Les attaques houthies sont des «actions terroristes», selon Albin Kurti

Le Premier ministre, Albin Kurti, s'adressant à Faisal J. Abbas d'Arab News lors d'une interview exclusive à son bureau à Pristina pour marquer la 14e fête de l'indépendance du Kosovo. (Photo, AN /Ziyad Alarfaj)
Le Premier ministre, Albin Kurti, s'adressant à Faisal J. Abbas d'Arab News lors d'une interview exclusive à son bureau à Pristina pour marquer la 14e fête de l'indépendance du Kosovo. (Photo, AN /Ziyad Alarfaj)
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Les attaques houthies sont des «actions terroristes», selon Albin Kurti

  • Nous sommes sur la même longueur d'ondes avec Riyad dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, affirme Albin Kurti
  • «Les habitants du Kosovo, des Balkans et de l'Europe devraient être plus conscients des récentes réformes saoudiennes réalisées»

PRISTINA: Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a condamné la série continue d'attaques des Houthis contre des cibles civiles en Arabie saoudite, et plus récemment dans les Émirats arabes unis, convenant que de telles attaques révèlent que les Houthis sont un groupe terroriste.

«Nous avons été consternés par ces images et toutes ces attaques. La violence absolue contre les civils, qui n'a rien à voir avec le respect de la dignité humaine, des droits de l'homme, de la société et de la communauté, est quelque chose que nous ne pouvons jamais tolérer et il est de notre devoir de toujours les condamner», a-t-il prévenu.

À la question de savoir s’il était d’accord pour que la milice houthie soutenue par l'Iran soit désignée comme un groupe terroriste en raison de ces cibles délibérées de civiles, Kurti a répondu: «Oui, je pense que toutes ces attaques contre des civils sont des actions terroristes».

Kurti s'est entretenu avec Arab News lors d'une interview exclusive à son bureau de Pristina pour marquer la 14e fête de l'indépendance du Kosovo. Le Premier ministre a salué la coopération de son pays avec l'Arabie saoudite dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, du partage de renseignements et de la lutte idéologique contre l'extrémisme violent.

«Je pense que nous avons une bonne coopération et nous aimerions la poursuivre car lorsque nous combattons l'extrémisme violent et le terrorisme, et toutes ces formes d'intégrisme violent, nous sommes sur la même longueur d'onde», a-t-il expliqué.

Soulignant les récentes réformes de grande envergure que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a introduites dans le cadre de la Vision 2030, Kurti a souligné que son objectif était de renforcer les relations du Kosovo avec le Royaume.

«Je pense que les habitants du Kosovo, mais aussi ceux des Balkans et de l'Europe, devraient en savoir plus sur les réformes et les progrès réalisés en Arabie saoudite», a-t-il estimé.

«Nous voulons renforcer la coopération avec l'Arabie saoudite. C'est un pays très riche, à la fois par sa culture et son histoire, mais aussi par ses ressources naturelles et son développement économique.»

Le Premier ministre a invité le Royaume à investir davantage dans son pays et à bénéficier des réformes et des mesures anti-corruption sérieuses que son gouvernement met en place à Pristina.

«Avec notre gouvernement, nous luttons contre la corruption; il n'y a aucune tolérance pour la corruption», a-t-il assuré. «Et nous sommes également en train de développer notre économie.

«Par exemple, l'année dernière, nous avons eu pendant les deux tiers de l'année des exportations plus élevées que l'année précédente. Les recettes budgétaires ont augmenté d'un tiers. De même, le chiffre d'affaires des entreprises a augmenté et les investissements directs étrangers ont grimpé de plus de 50%. Ces données montrent que le Kosovo progresse, et le meilleur moyen de progresser davantage est d'investir dans les progrès déjà réalisés.

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Alors que le Kosovo célèbre son 14e jour de l'indépendance, le pays le plus récent d'Europe, et celui avec la population la plus jeune du continent, a de quoi être fier.

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En ce qui concerne les opportunités qui existent pour les investisseurs saoudiens et internationaux, Kurti a mis en avant plusieurs secteurs potentiels et a insisté qu'en tant que Premier ministre, il est impatient de s'engager dans les efforts visant à promouvoir ces opportunités.

«Nous aimerions avoir plus d'échanges commerciaux avec l'Arabie saoudite et plus d'investissements dans le secteur de la santé, dans l'agriculture et aussi dans l'énergie car nous voulons, tout comme l'Arabie saoudite, investir dans les énergies renouvelables, notamment les énergies solaire et éolienne», a-t-il expliqué.

«Comme la grande majorité de notre énergie électrique est générée par des centrales thermiques au charbon, nous aimerions avoir plus d'énergies renouvelables.

