Commémoration du massacre de Racak: les crimes serbes sont toujours aussi présents dans la mémoire kosovare

Les guerres yougoslaves ont été marquées par de nombreux massacres, comme celui de Rezallë, au cours duquel quatre-vingt-dix-huit Albanais du Kosovo ont été tués par les forces serbes. (AFP)
Les guerres yougoslaves ont été marquées par de nombreux massacres, comme celui de Rezallë, au cours duquel quatre-vingt-dix-huit Albanais du Kosovo ont été tués par les forces serbes. (AFP)
Le 15 janvier 2022, Arife Bilalli (à gauche) se recueille sur la tombe de son fils lors de la commémoration du massacre de Racak, survenu en 1999. (AFP)
Le 15 janvier 2022, Arife Bilalli (à gauche) se recueille sur la tombe de son fils lors de la commémoration du massacre de Racak, survenu en 1999. (AFP)
Une photographie aérienne montre l’ampleur de la destruction à Belgrade, la capitale de la Serbie, lors de l’opération militaire de bombardement de l’Otan. (AFP)
Une photographie aérienne montre l’ampleur de la destruction à Belgrade, la capitale de la Serbie, lors de l’opération militaire de bombardement de l’Otan. (AFP)
Le 15 avril 1999, le général Henry Shelton, président des chefs d’état-major des armées des États-Unis, informe le comité des forces armées du Sénat américain de la campagne en Serbie. (AFP)
Le 15 avril 1999, le général Henry Shelton, président des chefs d’état-major des armées des États-Unis, informe le comité des forces armées du Sénat américain de la campagne en Serbie. (AFP)
Le 15 janvier 2020, des Albanais du Kosovo se consolent devant une plaque commémorative dédiée aux victimes du massacre de Racak, en 1999. (AFP)
Le 15 janvier 2020, des Albanais du Kosovo se consolent devant une plaque commémorative dédiée aux victimes du massacre de Racak, en 1999. (AFP)
Le 15 janvier 2022, une Albanaise du Kosovo visite un mémorial dédié aux victimes du massacre de Racak, en 1999. (AFP)
Le 15 janvier 2022, une Albanaise du Kosovo visite un mémorial dédié aux victimes du massacre de Racak, en 1999. (AFP)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Commémoration du massacre de Racak: les crimes serbes sont toujours aussi présents dans la mémoire kosovare

  • Jeune journaliste en 1999, l’ambassadeur du Kosovo en Arabie saoudite, Lulzim Mjeku, a couvert le massacre survenu le 15 janvier à Racak
  • «En tant que jeune nation, nous avons fait de grands progrès dans la reconstruction de nos vies et la guérison de nos blessures», confie-t-il à Arab News

RIYAD: Le peuple du Kosovo veut voir une plus grande implication internationale dans les Balkans occidentaux pour endiguer une vague croissante de discours de haine et préserver la paix dans une région toujours tendue, déclare son ambassadeur en Arabie saoudite à Arab News.
Dans un entretien accordé à Arab News à l’approche du jour de l’indépendance du Kosovo, le 17 février, Lulzim Mjeku cite un communiqué publié par le Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l’homme (HCDH) le 14 janvier, alors que les Kosovars se préparaient à célébrer le 23e anniversaire du massacre de Racak.
Le communiqué indique que des individus, en Bosnie-Herzégovine et en Serbie, ont glorifié des atrocités, fait les éloges des criminels de guerre, adressé des discours de haine aux communautés et, dans certains cas, directement incité à la violence.
L’ambassadeur affirme que le HCDH «a appelé la communauté internationale à intervenir et à prendre des mesures concrètes contre les discours de haine. Malheureusement, nous avons dû faire face au déni ces derniers temps. Le déni fait référence à une pratique qui consiste à réécrire le passé et à prétendre que des événements historiques ne se sont pas produits.
Les incidents auxquels le HCDH fait référence concernent d’importants groupes de personnes qui scandent le nom de «Ratko Mladic», un criminel de guerre serbe, tout en organisant des processions aux flambeaux et en entonnant des chansons nationalistes qui appellent à la prise de contrôle de divers endroits de l’ex-Yougoslavie.

