Contestation au Canada: un tribunal ordonne la levée du blocus d'un axe frontalier majeur

Un homme manifeste devant le Parlement, le 11 février 2022 à Ottawa, au Canada. La province canadienne de l'Ontario a déclaré vendredi l'état d'urgence à la suite des manifestations menées par des camionneurs qui paralysent la capitale et bloquent le commerce avec les États-Unis, a annoncé le premier ministre Doug Ford. (AFP)
Un homme manifeste devant le Parlement, le 11 février 2022 à Ottawa, au Canada. La province canadienne de l'Ontario a déclaré vendredi l'état d'urgence à la suite des manifestations menées par des camionneurs qui paralysent la capitale et bloquent le commerce avec les États-Unis, a annoncé le premier ministre Doug Ford. (AFP)
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Publié le Samedi 12 février 2022

Contestation au Canada: un tribunal ordonne la levée du blocus d'un axe frontalier majeur

  • Justin Trudeau a indiqué que les frontières n'allaient «pas rester bloquées» promettant d'intensifier la répression policière
  • S'il a indiqué que «toutes les options» étaient «sur la table», le Premier ministre a également précisé qu'il n'est pas prêt à déployer l'armée tout de suite

WINDSOR : La Cour supérieure de l'Ontario a ordonné vendredi le départ des manifestants anti-mesures sanitaires qui paralysent un axe frontalier majeur avec les Etats-Unis depuis plusieurs jours, un blocage qui a poussé Washington a intervenir auprès du gouvernement Trudeau.

"Injonction acceptée. Le juge a décidé que les manifestants devaient partir avant 19H00" locales (00H00 GMT samedi), a tweeté Drew Dilkens, le maire de Windsor, la ville où se situe le pont. 

La fermeture, depuis lundi, de cet axe frontalier majeur, qui relie l'Ontario et la ville américaine de Detroit aux Etats-Unis, a déjà entrainé des perturbations pour l'industrie automobile des deux côtés de la frontière.

Washington avait mis le gouvernement canadien sous pression jeudi en demandant d'employer les "pouvoirs fédéraux". Et vendredi, lors d'un appel téléphonique avec Justin Trudeau le président américain Joe Biden a directement évoqué "les conséquences sérieuses" du blocage pour l'économie américaine.

Plus de 25% des marchandises exportées entre les Etats-Unis et le Canada y transitent.

Quelques heures plus tard, Justin Trudeau a indiqué que les frontières n'allaient "pas rester bloquées" promettant d'intensifier la répression policière.

S'il a indiqué que "toutes les options" étaient "sur la table", le Premier ministre a également précisé qu'il n'est pas prêt à déployer l'armée tout de suite "une solution de dernier, dernier recours".

Vendredi matin, le Premier ministre de l'Ontario, province où se trouve le pont Ambassador mais aussi la capitale fédérale Ottawa, a déclaré l'état d'urgence.

"Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour assurer la réouverture de la frontière. Et aux habitants d'Ottawa assiégés, je leur dis: nous allons veiller à ce que vous puissiez reprendre une vie normale dès que possible", a déclaré Doug Ford, lors d'une conférence de presse.

Deux autres axes frontaliers sont également bloqués: le premier, à Emerson, relie la province du Manitoba au Dakota du Nord, tandis que le second est situé en Alberta.

Les perturbations dans l'automobile liées au blocage d'un pont s'aggravent

NEW YORK : Chez Ford, les sites canadiens d'Oakville et de Windsor fonctionnaient vendredi "à capacité réduite", comme la veille. Mais en plus, l'usine située à Avon Lake, côté américain, a dû interrompre la production en cours de journée "en raison d'une pénurie de pièces liée" au blocage du pont, a indiqué une porte-parole à l'AFP.

Le manque de certains éléments a aussi forcé Toyota à réduire vendredi sa production dans ses usines d'Alabama et de Virginie occidentale, en plus des perturbations déjà observées la veille dans ses usines au Canada et dans le Kentucky.

Autre constructeur japonais, Honda a suspendu temporairement une ligne de production vendredi dans son usine d'Alliston côté Canada "en raison des retards à la frontière".

Toutes les usines du groupe aux États-Unis fonctionnent en revanche normalement, a précisé un porte-parole.

Sans donner de détails, Stellantis a indiqué "continuer de faire des ajustements de production au besoin".

"Même si la situation reste incroyablement fluide, nos équipes travaillent 24 heures sur 24 pour maintenir l'acheminement des pièces vers les usines afin d'atténuer de nouvelles perturbations", a souligné une porte-parole de Stellantis.

Chez General Motors, toutes les usines ont démarré vendredi mais les sites situés à Ingersoll au Canada et à Flint aux États-Unis ont dû suspendre les chaînes pendant la première vacation.

Manque de leadership

Cette pression du puissant voisin américain est venue s'ajouter pour Justin Trudeau à celle des partis d'opposition canadiens qui accusent le Premier ministre d'inaction dans le dossier.

M. Trudeau doit "agir pour que cela cesse pacifiquement et rapidement", a redit Candice Bergen, la cheffe intérimaire du parti conservateur.

"C'est inacceptable qu'un Premier ministre d'un pays du G7, un des pays les plus puissants au monde, n'agisse pas, ne montre pas de leadership pour régler cette situation", a dénoncé Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD).

"Le problème, c'est qu'au départ, Justin Trudeau a jeté de l'huile sur le feu en mettant tous les manifestants dans le même sac, puis il est resté silencieux pendant cinq jours et maintenant il ne semble pas prendre ses responsabilités", explique Daniel Béland, politologue de l'université McGill à Montréal.

Manifestation attendue samedi

Dans les rues d'Ottawa, la vie qui a pris forme depuis deux semaines sur la colline parlementaire semblait inchangée vendredi, a constaté une journaliste de l'AFP.

Au milieu des camions garés devant le Parlement, dont les pare-brises débordent de dessins d'enfants et de lettres de soutien au mouvement, les manifestants viennent prendre un café ou leur repas du midi distribué par des bénévoles, discutent par petits groupes.

Matt Lehner, qui a accroché un drapeau canadien au bout de sa crosse de hockey, ne se dit "pas inquiet". "Nous défendons ce en quoi nous croyons, nous n'enfreignons aucune loi", explique-t-il, assis sur un siège pliable devant le Parlement en attendant les "milliers" de Canadiens qui vont les rejoindre ce week-end.

"On est pacifiques. On n'est pas ici pour être haineux, on veut récupérer la liberté de choix", renchérit Jessika Dusseault, 34 ans. Cette conductrice de bus est installée avec son mari camionneur, leurs deux enfants de trois ans et dix mois et leur chien dans la rue qui passe sous les fenêtres de Justin Trudeau.

La police de la ville a une nouvelle fois expliqué jeudi qu'elle n'était "pas en mesure" de "mettre un terme" à la manifestation sans renforts.

Et Ottawa s'attend de nouveau à un afflux de manifestants pour la journée de samedi. Certains ont aussi promis de manifester dans d'autres grandes villes canadiennes comme Montréal ou Toronto mais aussi ailleurs dans le monde et notamment en France.

Des milliers d'opposants aux restrictions sanitaires ont fait route vendredi vers Paris, mais aucun convoi n'est entré dans la capitale, selon les autorités, décidées à empêcher tout blocage.

S'inspirant de la mobilisation au Canada, les organisateurs dénoncent le pass vaccinal entré en vigueur le 24 janvier et se réclament des "gilets jaunes", mouvement de protestation populaire de 2018-2019 déclenché par une hausse des prix de l'essence, et qui avait tourné à la révolte contre le président Emmanuel Macron.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.