce sont des milliards qui échappent aux écoles, aux hôpitaux, aux routes. Et un immense manque à gagner pour les citoyens. »

Outre l’utilisation massive de cryptoactifs non régulés et le traffic de migrants, Nathalie Goulet alerte sur les techniques des réseaux criminels de plus en plus inventives : trafic d’or déguisé en café et cargaisons de bananes trafiquées.

Enjeux spécifiques au Moyen-Orient

Le Moyen-Orient n’échappe pas à ces mutations. Nathalie Goulet pointe plusieurs problématiques: le trafic d’or, l’usage débridé des crypto-actifs, et la contrefaçon massive.

« La contrefaçon, ce ne sont pas que des faux sacs. Ce sont aussi des faux médicaments, des pièces détachées défectueuses, du tabac illicite… Le coût global est estimé à plus de 650 milliards de dollars par an soit 2.5% du commerce mondial, (NDLR: Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle, 2022). »

Elle insiste sur la nécessité de renforcer la traçabilité, même dans des réseaux informels comme les systèmes de transfert d’argent ou certaines plateformes numériques.

La coopération et la formation au cœur de la réponse

Face à ces défis, Nathalie Goulet appelle à une action multilatérale renforcée : formations spécialisées, partage d’informations, benchmarking international et adoption des nouvelles technologies.

« Il faut former les magistrats, les douaniers, les régulateurs. Mais aussi renforcer la coopération entre pays et partager les bonnes pratiques. »

Elle évoque aussi le rôle central de l’intelligence artificielle dans la détection des flux suspects, et appelle à la création de bourses d’étude sur les crypto-actifs et leurs mécanismes.

Arabie saoudite : vers un rôle structurant dans le système international

Alors que l’Arabie saoudite s’impose de plus en plus comme un hub régional de la finance, la question de son influence future au sein d’organisations comme le GAFI se pose.

« Le Royaume a les moyens, l’ambition et la volonté. Il applique déjà les règles, coopère efficacement, et montre l’exemple. »

La nomination d’un Émirien à la tête d’Interpol illustre aussi l’émergence de la région dans la gouvernance sécuritaire globale.

Un combat global au service des citoyens

Selon Nathalie Goulet, l’enjeu dépasse largement les frontières des États et des institutions financières et ne peut être reléguée au second plan, même en temps de crise économique.

« Justement, parce que le climat économique est dégradé, on ne peut pas laisser l’argent échapper à la société. La criminalité détourne les ressources publiques. C’est un combat pour le citoyen, pour l’école, pour l’hôpital, » explique la sénatrice.

Riyad marquera une nouvelle étape. Et pour elle, chaque conférence, chaque échange entre professionnels, chaque progrès technique ou réglementaire contribue à une économie plus saine et plus équitable.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.