Dans le nord de l'Inde, les élections régionales réveillent les craintes des musulmans

Bharatiya Janata du BJP  ainsi que ses partisans lors d'une campagne électorale pour les prochaines élections à l'Assemblée de l'État du Pendjab, le 6 février 2022(AFP).
Bharatiya Janata du BJP ainsi que ses partisans lors d'une campagne électorale pour les prochaines élections à l'Assemblée de l'État du Pendjab, le 6 février 2022(AFP).
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Publié le Samedi 12 février 2022

Dans le nord de l'Inde, les élections régionales réveillent les craintes des musulmans

  • Dans l'Uttar Pradesh le BJP a déjà pris des mesures antimusulmanes avec des restrictions sur les abattoirs, accusés de tuer des vaches, sacrées dans l'hindouisme, et sur les haut-parleurs servant à l'appel à la prière
  • Dans une allée étroite de Meerut, un citoyen de l'Etat, Shahbuddin craint l'intensification de la répression contre les musulmans en cas de victoire du parti nationaliste hindou aux élections régionales qui ont débuté cette semaine

MEERUT, INDE: Dans une allée étroite de Meerut, ville de l'Etat indien d'Uttar Pradesh, Shahbuddin craint l'intensification de la répression contre les musulmans en cas de victoire du parti nationaliste hindou aux élections régionales qui ont débuté cette semaine.

Son frère Aleem, dit-il, a été tué par la police, comme 22 autres musulmans lors de la répression d'un mouvement de protestation en 2019.

Aujourd'hui, les membres de la plus importante minorité religieuse craignent que l'autorité ne se durcisse en cas de réélection de Yogi Adityanath, moine et membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP), lors des élections qui ont débuté cette semaine dans cet Etat du Nord de l'Inde.

"Nous avons peur que, si ce gouvernement reste au pouvoir, il tuera nos frères, nos enfants et il nous tuera, juste comme ça", soupire Shahbuddin devant son domicile, refusant de donner son nom de famille par peur de représailles.

Yogi Adityanath est "un meurtrier, un terroriste", vitupère le jeune homme de 26 ans.

A 49 ans, M. Adityanath est le porte-étendard d'un nationalisme hindou musclé qui a pris de l'ampleur avec l'arrivée au pouvoir en 2014 du Premier ministre Narendra Modi et du BJP.

Comme M. Modi, le ministre en chef de l'Uttar Pradesh a toujours été membre du groupe paramilitaire des nationalistes hindous Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), proche idéologiquement du BJP et dont les uniformes et les rassemblements rappellent les organisations fascistes des années 1930 en Europe.

C'est dans l'Uttar Pradesh que le BJP est allé le plus loin, avec des restrictions sur les abattoirs musulmans, accusés de tuer des vaches, sacrées dans l'hindouisme, et sur les haut-parleurs servant à l'appel à la prière musulmane.

Le gouvernement Adityanath a fait passer une loi contre le "jihad de l'amour", une conspiration supposée des musulmans qui inciteraient les femmes hindoues à se marier pour les convertir à l'islam.

Mais ce qui effraie vraiment la minorité musulmane d'Uttar Pradesh, qui compte pour près de 20% des 200 millions d'habitants, c'est le mépris de l'Etat de droit qu'elle attribue au ministre en chef de Etat pauvre et très peuplé du nord de l'Inde.

Depuis l'arrivée au pouvoir du parti nationaliste en 2017, plus de 100 criminels supposés, dont la plupart étaient musulmans ou appartenant à la caste des Intouchables, seraient morts en "rencontrant" la police. 

Des exécutions extrajudiciaires selon les organisations de défense des droits humains, une accusation dont se défend le gouvernement. 

Le pouvoir de M. Adityanath utilise sans retenue l'accusation de "sédition" datant de l'ère coloniale et les lois anti-terrorisme qui permettent de détenir un suspect pendant six mois sans inculpation. Dans le but, disent ses contempteurs, de réduire au silence toute opposition.

« Une journée normale »

Cette brutalité impitoyable décrite par les opposants a éclaté au grand jour lors des manifestations de 2019 contre une loi du gouvernement Modi sur la citoyenneté.

Après que certaines manifestations ont dégénéré en violences, M. Adityanath a promis de "se venger".

La police anti-émeute a investi plusieurs villes, particulièrement dans les quartiers musulmans, faisant irruption dans les maisons, agressant les habitants et détruisant leurs biens, selon des témoins.

La plupart des 23 morts dans l'Uttar Pradesh ont été tués par balles, selon les médias, alors que la police assure que personne n'a été tué par armes à feu.

Plus de deux ans après, Shahbuddin assure que sa famille n'a toujours pas obtenu justice pour la mort de son frère Aleem. 

"Lors des audiences au tribunal (pour cette affaire), notre frère Salahuddin est obligé de rester assis pendant des heures, puis on lui demande simplement de rentrer chez lui avec une autre date en main", raconte Shahbuddin. 

"Ils pensent que nous sommes faibles et ils font tout leur possible pour nous réprimer".

Nafisa Begum raconte que son fils Mohsin de 28 ans faisait aussi partie des victimes.

"Rien, ce jour-là, ne laissait penser qu'il pouvait y avoir des tirs d'armes à feu ici. C'était une journée normale, tout le monde vaquait à ses occupations", se souvient-elle pour l'AFP.

"Il y a beaucoup d'injustice (contre les musulmans, sous ce gouvernement). Beaucoup d'injustice", soupire-t-elle.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."