Quatre chercheuses au sein de la FAO protègent les ressources marines

La chercheuse tunisienne Olfa Ben Abdallah discute avec un pêcheur artisanal sur sa braque (GFCM)
La chercheuse tunisienne Olfa Ben Abdallah discute avec un pêcheur artisanal sur sa braque (GFCM)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Quatre chercheuses au sein de la FAO protègent les ressources marines

  • En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, quatre chercheuses de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée de la FAO montrent la voie
  • « La science a besoin des femmes », souligne la chercheuse tunisienne Olfa Ben Abdallah qui crée des modèles durables de stocks ichtyologiques

La Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) est un organe régional de gestion des pêches créé dans le cadre de la FAO. Elle œuvre à l’utilisation durable et à la conservation des ressources marines et au développement durable de l’aquaculture en Méditerranée et en mer Noire.

Son action s’appuie sur les compétences techniques de scientifiques spécialisés en gestion des pêches. Depuis la création de l’organe en 1952, de plus en plus de femmes sont venues grossir les rangs du personnel. Aujourd’hui, elles jouent un rôle important dans les groupes d’experts, les comités consultatifs et les organes de décision et comptent pour la moitié du personnel du secrétariat de la Commission, une proportion qui se réduit, malheureusement, à l’échelle mondiale, à moins de 30 pour cent des chercheuses en sciences.

Dans le cadre des histoires réelles qu’il diffuse désormais, le Bureau des actualités et médias de la FAO est allé à la rencontre de quatre femmes à la pointe du progrès scientifique dans le secteur des pêches. Il s’agit ici de refléter une volonté de la FAO de promouvoir l’égalité des genres en Méditerranée et en mer Noire, qu’Arab News en français se charge de relayer.

Les femmes ont besoin de la science, et la science a besoin des femmes

En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, quatre chercheuses de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée montrent la voie.

Olfa Ben Abdallah : « rattraper les hommes et enrichir les viviers de talents »

Originaire de l’est de la Tunisie, Olfa Ben Abdallah est titulaire d’un doctorat en pêche. Dans sa famille, Olfa a été la première à faire de la science son métier et travaille dans ce domaine depuis 15 ans.

Chercheuse à l’Institut national tunisien des sciences et des technologies marines, elle siège dans des groupes techniques de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée en qualité de spécialiste nationale des stocks de poissons démersaux (NDLR : vivant près du fond des mers) et des crustacés des côtes.

Dans le cadre de son travail, elle utilise les données disponibles pour créer des modèles durables de stocks ichtyologiques. Sa participation aux travaux de la Commission lui permet de contribuer davantage aux efforts internationaux, juge-t-elle.

«La pêche n’est pas uniquement une activité entre une espèce d’intérêt commercial et un pêcheur, explique Olfa. Je mène des études temporelles et spatiales sur les niveaux auxquels les composantes des écosystèmes se détériorent.»

Olfa estime que «les femmes scientifiques peuvent faire valoir leurs compétences, prendre confiance en elles, rattraper les hommes sur le plan des capacités et enrichir les viviers de talents».

Le message qu’elle souhaite transmettre est le suivant: «soyez déterminées et inventives, car les femmes ont besoin de la science, et la science a besoin des femmes».

Elisabetta Betulla Morello : «  Lisez ! »

Titulaire d’un doctorat en biologie marine, Elisabetta Betulla Morello travaille à la Commission comme spécialiste des ressources halieutiques. De double nationalité italienne et australienne, elle a passé une vingtaine d’années à faire de la recherche scientifique auprès du Conseil national italien de la recherche et de l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth, en Australie.

Le conseil que Betulla donne aux jeunes femmes souhaitant travailler dans le domaine des sciences est simple: «lisez, lisez, lisez encore, faites preuve de rigueur, de méticulosité et d’honnêteté. Réfléchissez avant de poser des questions et croyez en vous, toujours. Enfin, travaillez dur, mais sans oublier de vous amuser».

