Le Haut-Karabakh place Erdogan sur une trajectoire de collision avec l'OTAN

Erdogan exhorte l'Azerbaïdjan à continuer de se battre jusqu'à la reprise des territoires qu'il a perdus dans sa guerre avec l'Arménie au début des années 1990, et qui a tué 30 000 personnes. (AFP)
Erdogan exhorte l'Azerbaïdjan à continuer de se battre jusqu'à la reprise des territoires qu'il a perdus dans sa guerre avec l'Arménie au début des années 1990, et qui a tué 30 000 personnes. (AFP)
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Publié le Mardi 06 octobre 2020

Le Haut-Karabakh place Erdogan sur une trajectoire de collision avec l'OTAN

  • Le chef de l'Alliance le somme de calmer le conflit mais le président turc exhorte l'Azerbaïdjan à continuer de se battre
  • L'adhésion de la Turquie à l'OTAN est à l’épreuve d’autant plus qu'Ankara a acheté un système de défense antimissile à la Russie

DJEDDAH : Recep Tayyip Erdogan a été propulser sur une trajectoire de collision avec l'OTAN lundi après que le chef de l'alliance militaire occidentale ait sommé le président turc de calmer le conflit au Haut-Karabakh.

«Nous sommes profondément préoccupés par l’escalade des hostilités. Toutes les parties doivent immédiatement cesser les combats et trouver un moyen vers une résolution pacifique », a déclaré le chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, après des entretiens avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. «Et je m'attends à ce que la Turquie utilise son influence considérable pour calmer les tensions.»

Mais quelques minutes avant ses propres entretiens avec Stoltenberg, Erdogan a exhorté l'Azerbaïdjan à continuer de se battre jusqu'à la reprise des territoires qu'il a perdus dans sa guerre avec l'Arménie au début des années 1990, guerre qui a fauché 30 000 personnes.

L'Azerbaïdjan « réagit à une attaque et sauve le Karabakh de l’occupation», a déclaré Erdogan.

«Nous, Turquie, déclarons être toujours du côté azerbaïdjanais. Tant que la question du Karabakh n’est pas résolue, il ne sera pas possible de mettre fin au conflit dans la région. »

L'adhésion de la Turquie à l'OTAN est mise à rude épreuve d’autant plus qu'Ankara a acheté un système de défense antimissile à la Russie, ce qui constitue une menace militaire de premier ordre pour l'alliance, et a commencé sa recherche de gisements pétrolifères et gaziers dans les eaux territoriales de la Grèce, alliée de l'OTAN.

«L'appel de Stoltenberg est inhabituel car l'OTAN a par le passé semblé impuissante face aux incursions de la Turquie en Syrie, et qui ont entraîné des souffrances massives de civils», a déclaré Seth J. Frantzman, directeur exécutif du Middle East Center for Reporting and Analysis. Nouvelles arabes.

La Turquie est le principal pays à alimenter la violence dans le Caucase parce que l'Azerbaïdjan croit avoir un allié puissant, estime Frantzman.

«La Turquie exporte également des mercenaires syriens, ce qui est également préoccupant pour les États-Unis. Et n’oublions pas les allégations selon lesquelles la Turquie aurait utilisé un radar de fabrication russe pour suivre les avions de combat grecs. De tels actes constituent un motif de préoccupation constant pour l’OTAN. »

Alors que les combats se poursuivent dans le Haut-Karabakh lundi, l'Azerbaïdjan et l'Arménie se s’accususent mutuellement d'attaquer des zones civiles, et ont déclarent que le nombre de morts augmente à la suite des combats les plus meurtriers dans le Caucase du Sud depuis plus de 25 ans.

L'Azerbaïdjan a déclaré que des villes azéries en dehors du Haut-Karabakh ont été frappées, ce qui déplace les combats vers le territoire à partir duquel les pipelines acheminent le gaz et le pétrole azéri vers l'Europe. Le président Ilham Aliyev a déclaré que l'Arménie devait retirer ses troupes pour que l'action militaire cesse.

Mais le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a appelé des militaires en retraite depuis l'année dernière à se porter volontaires pour se battre. "Ils vont mener une guerre de survie pour leur patrie", a-t-il dit.

Ce texte est une traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.