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Le 15 janvier 2022, les Albanais du Kosovo rendent hommage à leurs proches et aux victimes du massacre de Racak, survenu en 1999. (AFP)


Les crimes de haine mentionnés dans le communiqué de l’ONU se sont produits en Serbie et dans plusieurs endroits de la Republika Srpska (République serbe de Bosnie, NDLR), une entité de la Bosnie-Herzégovine située au nord-ouest du Kosovo. Lors d’un incident, des coups de feu ont été tirés près d’une mosquée à Janja, dans le nord-est de la Bosnie, où des Bosniaques locaux (musulmans) ont été raillés et menacés alors qu’ils revenaient de la prière.
Les populations musulmanes de la région des Balkans occidentaux ne connaissent que trop bien la triste histoire de la haine ethnique. «Il y a quarante ans, le père de Donika Gërvalla-Schwarz, l’actuelle ministre des Affaires étrangères du Kosovo, a été assassiné», rappelle l’ambassadeur, faisant référence aux meurtres de Jusuf et Bardhosh Gërvalla, artistes, écrivains et militants politiques albanais du Kosovo, dont on suppose qu’ils ont été assassinés par la police secrète serbo-yougoslave le 17 janvier 1982 près de Heilbronn, une ville du Bade-Wurtemberg, en Allemagne.

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Les guerres yougoslaves ont été marquées par de nombreux massacres, comme celui de Rezallë, au cours duquel quatre-vingt-dix-huit Albanais du Kosovo ont été tués par les forces serbes. (AFP)


«Les hommes armés ont également tué Kadri Zeka, un ami et collaborateur des frères Gërvalla. Opposés au régime oppressif de la Serbie au Kosovo, ces trois militants œuvraient pour l’indépendance de leur province. Ils vivaient en exil depuis 1980. Les assassins n’ont jamais été traduits en justice.»
Jeune journaliste en 1999, l’ambassadeur Mjeku a couvert le massacre survenu le 15 janvier à Racak, un village du Kosovo. Quarante-cinq personnes avaient été abattues et leurs corps avaient été jetés dans un ravin à l’extérieur de Racak par des policiers et des soldats serbes de souche, semble-t-il.
D’autres massacres d’Albanais du Kosovo ont suivi, notamment à Krusha au mois de mars 1999, à Meja le 27 avril 1999 et à l’intérieur de la prison de Dubrava le 22 mai 1999.

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Le 15 janvier 2022, les Albanais du Kosovo rendent hommage à leurs proches et aux victimes du massacre de Racak, survenu en 1999. (AFP)


«Alors que nous commémorons ce mois-ci le 23e anniversaire du massacre de Racak, cet horrible crime est toujours aussi présent dans nos esprits», déclare l’ambassadeur à Arab News. «Aussi triste que cela puisse paraître, la république du Kosovo doit son existence même aux crimes qui ont été commis contre le peuple kosovar», poursuit-il.
Nikola Sainovic, ancien vice-Premier ministre de Serbie, faisait partie des responsables de la propagation de la terreur au sein de la population albanaise du Kosovo.

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Nikola Sainovic, bras droit de l’ancien président yougoslave Slobodan Milosevic lors de la répression serbe contre le Kosovo, sera jugé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye en 2002. (AFP)

En 2009, il a été condamné par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis contre des civils albanais de souche pendant la guerre du Kosovo. Peu de temps après avoir obtenu une libération anticipée en 2015, il a été nommé au conseil d’administration du Parti socialiste de Serbie.
Des allégations de crimes de guerre ont également poursuivi des membres de l’Armée de libération du Kosovo, la principale force de guérilla albanaise de souche au Kosovo – qui a combattu les Serbes.
Après que les politiciens se sont livrés en vain à une lutte pacifique de plusieurs années pour une autonomie plus importante ou pour une plus grande indépendance, l’Armée de libération du Kosovo a mené un soulèvement armé contre le régime serbe dans la province yougoslave à majorité musulmane au mois de mars 1998.

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Un Mirage 2000N français qui participe à la campagne contre la Serbie se ravitaille auprès d’un KC-135R de l’US Air Force au-dessus de la mer Adriatique. (Photo AFP/Usaf)


Cet événement a provoqué une réponse disproportionnée du régime politique serbe. Ce dernier n’a fait aucune distinction entre les combattants albanais kosovars et les civils, forçant des milliers de personnes à se réfugier dans des pays voisins comme l’Albanie et la Macédoine du Nord.
En réponse à cette montée de la violence, et notamment devant le massacre de Racak, l’Otan a lancé une opération militaire de bombardement de soixante-dix-huit jours qui a finalement forcé les policiers et les soldats serbes à se retirer du Kosovo.

