Le FSO Safer risque de provoquer une catastrophe écologique et humanitaire

Image satellite du pétrolier FSO Safer amarré au large du port de Ras Issa, au Yémen, le 17 juin 2020 (Photo, AP).
Image satellite du pétrolier FSO Safer amarré au large du port de Ras Issa, au Yémen, le 17 juin 2020 (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Le FSO Safer risque de provoquer une catastrophe écologique et humanitaire

  • Vieux d'environ 45 ans, le FSO Safer, utilisé depuis 1987 comme «réservoir de pétrole flottant», n'est plus entretenu depuis 2015
  • L'ONG Greenpeace met en garde: «le FSO Safer est en train de rouiller et pourrait se briser ou exploser à tout moment»

DUBAI: Depuis des années, un pétrolier complètement rouillé, le FSO Safer, a été amarré au large du Yémen déchiré par la guerre. Abandonné, ce pétrolier risque de se briser ou d'exploser et de provoquer une catastrophe écologique et humanitaire.

L'ONU a annoncé mardi un "accord de principe" inespéré avec la milice Houthie au Yémen pour transférer le pétrole d'un navire abandonné au large de Hodeida (ouest) vers un autre bateau, afin d'éviter une marée noire dont des experts craignent l'imminence.


Le FSO Safer, un bateau amarré en mer Rouge, se trouve dans le port stratégique de Hodeida sous contrôle des Houthis, soutenus par l'Iran dans le conflit dévastateur qui les oppose aux forces pro gouvernementales, appuyées elles par l'Arabie saoudite.

Risque humanitaire et environnemental 
Vieux d'environ 45 ans, le FSO Safer, utilisé depuis 1987 comme "réservoir de pétrole flottant", n'est plus entretenu depuis 2015.


Ancré sans maintenance au large du port de Hodeida, à une soixante de kilomètres des premières zones habitées, le pétrolier contient l'équivalent de plus d'un million de barils et pourrait à tout moment se briser, exploser ou prendre feu, selon des experts.


Une marée noire pourrait conduire à une fermeture de six mois du port vital de Hodeida, essentiel à l'acheminement de l'aide humanitaire dont dépendent 80% des habitants au Yémen où la guerre civile entre le gouvernement internationalement reconnu et la milice Houthie soutenue par l'Iran ne montrant aucun signe de ralentissement.


Elle risque aussi d'exposer plus de 8,4 millions de personnes à des niveaux élevés de polluants, selon des études indépendantes.


Une fuite pourrait affecter des pays riverains, notamment Djibouti, l'Erythrée et l'Arabie saoudite, ainsi que le trafic maritime commercial en mer Rouge. 

Atermoiements des Houthis 
En août 2019, des experts de l'ONU sont arrivés à Djibouti pour mener une mission d'inspection du pétrolier Safer. L'ONU demandait depuis longtemps un accès au navire, mais elle butait face aux atermoiements des rebelles.


En octobre 2019, en dépit de récentes discussions avec les Houthis, l'ONU annoncé n'être toujours pas en capacité d'inspecter le pétrolier Safer.


L'année suivante, en novembre 2020, les rebelles donnent de nouveau leur accord écrit pour que l'ONU procède à une inspection et à de premières réparations. Une équipe devait se rendre sur place fin janvier ou début février 2021. L'accord n'a pas été appliqué.


En mai 2021, une voie d'eau décelée dans la salle des machines du navire avait été colmatée.


En juin de la même année, le Conseil de sécurité de l'ONU exhorte les Houthis à faciliter un "accès sûr et sans conditions" au navire. 


Et l'ONG Greenpeace met en garde: "le FSO Safer est en train de rouiller et pourrait se briser ou exploser à tout moment".

Insistance de l'ONU
Les rebelles yéménites reprochent à l'ONU d'avoir refusé de prendre en charge les opérations de maintenance du navire dans le cadre de l'accord de 2020.


En juillet 2021, l'ONU annonce de nouveau que les Houthis ont donné leur accord de principe à une inspection. En octobre, faute d'application de ce nouvel accord, l'organisation insiste sur "la grave menace posée par le pétrolier".
Le Conseil de sécurité juge que les Houthis sont "responsables" de cette situation, en refusant un accès à l'ONU ne serait-ce que pour une maintenance minimale.

Le sort du pétrolier est devenu une monnaie d'échange, les Houthis étant accusés d'utiliser la menace de catastrophe à leur propre profit.

Les Houthis ont déclaré qu'ils voulaient des garanties que le navire serait réparé et que la valeur de l'huile à bord servait à payer les salaires de leurs employés.

Mais le gouvernement yéménite a déclaré que l'argent pour le pétrole devrait être utilisé pour des projets sanitaires et humanitaires dans le pays ravagé.
Début 2022, l'organisation internationale évoque des "discussions positives" avec les autorités gouvernementales yéménites et les rebelles pour trouver une solution d'urgence.


Le 15 février, l'ONU annonce, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, un "accord de principe" avec toutes les parties pour transférer le pétrole se trouvant sur le FSO Safer vers un autre navire.


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com