Une trentaine de djihadistes tués par les soldats maliens et la force européenne Takuba

Les attaques de Bamako vont crescendo contre la France et les Européens. La junte au pouvoir a expulsé la semaine dernière l'ambassadeur français et exigé le départ d'un contingent danois fraîchement déployé au Mali. (AFP)
Les attaques de Bamako vont crescendo contre la France et les Européens. La junte au pouvoir a expulsé la semaine dernière l'ambassadeur français et exigé le départ d'un contingent danois fraîchement déployé au Mali. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 09 février 2022

Une trentaine de djihadistes tués par les soldats maliens et la force européenne Takuba

  • Symbole d'une Europe de la défense chère à Emmanuel Macron, ce groupement Takuba de 800 militaires est désormais dépendant du bon vouloir de la junte malienne
  • Cette annonce intervient alors que l'avenir de la task force Takuba, née en 2020 à l'initiative de Paris et à laquelle participent une dizaine de pays européens, est menacée

PARIS: Une trentaine de jihadistes ont été tués début février dans le Liptako malien par les forces spéciales européennes du groupement Takuba et les forces armées maliennes qu'elles accompagnent au combat, a annoncé mardi l'état-major français, en pleine période de tension diplomatique entre Bamako et Paris.


"C'est la première fois qu'une unité malienne engagée auprès de Takuba obtient un tel bilan opérationnel", fait valoir l'état-major, en précisant que cette opération menée du 1er au 6 février dans la zone dite des "trois frontières" aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger a permis de saisir "de nombreux équipements et composants pour la fabrication d'engins explosifs improvisés".


Cette annonce intervient alors que l'avenir de la task force Takuba, née en 2020 à l'initiative de Paris et à laquelle participent une dizaine de pays européens, est menacée.


Face à une junte hostile qui vient d'expulser son ambassadeur et a exigé le départ d'un contingent danois fraîchement déployé au Mali, Paris s'est donné jusqu'à mi-février pour décider avec ses partenaires européens de l'avenir de leur présence militaire dans ce pays, où la France se bat depuis 2013 au prix de 53 soldats tués.

 

«Poursuivre la lutte contre le terrorisme», priorité de la France au Sahel

La priorité de la France reste de "poursuivre la lutte contre le terrorisme" aux côtés des pays africains, a assuré mardi le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, à l'heure où les relations entre Paris et Bamako sont au plus bas.


"On veut aider les pays africains, pour eux et aussi pour nous. Notre priorité c'est de poursuivre la lutte contre le terrorisme aux côtés des pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger, Burkina Faso)", a déclaré le général lors d'une rencontre avec la presse à Abidjan. 


"Ce n'est jamais quelque chose d'agréable quand il y a une incompréhension de ce que font les forces françaises. Il faut se poser la question de pourquoi une partie de l'opinion publique ne comprend pas pourquoi on est là", a-t-il ajouté. 


Les troupes françaises et les forces spéciales européennes de Takuba sont la cible de critiques virulentes d'une partie des populations au Sahel mais aussi de la classe politique malienne. 


Lundi, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, a ainsi accusé ce groupement de "diviser le Mali". 


Les attaques de Bamako vont crescendo contre la France et les Européens. La junte au pouvoir a expulsé la semaine dernière l'ambassadeur français et exigé le départ d'un contingent danois fraîchement déployé au Mali. 


Paris s'est donné jusqu'à mi-février pour décider avec ses partenaires européens de l'avenir de leur présence militaire dans ce pays, où la France se bat depuis 2013 au prix de 53 soldats tués. L'idée d'un départ du Mali n'est pas exclue. 


"Si on modifie le dispositif au Mali on réfléchira ensemble à la meilleure façon de nous engager aux côtés des pays africains et on agira ensemble avec les pays africains", a martelé le général Thierry Burkhard.


"Le combat contre le terrorisme ne peut être gagné qu'avec les armées nationales", a-t-il poursuivi.


"Nous n’avons pas réussi à synchroniser l’action militaire avec un renforcement ou un retour de l’Etat et avec le développement", du nord du Mali, a-t-il aussi déploré.

Cette réflexion pourrait bien aboutir au départ du Mali des troupes françaises et des forces spéciales de Takuba, qui ont été la cible mardi de critiques virulentes de la part du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, qui a accusé ce groupement de "diviser le Mali". 


Takuba, "c'est +le sabre+, en (langue) songhai et en tamasheq, ça n'est pas un nom qui a été pris par hasard", a-t-il dit.


Selon les détails fournis par l'état-major dans un communiqué, "du 1er au 6 février 2022, une unité de la Task force Takuba composée du Task group franco-estonien en partenariat de combat avec l'Unité légère de reconnaissance et d'intervention (ULRI) numéro 4, a opéré dans le Liptako malien. Durant cette mission de harcèlement, différents groupes de terroristes ont été localisés, identifiés et neutralisés par les soldats maliens, appuyés par la force (antijihadiste française) Barkhane".


"Cette opération témoigne du haut niveau de coopération, d'autonomie et de maturité de l'ULRI numéro 4 ainsi que de l'efficacité du partenariat de combat entre les forces armées maliennes (FAMa) et la TF Takuba", fait valoir l'état-major.


Symbole d'une Europe de la défense chère à Emmanuel Macron, ce groupement Takuba de 800 militaires est désormais dépendant du bon vouloir de la junte malienne. La Norvège a annoncé qu'elle renonçait à envoyer un petit contingent, faute d'accord avec Bamako.


La relocalisation de la force Takuba, créée par Paris pour partager le fardeau, n'est pas envisageable dans sa forme actuelle. Mais son principe d'accompagnement au combat des armées locales par de petits contingents de forces spéciales européennes pourrait être proposé à d'autres pays de la région, avance-t-on de source diplomatique. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.