Washington met le viseur sur le chef du groupe Etat islamique en Afghanistan

Des travailleurs enlèvent les décombres d'une cachette présumée de l'État islamique à la suite d'une opération menée par des membres talibans contre l'État islamique-Khorasan, la section locale du groupe djihadiste, à Kandahar, le 15 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des travailleurs enlèvent les décombres d'une cachette présumée de l'État islamique à la suite d'une opération menée par des membres talibans contre l'État islamique-Khorasan, la section locale du groupe djihadiste, à Kandahar, le 15 novembre 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 11 février 2022

Washington met le viseur sur le chef du groupe Etat islamique en Afghanistan

Des travailleurs enlèvent les décombres d'une cachette présumée de l'État islamique à la suite d'une opération menée par des membres talibans contre l'État islamique-Khorasan, la section locale du groupe djihadiste, à Kandahar, le 15 novembre 2021. (Photo, AFP)
  • «Ghafari est chargé d'approuver toutes les opérations de l'EI-K (...) et de trouver les financements pour perpétrer ces opérations», a estimé le département d'Etat
  • Ghafari est crédité notamment de l'attentat de l'aéroport de Kaboul le 26 août (185 morts dont 13 soldats américains), mais aussi d'opérations sophistiquées comme le siège de la prison de Jalalabad pendant 20 heures en 2020

PARIS: Sanaullah Ghafari a présidé à la spectaculaire résurgence du groupe Etat islamique (EI) en Afghanistan à la tête de l'EI-K, multipliant les actions violentes pour décrédibiliser le régime des talibans. Un bilan macabre qui lui vaut désormais d'être dans le viseur de Washington. 

Juste après la mort dans un raid américain en Syrie du chef de l'EI, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi de son nom d'emprunt, les Etats-Unis ont offert 10 millions de dollars pour toute information permettant « d'identifier ou localiser » le chef de l'EI au Khorasan (EI-K, la branche de l'EI en Afghanistan), aussi connu sous le nom de Shahab al-Muhajir.  

« Ghafari est chargé d'approuver toutes les opérations de l'EI-K (...) et de trouver les financements pour perpétrer ces opérations », a estimé le département d'Etat, qui l'avait inscrit en novembre sur la liste noire américaine des « terroristes » étrangers. 

Mais pour le reste, son parcours reste parsemé d'inconnues, jusqu'à son origine: il est décrit comme afghan par certains, irakien par d'autres.  

« On connait peu de choses sur al-Muhajir », écrit ainsi l'ONG Counter-Extremism Project (CEP). Chef de l'EI-K depuis mi-2020, il est présenté par la propagande comme un chef militaire, l'un des « lions urbains » de l'EI à Kaboul « qui a participé à la planification et l'organisation d'opérations de guérilla et d'attaques suicides complexes », selon le CEP.  

Lié au départ au réseau ultraconservateur Haqqani, une faction des talibans historiquement proche d'Al-Qaïda, Ghafari a « fourni une compétence majeure et son accès aux réseaux » pour permettre à l'EI-K de survivre aux violentes attaques des talibans et des Américains en 2020, précise l'ONG.  

Trou d'air en 2020 

Depuis, l'EI-K affiche une efficacité dévastatrice. La société Jihad Analytics (JA), spécialisée dans l'analyse du jihad mondial et cyber, souligne que le groupe a revendiqué 340 attaques en 2021, soit son niveau record de 2018, lorsque le groupe était classé l'une des quatre organisations terroristes les plus meurtrières de la planète par l'index mondial du terrorisme.  

« L'EI-K a connu un vrai trou d'air en 2020 », analyse pour l'AFP Damien Ferré, fondateur de JA. « En 2021, il a retrouvé des couleurs en réussissant à mener des attaques sanglantes et surtout à diversifier ses zones d'attaque dans le pays après le retour des talibans fin août ».  

Ghafari est crédité notamment de l'attentat de l'aéroport de Kaboul le 26 août (185 morts dont 13 soldats américains), mais aussi d'opérations sophistiquées comme le siège de la prison de Jalalabad pendant 20 heures en 2020, rappelaient récemment les chercheurs Amira Jadoon et Andrew Mines dans la revue War on the rocks. 

« Son but a été de sortir l'organisation de cette période de relatif déclin en doublant les attaques sectaires contre des minorités vulnérables, puis en lançant une guerre revitalisée contre les talibans », relevaient-ils. 

Très actif, il a aussi développé une stratégie à la fois en phase avec les ambitions planétaires de l'EI-centrale et ancrée dans les réalités locales afghanes, terreau d'une multitude de groupuscules djihadistes.  

Ghafari a ainsi « demandé à ses commandants intermédiaires de mener des activités sociales dans les zones contrôlées par l'EI-K, ce qui renforcera son image de leader » et lui a permis de supplanter nombre de chefs tribaux, estime Asif Fuard, chercheur à la General Sir John Kotelawala Defence University, au Sri Lanka.  

Programme régional  

« L'EI-K sera en capacité de saper le pouvoir des talibans en initiant une diplomatie inter-tribale et en séduisant la population locale déçue par le gouvernement », ajoute-t-il. 

Mais les ambitions de cet homme de 27 ans seulement, selon le CEP, ne se limitent pas à l'Afghanistan. Le groupe d'experts des Nations unies sur le terrorisme indique que l'EI-K développe « un programme régional plus large, menaçant les pays voisins d’Asie centrale et d’Asie du Sud ». 

Et Ghafari gère aujourd'hui, indique le CEP, le bureau Al-Sadiq de l'EI qui gère une zone couvrant Afghanistan, Bangladesh, Inde, Maldives, Pakistan, Sri Lanka et Etats d'Asie centrale. 

Hautement apprécié par l'EI centrale, -- l'organe officiel Al-Naba l'a souvent affiché en une ces derniers mois -- le chef djihadiste entretient des liens étroits avec elle, quand d'autres franchises adoptent une gestion plus locale et plus autonome. 

Il peut aussi espérer attirer encore plus de combattants étrangers, comme jadis l'EI en Syrie et en Irak, du temps du califat autoproclamé (2014-2019). Le groupe approcherait aujourd'hui les 4 000 combattants, selon les experts onusiens. 

Les attaques-suicides de l'EI-K, sur fond de crise économique et de porosité des frontières, « pourraient transformer l'Afghanistan en nouveau point chaud pour les partisans de l'EI du Moyen-Orient et d'Asie centrale et du sud », craint ainsi Uran Botobekov, expert kirghize du mouvement djihadiste. 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Short Url
  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt

 


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.