Yoana Georgieva : « La mer coule dans mes veines »

Originaire de la ville de Bourgas, en Bulgarie, sur la côte occidentale de la mer Noire, Yoana Georgieva a fait une thèse de doctorat en modélisation des écosystèmes et en évaluation des stocks ichtyologiques, la toute première rédigée en bulgare, sa langue maternelle, sur ce sujet. Chercheuse à l’Académie des sciences de Bulgarie, Yoana travaille aussi comme consultante sur le projet BlackSea4Fish mené par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée où elle examine l’état des espèces exploitées, en particulier l’anchois, le rouget de vase et le turbot, et à formuler des recommandations qui contribueront à restaurer l’écosystème de la mer Noire et à reconstituer les moyens de subsistance des pêcheurs locaux.

«Mon père était plongeur professionnel, et j’ai grandi sur un littoral, raconte-t-elle. Il nous emmenait en excursion, ma sœur et moi. La mer coule dans mes veines, et j’ai choisi d’en faire mon métier », confie-t-elle.

Marianna Giannoulaki : «Ne baissez pas les bras »

De nationalité grecque, Marianna Giannoulaki est titulaire d’un doctorat en dynamique des populations et en modélisation des habitats des petits pélagiques. Directrice de recherche à l’Institut de ressources biologiques marines et des eaux intérieures du Centre hellénique de recherche marine, elle participe aux travaux de la Commission depuis plus de dix ans et prend plaisir à contribuer à la gestion et à la conservation des ressources marines au-delà de ses rives.

Aux jeunes femmes montrant de l’intérêt pour les sciences, son conseil est : «Ne baissez pas les bras, les obstacles sont là pour être surmontés. Ce n’est qu’en suivant son cœur qu’on accomplit de grandes choses.»

« Si nous voulons bénéficier du plein potentiel du genre humain, il faut que les femmes et les hommes soient égaux », souligne la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de la FAO qui martèle : « Commençons par nous assurer que les contributions des femmes soient reconnues à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société ».

 

L'histoire originale est disponible sur : https://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1471550/

 

 


La CPI ne se laissera pas influencer par les «Goliath» de ce monde, promet son procureur

Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. (Photo, AFP)
Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. (Photo, AFP)
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  • Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d'action face à l'offensive israélienne à Gaza
  • La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine

NATIONS UNIES : Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a assuré mardi qu'il ne se laisserait pas "influencer" par les "Goliath" de ce monde, en référence aux menaces le visant dans des dossiers liés à la guerre en Ukraine et à Gaza.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU portant sur son enquête sur les crimes de guerre en Libye, Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d'action face à l'offensive israélienne à Gaza.

"On peut se demander si l'efficacité de la CPI dans ce dossier n'est pas affectée par un projet de loi (...) visant à sanctionner les responsables de la CPI impliqués dans des enquêtes contre les Etats-Unis ou ses alliés",  a lancé l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, en référence à des informations rapportées par la presse sur un projet en ce sens d'élus au Congrès américains.

"Je veux le rassurer, (...) nous ne nous laisserons pas influencer, que ce soit par des mandats d'arrêt de la Russie contre moi ou des membres élus de la Cour, ou par n'importe quel élu d'une autre juridiction", a répondu Karim Kahn, évoquant des "menaces" personnelles et contre son bureau pour les forcer à "arrêter".

La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour son rôle dans la déportation d'enfants en Ukraine.

Début mai, la CPI avait déjà lancé une mise en garde aux "individus qui (la) menacent de représailles", elle ou son personnel, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une "atteinte à l'administration de la justice".

Elle s'exprimait suite à des informations selon lesquelles la Cour s'apprêtait à délivrer des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien -dont pourrait faire partie le Premier ministre Benjamin Netanyahu- en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza en riposte à l'attaque du Hamas.

"Nous avons un devoir de nous battre pour la justice, de nous battre pour les victimes", a insisté Karim Khan mardi devant les membres du Conseil de sécurité.

"Je suis bien conscient qu'il y a des Goliath dans cette salle. Des Goliath avec du pouvoir, de l'influence", mais "nous avons la loi", a-t-il ajouté, assurant qu'il ferait son travail "avec intégrité et indépendance".