«Je suis convaincu qu’avec les technologies de l'information et de la communications et la transformation du bois et des métaux, ce sont quelques-uns des domaines dans lesquels nous pouvons coopérer avec l'Arabie saoudite. En tant que Premier ministre, j'ai hâte de m'engager activement dans cette voie.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des routes rouvertes en Israël mais les pompiers luttent toujours contre le feu

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'est rendu sur place, a laissé entendre que les incendies pouvaient être d'origine criminelle.  Des feux de forêt se sont déjà produits à cette époque de l'année en Israël, mais le phénomène n'est pas considéré comme habituel. (AFP)
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'est rendu sur place, a laissé entendre que les incendies pouvaient être d'origine criminelle. Des feux de forêt se sont déjà produits à cette époque de l'année en Israël, mais le phénomène n'est pas considéré comme habituel. (AFP)
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  • Les pompiers ont annoncé jeudi que 163 équipes, appuyées par 12 avions, restaient mobilisées pour lutter contre ces incendies, "les plus importants" en Israël en une décennie, selon les autorités
  • Le service de secours du Magen David Adom a annoncé avoir apporté des soins mercredi à 23 personnes, dont la plupart souffraient de brûlures légères ou avaient inhalé de la fumée

JERUSALEM: Plusieurs routes fermées à cause des incendies ont rouvert jeudi en Israël, où les pompiers luttaient toujours contre le feu qui fait rage depuis la veille aux environs de Jérusalem.

Des milliers d'habitants ont été évacués mercredi dans des régions du centre du pays bordant l'autoroute entre Jérusalem et Tel-Aviv, où le feu s'est propagé, obligeant la police à couper plusieurs axes principaux.

Ces feux, attisés par des températures élevées et des vents violents, ont entraîné l'annulation mercredi de cérémonies prévues pour la fête nationale du Jour de l'Indépendance, tandis que des soldats ont été déployés pour aider les pompiers.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'est rendu sur place, a laissé entendre que les incendies pouvaient être d'origine criminelle.

Des feux de forêt se sont déjà produits à cette époque de l'année en Israël, mais le phénomène n'est pas considéré comme habituel.

Les pompiers ont annoncé jeudi que 163 équipes, appuyées par 12 avions, restaient mobilisées pour lutter contre ces incendies, "les plus importants" en Israël en une décennie, selon les autorités.

Le service de secours du Magen David Adom a annoncé avoir apporté des soins mercredi à 23 personnes, dont la plupart souffraient de brûlures légères ou avaient inhalé de la fumée.

Parmi elles se trouvaient deux femmes enceintes et deux bébés de moins d'un an, selon le MDA.

Dix-sept pompiers ont été blessés, selon la télévision publique Kan.

Après une nuit de lutte contre le feu, "toutes les routes ont été rouvertes à la circulation" jeudi matin, a déclaré la police.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré "l'urgence nationale" et prévenu mercredi que les feux risquaient de se propager à la ville de Jérusalem.

"Pas assez préparées" 

L'armée a annoncé jeudi que des militaires restaient déployés à Jérusalem et dans d'autres secteurs du centre d'Israël.

"Pendant la nuit des dizaines de véhicules se sont mis en place à travers le pays en formant des lignes afin d'empêcher le feu de s'étendre", a déclaré l'armée dans un communiqué.

L'aviation "continue à participer aux efforts en vue d'éteindre les feux", a ajouté l'armée en précisant avoir envoyé une cinquantaine de camions de pompiers dans les zones touchées.

Un journaliste de l'AFP dans le centre d'Israël a vu mercredi des zones boisées balayées par le feu près de la route principale reliant Latrun à Bet Shemesh, tandis que des hélicoptères tentaient d'éteindre les flammes.

Cinq localités bordant l'autoroute entre Jérusalem et Tel-Aviv avaient été évacuées mercredi.

Jeudi matin, la température à Jérusalem était de 21 degrés.

"C'est vraiment triste parce que nous connaissions la météo, nous savions pour ainsi dire que cela se produirait et pourtant nous avons l'impression que les autorités n'étaient pas assez préparées, avec de gros avions qui peuvent larguer de grandes quantités d'eau", a témoigné Yuval Aharoni, un homme de 40 ans évacué aux alentours de la ville de Modiin.

"De nombreux policiers sont arrivés, de nombreux pompiers, mais cela n'a pas vraiment aidé. Le feu avait déjà complètement envahi toute la zone", a raconté à l'AFP Yosef Aaron, un étudiant, en montrant les flammes et la fumée qui s'élevaient aux abords d'une autoroute.

Mercredi soir, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que des avions de lutte contre les incendies étaient attendus en renfort depuis la France, la Roumanie, la Croatie, l'Italie et l'Espagne.


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.