Présidentielle: Pécresse vante une «nouvelle France» en meeting et Mélenchon «une situation caricaturale»

Candidate à la présidentielle des Républicains (LR), Valérie Pecresse lors son discours au Zénith de Paris, le 13 février 2022, avant l’élection présidentielle Français d’avril 2022. (AFP)
Candidate à la présidentielle des Républicains (LR), Valérie Pecresse lors son discours au Zénith de Paris, le 13 février 2022, avant l’élection présidentielle Français d’avril 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Présidentielle: Pécresse vante une «nouvelle France» en meeting et Mélenchon «une situation caricaturale»

  • Défendant «un pacte de réconciliation nationale», elle a plaidé pour la construction d'une «nation éducative», la défense du nucléaire, ou encore une hausse de 10% des salaires sur le quinquennat
  • Un discours ferme qui se voulait également à destination des électeurs de droite tentés par Eric Zemmour, qui en a fait sa cible favorite samedi dans le Morvan, sans même citer une fois le nom de la candidate RN Marine Le Pen

PARIS: Valérie Pécresse a voulu galvaniser les quelque 7 500 personnes venues pour son premier grand meeting à Paris, en vantant sa "nouvelle France", désireuse de se relancer sa campagne en faux plat, Jean-Luc Mélenchon s'attaquant lui à Montpellier aux "inégalités" qui "caricaturent" le pays.

"Je veux porter un nouvel espoir, celui d'une nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble", a lancé la candidate bien décidée à se poser en alternative au quasi candidat Emmanuel Macron, plaidant pour une France "réconciliée" et qui "réinvente son rapport au travail".

Cherchant parfois le bon ton dans un discours d'1H20, elle a estimé que "nous sommes à la croisée des chemins". Mais, a-t-elle asuré, il n'y a "pas de fatalité. Ni au grand remplacement, ni au grand déclassement", visant sans le nommer des termes chers au candidat d'extrême droite Eric Zemmour.

Très ferme sur le régalien, celle qu'Eric Zemmour a jugée "pas de droite" samedi a promis de reprendre "le contrôle de cette immigration débordante qui débouche sur la création de zones de non-France" et revendiqué "de vouloir l'assimilation". 

Défendant "un pacte de réconciliation nationale", elle a plaidé pour la construction d'une "nation éducative", la défense du nucléaire, ou encore une hausse de 10% des salaires sur le quinquennat...

"Dès cet été, chaque salarié gagnant 1 400 euros nets gagnera 500 euros de salaire de plus par an", a-t-elle promis, en citant le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy. "Moi j'ajoute liberté" sur le temps de travail ou le rachat des RTT.

Elle a tenu à saluer l'"audace", la "force" et la "vision" de l'ancien président, après l'avoir rencontré et alors que jeudi Le Figaro se faisait l'écho de propos sévères prêtés en privé à Nicolas Sarkozy qui aurait dit qu'elle était "inexistante" dans une campagne sans "dynamique".

Un discours ferme qui se voulait également à destination des électeurs de droite tentés par Eric Zemmour, qui en a fait sa cible favorite samedi dans le Morvan, sans même citer une fois le nom de la candidate RN Marine Le Pen. Le "centre droit" de Valérie Pécresse, a-t-il martelé, "ne vaudra pas mieux que le centre gauche d’Emmanuel Macron".

- «A plat» -

L'extrême droite a d'ailleurs raillé un discours ou "tout tombe à plat", selon le porte-parole de Marine Le Pen, Sébastien Chenu. "Naufrage en direct", a twitté Samuel Laffont, chargé du numérique chez Eric Zemmour. 

Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari ne s'est pas privé d'ironiser, sur Cnews, sur une "belle" scénographie mais avec une "actrice qui ne semblait pas dans un de ses très grands jours" avec un "long" discours qui "sonnait assez faux".

Marine Le Pen a elle subi un coup dur dimanche avec le ralliement à Eric Zemmour d'une figure du RN, le sénateur Stéphane Ravier, qui a critiqué son "manque de combativité". "Elle n’a plus la niaque, elle n’a plus envie. Elle est en permanence en train de composer, de reculer avant d’être élue", a regretté le sénateur. 

Le président par intérim du RN Jordan Bardella a minimisé ce nouveau départ, après celui de trois eurodéputés et plusieurs conseillers régionaux, estimant que la ligne "peut-être plus brutale" du camp Zemmour ne permettait "pas de gagner une présidentielle", sur RTL/LCI/Le Figaro.

A l'autre bout de la France et de l'échiquier politique, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé devant quelque 8.000 sympathisants, dans un meeting à Montpellier, les "inégalités" sociales et les "profiteurs de crise". "Les milliardaires français sont au nombre de 109, et ne pensez pas que ça va augmenter au point qu'il y en ait 68 millions!"

"On me dit caricatural, oui, parce que la situation est caricaturale", a-t-il lancé. 

Il a égrené d'autres chiffres, suscitant des exclamations courroucées du public: "Les milliardaires français ont gagné en 19 mois 236 milliards d’euros, c'est-à-dire 12 milliards par mois, 414 millions par jour, 17 millions par heure, 287.000 euros par minute, 4.790 par seconde".

En face, il a cité les paies parmi les moins élevées des "aide à domicile/aide-ménagère en moyenne 680 euros par mois, agent d’entretien 766 euros par mois, caissier 859 euros par mois...".

Il a présenté ses solutions, notamment la création d'un million d'emplois publics, la taxation à 100% de la partie d'un héritage dépassant 12 millions d'euros, une allocation jeunes étudiants de 1.065 euros ou encore l'investissement de 200 milliards d'euros dans la "bifurcation écologique".

Sa concurrente à gauche Anne Hidalgo, toujours aux prises avec des sondages calamiteux, poursuit un déplacement aux Antilles. Après un meeting à Basse-Terre (Guadeloupe) samedi, la candidate PS doit visiter en Martinique une baie touchée par les sargasses.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.