 

 


Poutine en Chine cette semaine, en quête d'un soutien plus fort de Pékin

Le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine à l’invitation du dirigeant Xi Jinping, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Pékin le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine à l’invitation du dirigeant Xi Jinping, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Pékin le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Il s'agira du premier déplacement à l'étranger de Vladimir Poutine depuis sa réélection en mars et aussi de la quatrième rencontre entre les deux présidents depuis le début de l'invasion russe en Ukraine
  • Quelques jours avant le lancement de l'opération, Moscou et Pékin avaient affirmé que leur amitié était «sans limites»

PEKIN: Le président russe Vladimir Poutine se rendra en Chine cette semaine avec l'espoir d'obtenir de son "cher ami" Xi Jinping un plus net soutien à sa guerre en Ukraine, une visite annoncée mardi par les deux pays.

Le dirigeant russe "effectuera une visite d'Etat en Chine du 16 au 17 mai", jeudi et vendredi, a annoncé une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.

Il s'agira du premier déplacement à l'étranger de Vladimir Poutine depuis sa réélection en mars et aussi de la quatrième rencontre entre les deux présidents depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022.

Quelques jours avant le lancement de l'opération, Moscou et Pékin avaient affirmé que leur amitié était "sans limites". Depuis, leur relation diplomatique et commerciale s'est renforcée.

"Le président Xi Jinping procédera à un échange de points de vue avec le président Poutine sur les relations bilatérales, la coopération dans divers domaines et les questions internationales et régionales d'intérêt commun", a précisé un autre porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, lors d'un point presse régulier.

De son côté, le Kremlin a indiqué que les deux présidents évoqueraient leur "partenariat global et leur coopération stratégique" et "définir(aient) les domaines-clés de développement de la coopération russo-chinoise, tout en échangeant aussi leurs points de vue sur les questions internationales et régionales".

De nombreux experts estiment que la Russie est de plus en plus dépendante de la Chine, devenue un partenaire économique crucial face à l'avalanche de sanctions occidentales décrétées en réaction à son offensive militaire.

Baisse des exportations 

Ces derniers mois, Pékin a balayé à plusieurs reprises les critiques occidentales sur ses liens avec Moscou, tout en profitant d'importations à prix cassé de gaz et de pétrole de son voisin.

Mais sans vouloir pour autant renforcer son soutien.

"Les Russes veulent que la Chine fasse davantage pour les soutenir, ce que la Chine hésite à faire parce qu'elle ne veut pas compromettre ses relations avec l'Occident", explique à l'AFP Alexander Gabuev, directeur du Centre Carnegie Russie Eurasie.

Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine et ont atteint 240 milliards de dollars (222 milliards d'euros) en 2023, selon les Douanes chinoises.

Mais les exportations chinoises vers son voisin ont chuté en mars et avril cette année, alors que Washington menace de sanctions les institutions financières soutenant l'effort de guerre russe.

Effrayées par ces menaces de sanctions, qui viendraient porter un nouveau coup à une économie chinoise déjà fragile, les banques du géant asiatique sont devenues récemment plus prudentes dans leurs transactions avec la Russie, les suspendant ou les réduisant.

"Les banques chinoises s'inquiètent de l'impact pour leur réputation et cherchent à éviter de grosses sanctions", souligne Elizabeth Wishnick, spécialiste des relations sino-russes au centre de réflexion américain CNA.

Pas «naïfs»

Et tandis que la Chine cherche à apaiser les tensions avec les Etats-Unis, elle pourrait être réticente à renforcer sa coopération avec la Russie.

"Si la Chine souhaite (...) maintenir le dégel, tactique, de ses relations avec les Etats-Unis et limiter la convergence américano-européenne en matière de politique à l'égard de Pékin, elle doit prendre au sérieux la menace américaine de sanctionner ses institutions financières", estime Ali Wyne, du groupe de réflexion International Crisis Group.

Vladimir Poutine et Xi Jinping discuteront ainsi "probablement des moyens par lesquels Pékin pourrait soutenir Moscou de manière moins voyante, peut-être par l'intermédiaire de petites banques chinoises ou de canaux de financement non officiels", estime-t-il.

