France-Algérie: 5e édition du prix Bouamari-Vautier à l’IMA

L’Association France-Algérie (AFA) organise la 5e édition du prix Bouamari-Vautier. Photo fournie.
L’Association France-Algérie (AFA) organise la 5e édition du prix Bouamari-Vautier. Photo fournie.
Short Url
Publié le Vendredi 11 février 2022

France-Algérie: 5e édition du prix Bouamari-Vautier à l’IMA

  • La cérémonie de remise de prix est prévue le 14 février à l’Institut du monde arabe en présence d’Arnaud Montebourg, président de l’AFA, et de Jack Lang, président de l’IMA
  • Le prix Bouamari-Vautier, soutenu par l’ambassade de France et les instituts français en Algérie, porte les noms de deux grands réalisateurs, l’un algérien, l’autre français

PARIS: En partenariat avec l’Institut du monde arabe (IMA), l’Association France-Algérie (AFA) organise la 5e édition du prix Bouamari-Vautier. La cérémonie de remise de prix est prévue le 14 février à l’Institut du monde arabe en présence d’Arnaud Montebourg, président de l’AFA, et de Jack Lang, président de l’IMA.

Créée en 1963 par Edmond Michelet, alors garde des sceaux, avec le soutien du général de Gaulle et la volonté de personnalités de la société civile comme Germaine Tillion, Raymond Aron, Stéphane Hessel, Jean Daniel et François Mauriac, l’AFA s’inscrit dans un esprit de renforcement des relations d’amitié, de fraternité et des liens culturels entre les deux peuples.

ima

Nous célébrerons bientôt le 60e anniversaire des accords d’Évian. Le prix Bouamari-Vautier, soutenu par l’ambassade de France et les instituts français en Algérie, porte les noms de deux grands réalisateurs, l’un algérien, l’autre français. Ils sont considérés en Algérie comme les pères fondateurs du cinéma algérien. Ce prix, qui récompense chaque année la production cinématographique algérienne d'aujourd'hui, comprend deux catégories: la fiction et le documentaire. «Le prix Bouamari-Vautier est destiné à honorer les réalisateurs et les réalisatrices du cinéma algérien émergent», soulignent les organisateurs.

 

Qui sont Mohamed Bouamari et René Vautier?

Mohamed Bouamari, acteur et réalisateur, a travaillé avec Gillo Pontecorvo pour La Bataille d’Alger (1966), Mohammed Lakhdar-Hamina pour Le Vent des Aurès (1967) et Costa-Gavras pour(1969). Il a réalisé les films suivants: Le Charbonnier (1972), L’Héritage (1974), À l’ombre des remparts (1988) et Le Mouton (2006).

René Vautier, réalisateur et scénariste, diplômé de l’Idhec, est aussi un anticolonialiste militant. Il fut un témoin actif de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Parmi ses réalisations: Avoir 20 ans dans les Aurès (1972). Dès l'indépendance d'Alger, il a jeté les bases du cinéma algérien (il fut directeur du Centre audiovisuel d'Alger) et a créé un dispositif de projections itinérantes, appelé «Cinépop», destiné à instaurer un dialogue, grâce à l'image, entre les peuples d’Algérie et de France. Il est considéré en Algérie comme l’un des pères fondateurs du cinéma algérien.

Flora Boumia, coordinatrice de l’AFA et créatrice de l’agence d’ingénierie culturelle et de relations publiques Les 2 Rives (Les 2 RR), explique à Arab News en français les liens indéfectibles entre l’Algérie et la France. «J’ai deux amours: l’Algérie, mon pays de naissance, pour lequel j'ai un fort attachement, et la France, un pays que j’aime profondément, où j'ai grandi et qui a accueilli mes parents en 1972. Ces deux pays ont créé mon histoire.»

Elle ajoute: «C’est dans cet esprit que je me suis engagée dans l’Association France-Algérie, pour apporter ma contribution à la réalisation de ses objectifs. Je souhaitais participer au tissage de liens indestructibles, culturels et amicaux entre mes deux pays», conclut-elle.

