Le Liban interdit des événements du groupe d'opposition bahreïni à Beyrouth

Le président libanais, Michel Aoun, préside la réunion du Conseil des ministres jeudi. Le Cabinet a approuvé le budget de l'État pour l'année en cours. (Photo, AP)
Le président libanais, Michel Aoun, préside la réunion du Conseil des ministres jeudi. Le Cabinet a approuvé le budget de l'État pour l'année en cours. (Photo, AP)
Bassam Mawlawi, ministre libanais de l'Intérieur. (Photo, AFP/Archives)
Bassam Mawlawi, ministre libanais de l'Intérieur. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 12 février 2022

Le Liban interdit des événements du groupe d'opposition bahreïni à Beyrouth

  • La Coalition de la jeunesse bahreïnie prévoyait deux événements politiques dans un hôtel au sud de la ville
  • Le Liban affirme que ces évènements «porteraient atteinte aux autorités officielles du Bahreïn»

BEYROUTH: Le Liban a interdit aux forces de l’opposition bahreïnie d’organiser deux événements politiques dans un hôtel de la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah soutenu par l’Iran.

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a déclaré qu'il avait interdit les événements à l'hôtel Assaha, situé sur la route de l'aéroport de Beyrouth, pour un groupe qui se fait appeler la «Coalition de la jeunesse bahreïnie», qui devaient avoir lieu vendredi et lundi.

«Si ces deux événements devaient avoir lieu, ils porteraient atteinte aux autorités officielles du Bahreïn et aux États du Golfe, paralysant ainsi les efforts du Liban pour renforcer les liens avec ces pays», a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le bureau du ministre de l'Intérieur a signalé: «Après avoir consulté le Premier ministre, Mawlawi a demandé à la Direction générale des Forces de sécurité intérieure et à la Direction générale de la sûreté générale d'ordonner immédiatement à la direction de l'hôtel de ne pas accueillir les deux événements parce qu’ils n'ont pas obtenu les autorisations légales, et de prendre toutes les mesures d'enquête nécessaires afin de recueillir des informations sur les organisateurs et les invités.

Le ministère a agi après que des invitations aux événements ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

L'hôtel a nié avoir eu connaissance de la nature des événements.

«Des agences de presse ont réservé l'hôtel pour deux séminaires sans fournir de détails à la direction», a-t-il révélé vendredi dans un communiqué.

«Après avoir découvert que les séminaires traitaient d'une question politique précise, la direction a contacté les parties concernées et a annulé les réservations.»

L’interdiction intervient deux mois après que le Liban a ordonné l'expulsion de membres du parti d'opposition bahreïni, Al-Wefaq, après avoir tenu une conférence de presse à Beyrouth qui a irrité les autorités Bahreïnite, où le groupe est interdit.

Le ministère a ordonné aux services de sécurité «d'expulser tous les membres non libanais du parti d'opposition bahreïni Al-Wefaq», au lendemain de la conférence de presse du 12 décembre.

Manama avait à l’époque exprimé son mécontentement face au «Liban qui a permis à un groupe interdit à Bahreïn de tenir une conférence».

Le gouvernement libanais a exprimé son regret que Beyrouth ait accueilli l'événement, le Premier ministre, Najib Mikati, a affirmé qu'il ne laissera pas des groupes «utiliser le Liban comme plate-forme pour offenser Bahreïn», tout comme il a refusé d'offenser d'autres pays arabes, notamment les États du CCG.

En octobre, les États du Golfe ont suspendu leurs relations diplomatiques avec le Liban après la diffusion de propos sur le conflit au Yémen par le ministre de l'Information de l'époque, George Kordahi.

en bref

Les autorités libanaises tiennent à empêcher toute tentative d’entraver les efforts visant à renforcer les relations avec le Golfe à la lumière de la récente initiative koweïtienne.

Kordahi a démissionné en décembre dans le but d'apaiser les tensions diplomatiques et de rétablir la confiance entre les deux parties.

Les autorités libanaises tiennent à empêcher toute tentative d'entraver les efforts visant à renforcer les relations avec le Golfe à la lumière de la récente initiative koweïtienne.

Les médias proches du Hezbollah ont annoncé que l'événement prévu vendredi à l'hôtel Assaha serait reporté à mardi, tandis que l'événement de lundi se déroulera comme prévu.

Le Hezbollah a suggéré que les événements se tiennent au théâtre Resalat, dans une banlieue du sud de Beyrouth, sous le contrôle de la municipalité de Ghobeiry, affiliée au Hezbollah. Le parti utilise le lieu pour ses événements.

Le ministre de l'Intérieur a demandé vendredi soir à la Direction générale des forces de sécurité intérieure et à la Direction générale de la sécurité publique d'informer la direction du théâtre Resalat de ne pas organiser les deux événements parce qu’ils n'ont pas obtenu d'autorisation.

Il leur a également été demandé de prendre toutes les mesures d'enquête nécessaires afin de recueillir des informations sur les organisateurs et les invités.

Une source politique libanaise opposée au Hezbollah a déclaré plus tôt à Arab News : «La position du parti s'inscrit dans le cadre de l'envoi de messages, quoique atténués, aux personnes concernées, par lesquels l'Iran et le Hezbollah veulent faire comprendre qu'il n'y aura aucune concession à cet égard, car les concessions ont généralement un prix.»

La même source a ajouté: «Il suffit au Hezbollah de dire que les événements se sont déroulés au Liban et que la couverture de ces deux événements pourrait bien être insignifiante. Est-il ainsi respectueux de la décision du gouvernement libanais? Peut-être.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'unification de la Syrie ne doit pas se faire par la force, a déclaré le président

 Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
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  • « Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).
  • « Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

DAMAS : Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh, a affirmé que l'unification de la Syrie, après des années de guerre civile, ne devait pas se faire « par la force militaire », et a accusé Israël d'ingérence dans le sud du pays.

