Nordahl Lelandais reconnaît avoir tué «volontairement» Maëlys

Ce croquis d'audience réalisé le 7 février 2022 montre l'accusé Nordahl Lelandais et l'avocat des associations françaises "L'Enfant bleu" et "La Voix de l'enfant" Yves Crespin dans la salle d'audience de la cour d'assises de Grenoble lors du procès de Lelandais. (AFP)
Ce croquis d'audience réalisé le 7 février 2022 montre l'accusé Nordahl Lelandais et l'avocat des associations françaises "L'Enfant bleu" et "La Voix de l'enfant" Yves Crespin dans la salle d'audience de la cour d'assises de Grenoble lors du procès de Lelandais. (AFP)
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Publié le Samedi 12 février 2022

Nordahl Lelandais reconnaît avoir tué «volontairement» Maëlys

  • L'ancien militaire de 38 ans est jugé depuis le 31 janvier devant les assises de Grenoble pour le meurtre de l'enfant précédé d'enlèvement et de séquestration
  • Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre d'Arthur Noyer, l'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Maëlys

GRENOBLE : Nordahl Lelandais a reconnu vendredi lors de son procès pour le meurtre de la petite Maëlys avoir enlevé et tué "volontairement" la fillette, ce qu'il niait jusqu'à présent.

"Je reconnais l'intégralité des faits qui me sont reprochés", a-t-il déclaré, sur questionnement de son avocat Me Alain Jakubowicz, après plus de cinq heures d'interrogatoire, devant les assises de Grenoble.

L'ex-militaire de 38 ans est jugé depuis le 31 janvier pour le meurtre de l'enfant précédé d'enlèvement et de séquestration fin août 2017, ainsi que pour des agressions sexuelles contre deux petites-cousines âgées de 4 et 6 ans au cours du même été.

"Il ne s'agit plus d'ergoter mais de prendre conscience de la gravité des faits que tu as commis. S'agissant de Maëlys, on ne va pas tourner autour du pot", assène Me Jakubowicz à la fin de l'interrogatoire.

- "On peut oublier le mot d'accident ?"

- "Oui". "C'est clair. J'ai donné volontairement la mort à Maëlys", répond l'accusé.

- "Est-ce que tu reconnais que faire monter une petite fille à 3h du matin dans ta voiture le soir d'un mariage, c'est un enlèvement ?"

- "Oui, maître".

Jusqu'ici, Nordahl Lelandais affirmait avoir tué l'enfant de manière involontaire et qu'elle était montée de son plein gré dans sa voiture.

Il l'a répété encore en préambule de ce long interrogatoire sur les faits, venu clore la deuxième semaine de son procès, insistant sur le fait qu'il n'avait "aucune intention de (lui) donner la mort".

"Si vous me demandez si Nordahl Lelandais a avancé, a fait un pas vers les parties civiles, la réponse c'est non, très clairement", a réagi peu après l'avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon, affirmant que les parties civiles avaient "été outrées par (ses) déclarations".

L'accusé a en revanché encore nié tout mobile pédophile à l'égard de la fillette. La qualification de viol n'avait pas été retenue pour le procès faute d'élément matériel.  

Debout dans le box en chemise claire, Nordahl Lelandais avait au préalable longuement raconté sa version des faits, souvent les larmes aux yeux, reconnaissant avoir très souvent menti aux enquêteurs.  

"Quoi que je dise, je ne vais pas être cru", s'est-il désolé à plusieurs reprises, tout en assurant dire "la vérité aujourd'hui".

«C'est très compliqué»

Puis, la présidente Valérie Blain l'a bombardé de questions pendant près de trois heures tandis que lui multipliait les dérobades du type "Je ne sais pas (...) C'est très compliqué".

Selon Lelandais, l'enfant âgée de huit ans, rencontrée à une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), a eu quelques brèves interactions avec lui au cours de la soirée à propos de chiens, puis l'a rejoint de son plein gré sur le parking alors qu'il s'apprêtait à partir en voiture pour chercher de la cocaïne.

"Et bêtement, je lui dis 'monte' et elle ouvre la porte". "Je n'avais aucune mauvaise intention", relate-t-il. "Je me dis que ça lui fera plaisir de voir mes chiens", relate-t-il pour expliquer la présence à son bord de cette fillette qu'il ne connaissait pas quelques heures plus tôt.

"Là sur le trajet, ça ne se passe pas du tout comme ça aurait dû se passer malheureusement", poursuit-il. "Elle s'est mise à hoqueter". 

Nordahl Lelandais dit avoir alors ressenti la même "peur" que la nuit d'avril 2017 au cours de laquelle il avait donné la mort au jeune caporal Arthur Noyer. 

"J'avais déjà tué un homme, c'est quelque chose que j'avais en tête constamment et j'ai tourné la tête et eu une impression complètement folle", dit-il. "Je ne sais pas si je peux parler du mot d'hallucination". Il se tourne vers elle et lui porte "trois coups".

Ayant tenté en vain de prendre le pouls de la fillette inanimée, il finit par la déposer dans un premier lieu près d'une voie ferrée avant de rentrer chez lui pour se changer et de retourner au mariage pour avoir "une forme d'alibi". Il transportera plus tard le corps dans une forêt.

"De la honte, des remords, de la culpabilité, j'en aurai toute ma vie, lâche-t-il, présentant une nouvelle fois ses "excuses" à la famille. 

"On aimerait que je dise que c'est un crime sexuel mais pas du tout", a-t-il encore ajouté. "Je n'étais pas du tout dans cette optique sexuelle, loin de là". 

Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre d'Arthur Noyer, l'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Maëlys.

La troisième et dernière semaine du procès doit démarrer lundi à 9h avec le rapport des experts-psychologues. Le verdict est attendu vendredi prochain.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.