Plusieurs experts estiment que cette nouvelle rencontre entre les deux présidents servira à réaffirmer l'étroite relation entre les deux dirigeants, à signer quelques accords et à plaider pour un renforcement des échanges commerciaux.

Vladimir Poutine sait parfaitement que Pékin reste déterminé à soutenir Moscou et faire ainsi front commun face à ce que les deux pays dénoncent comme l'hégémonie américaine sur le monde, soulignent ces experts.

Les Russes ne sont pas "naïfs" et "savent très bien que les liens avec l'Occident sont très importants pour la Chine" note M. Gabuev du Centre Carnegie Russie Eurasie.

Mais ils sont toutefois "certains que la Chine ne les laissera pas tomber", souligne-t-il.


Accusations d'interférences au Royaume-Uni: Londres a convoqué l'ambassadeur chinois

Le dirigeant de Hong Kong dit avoir peu de souvenirs d'un homme accusé par la Grande-Bretagne d'espionnage pour le compte de la ville chinoise après la publication d'une photographie semblant les montrer ensemble (Photo, AFP).
Le dirigeant de Hong Kong dit avoir peu de souvenirs d'un homme accusé par la Grande-Bretagne d'espionnage pour le compte de la ville chinoise après la publication d'une photographie semblant les montrer ensemble (Photo, AFP).
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  • Arrêtés début mai, les suspects Chi Leung (Peter) Wai, 38 ans, Matthew Trickett, 37 ans, et Chung Biu Yuen, 63 ans, ont été libérés sous contrôle judiciaire
  • Ils sont inculpés pour aide aux services de renseignement hongkongais et ingérence étrangère

LONDRES: Londres a annoncé avoir convoqué mardi l'ambassadeur chinois au lendemain de la présentation à la justice de trois hommes accusés d'aide aux services de renseignement hongkongais et d'interférence étrangère.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a été "sans équivoque" sur le fait que le comportement récent de la Chine n'est "pas acceptable", a indiqué un porte-parole dans un communiqué, évoquant cyberattaques, espionnage et promesse de récompense dans la traque de militants pro-démocratie à Hong Kong.

Arrêtés début mai, les suspects Chi Leung (Peter) Wai, 38 ans, Matthew Trickett, 37 ans, et Chung Biu Yuen, 63 ans, ont été libérés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur présentation à la justice lundi à Londres.

Chung Biu Yuen est un chef de l'agence du commerce et de l'économie de Hong Kong (ETO) à Londres, selon le gouvernement hongkongais.

Ils sont inculpés pour aide aux services de renseignement hongkongais et ingérence étrangère, en vertu de la loi britannique sur la sécurité nationale.

Ils sont notamment accusés d'avoir rassemblé des informations, mené des actions de surveillance "susceptibles d'aider matériellement un service de renseignement étranger dans ses actions liées au Royaume-Uni", et ce entre le 20 décembre 2023 et le 2 mai 2024.

Ils ont également été inculpés pour avoir forcé l'entrée dans une habitation, le 1er mai dernier.

Le Royaume-Uni a dénoncé à maintes reprises la répression du mouvement en faveur de la démocratie dans son ancienne colonie, dont plusieurs figures en exil ont trouvé refuge sur le sol britannique.

En juillet 2023, Londres avait vivement protesté contre les mandats d'arrêt et promesses de récompense visant à appréhender des militants pro-démocratie ayant fui Hong Kong.

Le chef de l'exécutif hongkongais, John Lee, a défendu mardi ses agences du commerce à l'étranger (ETO).

"Toute tentative d'allégation injustifiée contre le gouvernement (de Hong Kong) est inacceptable", a-t-il déclaré.

M. Lee a accusé lundi le Royaume-Uni d'avoir "inventé des accusations, arrêté arbitrairement des citoyens chinois et calomnié le gouvernement de Hong Kong". Il a dit mardi avoir demandé des précisions sur cette affaire au consulat britannique à Hong Kong et attendre une réponse.