M. Chareh, dont les propos ont été rapportés dimanche par les médias officiels, s'est exprimé samedi, jour où des centaines de personnes ont manifesté dans la province méridionale de Soueida, à majorité druze, pour dénoncer les violences communautaires de juillet et réclamer le droit à l'autodétermination.

« Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).

« Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que « la Syrie n'est pas menacée de division. Certains veulent cela, ainsi que la création de cantons, mais c'est impossible. » « Certaines parties cherchent le pouvoir à travers des puissances régionales, Israël ou autres », a-t-il accusé.

Lors du rassemblement à Soueida, certains manifestants ont brandi le drapeau israélien et réclamé l'autodétermination de la région. « Soueida libre » ou « Al-Jolani dégage », ont-ils scandé, en référence à M. Chareh, connu jadis sous son nom de guerre, Abou Mohammad al-Jolani, lorsqu'il dirigeait un groupe rebelle islamiste. 

Les affrontements, qui ont éclaté le 13 juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites à Soueida, ont duré une semaine avant de s'étendre avec l'intervention des forces gouvernementales et de volontaires venus d'autres régions.

Damas affirme que ses troupes sont intervenues pour mettre fin aux violences. Toutefois, des témoins, des factions druzes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme les ont accusées d'avoir pris parti pour les Bédouins et d'avoir commis des exactions contre les Druzes.

Selon l'OSDH, les violences ont fait environ 1 600 morts, principalement des civils druzes.

M. Chareh a reconnu que Soueida « a été le théâtre de nombreuses violations commises par toutes les parties, dont des membres des forces de sécurité et de l'armée ». Les auteurs de ces violations devront répondre de leurs actes. »

Il a accusé Israël, son voisin, « d'intervenir directement à Soueida en mettant en œuvre des politiques visant à affaiblir l'État syrien ».

Israël, qui prétend vouloir protéger les Druzes et réclame une démilitarisation du sud de la Syrie, a bombardé les forces gouvernementales syriennes pendant les violences à Soueida.

Par ailleurs, concernant l'accord sur l'intégration des institutions kurdes au sein de l'État, M. Chareh a déclaré qu'il « sera appliqué ». Nous discutons des modalités de mise en œuvre. »

Les Kurdes contrôlent une grande partie du nord-est de la Syrie et réclament la décentralisation, ce que rejette Damas.


L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé un « site énergétique » au Yémen

Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.
  • Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés ».

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir bombardé « un site énergétique » utilisé par les Houthis à Sanaa, la dernière frappe en date contre ces rebelles yéménites qui ont mené plusieurs attaques de missiles contre Israël.

Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.

« Tsahal a mené une frappe à quelque 2 000 kilomètres d'Israël, en plein cœur du Yémen, visant un site d'infrastructure énergétique utilisé par le régime terroriste houthi », a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

« Ces raids ont été menés en réponse aux attaques répétées » menées par les Houthis « contre l'État d'Israël et ses citoyens, y compris le lancement de missiles sol-sol et de drones », a-t-elle ajouté.

Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés », et « mènent des activités terroristes contre le transport maritime mondial et les routes commerciales ».

Elle a affirmé être « déterminée à éliminer toute menace contre Israël, où que cela soit nécessaire ».

Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les Houthis lancent régulièrement des attaques aux missiles et aux drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Le territoire palestinien est ravagée par une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. L'offensive israélienne de représailles a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire.

Israël a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, visant des zones sous contrôle des Houthis, notamment des ports de l'ouest du pays et l'aéroport de Sanaa. 


Gaza : la Défense civile annonce 40 morts dans des tirs et raids israéliens

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Mahmoud Bassal, a indiqué que 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza.
  • « Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de Gaza a annoncé samedi la mort de 40 Palestiniens, dont des enfants, dans l'offensive israélienne sur le territoire, où l'armée se prépare à évacuer les civils en prévision d'une offensive imminente sur la ville de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP qu'un quartier de Gaza-ville (nord) était bombardé intensément depuis près d'une semaine.

« Nous estimons que plus de 50 000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture », a-t-il déclaré, accusant Israël de « nettoyage ethnique » à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. « Nos équipes n'ont pas accès aux blessés. »

Selon lui, 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza. Ce bilan a été actualisé après la mort d'une personne dans une frappe sur le camp d'Al-Nousseirat.

L'armée israélienne a toutefois mis en doute ces chiffres, affirmant à l'AFP que « les institutions à Gaza sont contrôlées et dirigées par le Hamas, et donc soumises à son agenda ».

M. Bassal s'est pour sa part alarmé de la « situation catastrophique » à Gaza-ville : « Les habitants n'ont aucun endroit où se réfugier. » 

Ghassan Kashko, âgé de 40 ans, y vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. « Nous avons oublié ce qu'est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s'arrêtent pas. Nous n'avons plus ni nourriture ni eau potable », a-t-il raconté par téléphone à l'AFP.

« Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l'artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone », a affirmé le Hamas dans un communiqué.

« Les crimes commis dans la bande de Gaza sont perpétrés au vu et au su du monde, avec une intention claire et une déclaration publique », a accusé le mouvement islamiste.

L'armée a indiqué à l'AFP qu'elle s'engageait à réduire les dommages causés aux civils lors d'activités opérationnelles, « en stricte conformité avec le droit international ». Elle « utilise divers moyens pour évaluer l'impact potentiel de ses opérations sur la population civile, tout en distinguant entre civils et combattants ».