SNCF: la fermeture des guichets dans les petites gares d'Ile-de-France inquiète

Les chemins de fer à la gare de Rennes la photo a été prise le 9 décembre 2019 ( AFP )
Les chemins de fer à la gare de Rennes la photo a été prise le 9 décembre 2019 ( AFP )
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Publié le Mercredi 09 février 2022

SNCF: la fermeture des guichets dans les petites gares d'Ile-de-France inquiète

  • Les syndicats ont compté 133 guichets voués à la fermeture dans des petites gares faiblement fréquentées de la région parisienne
  • La direction du groupe ferroviaire s'est voulu rassurante et annonce que malgré les fermetures de guichets, il n'y aura pas de suppression d'emplois

PARIS: Fermeture de guichets en gare, suppressions de postes, montée en puissance de la dématérialisation: la réorganisation du réseau Transilien par la SNCF et Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports publics en région parisienne, inquiète syndicats et élus.

"La fermeture des guichets signifie une déshumanisation encore plus forte des transports. Sur des éléments de forts trafics comme en Ile-de-France, c'est une erreur funeste", accuse Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots.

Au total, la CGT-Cheminots et SUD-Rail ont compté 133 guichets voués à la fermeture dans des petites gares faiblement fréquentées de la région parisienne. 

SUD-Rail évoque même la suppression de 338 postes d'agents commerciaux en gare, soit "plus de 500 emplois". Des chiffres contestés par la SNCF, selon qui le projet n'est pas encore totalement finalisé.

Il y aura bien des fermetures de guichets, mais pas de suppressions d'emplois, tempère le groupe ferroviaire. Le but est de "s'adapter au comportement des voyageurs qui a fortement progressé vers le digital", souligne une porte-parole de Transilien, la division des trains de la banlieue parisienne.

"L'idée, c'est d'éviter que des agents se retrouvent seuls pendant des heures avec très peu d'actions guichet à faire", précise-t-elle. "Il fallait qu'on +redispatche+ nos forces vives là où on en a le plus besoin."

La SNCF prévoit donc de renforcer ses équipes mobiles pour les déployer là où c'est nécessaire lorsqu'il y a des situations perturbées, un événement exceptionnel ou des retards importants.

Et même si la présence de cheminots sera par endroits diminuée, "un voyageur peut toujours solliciter un téléconseiller via le numéro de service client ou un interphone" en cas de problème, indique Transilien.

Des mesures insuffisantes pour Romain Pitelet, responsable CGT-Cheminots pour tout le sud de l'Ile-de-France. "On est dans le transport de masse, le petit numéro d'urgence en cas d'événement, ça va vite montrer ses limites", insiste-t-il.

Concurrence avant l'heure

Surtout, "la SNCF fait le choix de catégoriser ses usagers", s'indigne Romain Pitelet. "Il y aura ceux qui fréquentent les grande gares ou les gares qui intéressent la SNCF, le centre de Paris, des gares comme Versailles, et puis il y aura des usagers qui fréquentent des gares moyennes ou petites et qui n'auront plus de guichet", détaille-t-il.

Pour lui, il y a deux sujets: la volonté de la SNCF de dégager des marges sur un contrat particulièrement important et celle de IDFM de réduire la voilure dans une préfiguration "de ce que pourraient être les appels d'offre d'ouverture à la concurrence". 

La disparition des agents commerciaux et des guichets, remplacés par des automates qui n'acceptent que la carte bleue, inquiète aussi Fabien Dumas, secrétaire fédéral de SUD-Rail. 

"Qu'est-ce qu'on fait des gens qui n'ont que du liquide?", s'interroge-t-il. "Sur la banlieue nord par exemple, il y a beaucoup de gens en difficulté qui n'ont pas de carte bleue", ajoute-t-il.

"Il y a encore des choses à améliorer", reconnaît Transilien.

Des élus se mobilisent également pour contester la réorganisation. Le député de Seine-et-Marne Jean-Louis Thiériot (LR) a lancé une pétition pour s'opposer à la fermeture des guichets dans les gares de sa circonscription.

Mardi, les élus communistes du conseil régional ont distribué des tracts en gare de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), où il n'y aura bientôt plus de personnel à partir de 20H00.

Les syndicats, qui appellent à manifester devant le siège du conseil régional le 16 février, s'inquiètent aussi des suppressions de postes. 

"Il serait faux d'imaginer que comme il n'y a pas de licenciement à la SNCF, les suppressions de postes se font de manière indolores", insiste Thomas Cavel de la CFDT.

Si Transilien veut transférer les agents concernés dans ses équipes mobiles, ceux qui ne le souhaiteront pas "seront accompagnés dans des mobilités géographiques ou fonctionnelles", promet cette activité de la SNCF, qui prévoit de recruter 150 agents en 2022.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.