«Une communauté sensible»
De son côté, Arnaud Montebourg, président de l’Association France-Algérie, considère le cinéma comme la meilleure chance de dialogue entre les deux peuples, les deux cultures. «L’Association France-Algérie est heureuse de faire mieux connaître le cinéma algérien émergent, et d’abord auprès du public français. Nous avons tant en commun. Les nouveaux talents qui marquent la scène de la création algérienne nous touchent et nous émeuvent parce qu’ils évoquent la commune condition humaine, ses drames et ses espoirs», déclare-t-il. «De part et d’autre de la Méditerranée se crée ainsi une communauté sensible, faite d’émotions ressenties en commun et de défis à relever ensemble. C’est la meilleure réponse aux fauteurs de discorde: nos deux peuples ont besoin de mieux se connaître et de faire vivre cet humanisme moderne, qui, depuis l’Antiquité et par-delà les épreuves, peut offrir au monde un témoignage de fraternité si nécessaire à notre temps», ajoute-t-il.

Histoires de l’Algérie contemporaine
Le jury est composé de six membres: Dominique Cabrera, réalisatrice et enseignante; Alexandre Arcady, producteur et réalisateur; Farid Bentoumi, réalisateur et acteur; Emmanuel Besnier, producteur et réalisateur; Denise Brahimi, auteure, spécialiste du cinéma maghrébin; Nadir Moknèche, réalisateur. Les films présentés lors de cette 5e édition racontent des histoires de l’Algérie contemporaine avec pour objectif de mieux comprendre la société algérienne d’aujourd’hui.

Cigare au miel de Kamir Aïnouz, Ibrahim de Samir Guesmi, La Vie d’après d’Anis Djaad, Rêve d’Omar Belkacemi, Soula de Salah Issaad et Voyage en Kabylie de Hace Mess et Mathieu Tuffreau représentent la sélection du jury des films de fiction. Les Visages de la victoire de Lyèce Boukhitine, Leur Algérie de Lina Soualem et Ne nous racontez plus d’histoire de Carole Filiu-Mouhali et Ferhat Mouhali figurent quant à eux dans la série documentaire.

La Vie d'après d’Anis Djaad, un film qui a été sélectionné au Festival international du film d’Amiens (2021), raconte l’histoire d’une femme de ménage qui vit seule dans un douar situé dans l’Ouest algérien. Elle mène une vie dure, mais la gagne honnêtement, et doit supporter les commérages et les rumeurs qui courent à son sujet. Pour y échapper, elle décide de quitter son village et de s’installer en ville. Sa vie deviendra-t-elle moins pénible?

Rêve d’Omar Belkacemi, sélectionné au festival Cinemed de Montpellier l’année dernière, raconte l’histoire de Koukou, un jeune de 20 ans qui vit en Kabylie, dans un village de haute montagne. Mais son look et son comportement original dérangent. Les sages du village finissent par l’interner dans un asile psychiatrique. Révolté par cette décision, son frère Mahmoud, qui enseigne la philosophie dans un lycée à Bejaïa, vient à son secours et tente de se dresser contre la morale et l’ordre établi. Mais il n’y parvient pas et n’a d’autre choix que de fuir le village.

Dans la catégorie documentaire, Ne nous racontez plus d’histoire, de Ferhat Mouhali et Carole Filiu-Mouhali, a été sélectionné par le festival PriMed (France, 2020), le Luxor African Film Festival (Égypte, 2020), le festival Vues d'Afrique (Montréal 2021), Beyond Borders (Kastellorizo, Grèce, 2021), le festival du Film et forum international sur les droits humains (Suisse, 2022). Il évoque les vies de Ferhat Mouhali et de Carole Filiu-Mouhali. Cette histoire est marquée par la guerre d’Algérie. Elle est une journaliste française, fille de pieds-noirs; lui est un réalisateur algérien qui milite pour les droits humains. Tous deux relatent leurs souvenirs traumatisants. Loin de l’historiographie officielle, ils ont rencontré des témoins dont la parole a été volontairement oubliée. Ils ont voulu mener un travail sur les mémoires et faire entendre une vérité plus apaisée entre les deux pays.

Lors de cette 5e édition, l’AFA remettra une récompense spéciale à l’un des films sélectionnés. La cérémonie de remise du prix Bouamari-Vautier, le 14 février prochain, sera suivie par la projection du film récompensé.

 


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
Short Url
  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

--
Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

--
Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

--
Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

--
La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

--
Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.