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Un missile de croisière Tomahawk est lancé de la proue du croiseur de la marine américaine USS Philippine Sea sur des cibles à travers la Yougoslavie et le Kosovo, le 24 mars 1999. (Photo de la marine américaine via l’AFP)

Après que la Yougoslavie a accepté une proposition de paix, au mois de juin 1999, l’Otan a mis fin à l’opération militaire de bombardement et le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 1244, qui suspend le régime yougoslave au Kosovo et qui forme la mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo avec la Force pour le Kosovo (Kfor), une entité de maintien de la paix de l’Otan.
La fin de la violence a apporté un peu d’espoir aux Kosovars dans une période de grande souffrance. Elle a ouvert la voie à une nouvelle réalité et a entraîné le retour des réfugiés.

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Une photographie aérienne montre l’ampleur des dégâts à Belgrade, la capitale de la Serbie, lors de l’opération militaire de bombardement de l’Otan. (AFP)

De nombreux dirigeants de l’Armée de libération du Kosovo se sont reconvertis dans la politique. Hashim Thaci, ancien président du Kosovo et commandant de cette armée, est accusé par un tribunal des Pays-Bas d’être le responsable de près de cent meurtres.
En ce qui concerne l’ambassadeur Mjeku, le moment est venu pour la diplomatie de prendre le dessus. «Pendant toutes ces années, le Kosovo a voté pour la stabilité et la sécurité non seulement de sa propre population, mais aussi de la région des Balkans au sens large et de l’Europe», affirme-t-il à Arab News.

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Lulzim Mjeku, ambassadeur du Kosovo en Arabie saoudite.

Le Kosovo, pays de près de deux millions d’habitants, est composé à 90% d’Albanais de souche. Après avoir été soumis au contrôle de l’ONU pendant neuf ans, le Kosovo a proclamé son indépendance au moyen de son assemblée le 17 février 2008. Depuis, plus de cent pays l’ont reconnu.
Les États-Unis, plusieurs pays membres de l’Union européenne et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont reconnu très tôt l’indépendance du Kosovo. Aujourd’hui, l’Arabie saoudite, qui faisait partie des trente-cinq États qui ont soumis des déclarations destinées à soutenir le Kosovo, couvre le pays sur une base non résidentielle de son ambassade à Tirana, en Albanie.
L’ambassadeur affirme que le Kosovo réussit à panser les blessures du passé grâce à l’aide généreuse de ses amis. 60% de la population a moins de 30 ans et de nombreuses personnes ont peu de souvenirs des années de douleur et de violence, précise-t-il.
Les Balkans occidentaux sont plus calmes qu’il y a vingt ans, bien que les tensions ethniques augmentent à nouveau avant les élections qui se déroulent en Serbie, en avril, et celles qui ont lieu eu Bosnie-Herzégovine, en octobre.

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Ce garçon albanais du Kosovo porte un chapeau traditionnel. Il joue du tambour dans le centre-ville de Pristina, le 17 février 2020, jour du 12e anniversaire de la déclaration d’indépendance du Kosovo. (AFP)

La mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo, qui a été amenée à déployer plus de 50 000 soldats, ne compte aujourd’hui que 3 500 hommes. Son siège est à Pristina, la capitale du Kosovo. La mission soutient l’application de l’accord de Bruxelles, un traité de normalisation entre Belgrade et Pristina négocié par l’Union européenne en 2013.
«En tant que jeune nation, nous avons accompli de grands progrès dans la reconstruction de nos vies et la guérison de nos blessures», confie l’ambassadeur à Arab News.
«Dans ce périple de longue haleine, nous n’avons pas été seuls. Nous avons reçu l’aide de pays amis comme le royaume d'Arabie saoudite et les institutions de nos alliés, notamment les États-Unis et l’Union européenne», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Russie dit avoir intercepté 193 drones ukrainiens dans la nuit

Le ministère russe de la Défense a déclaré lundi avoir abattu 193 drones ukrainiens au cours de la nuit, les autorités locales faisant état d'une personne tuée dans l'attaque. (AP)
Le ministère russe de la Défense a déclaré lundi avoir abattu 193 drones ukrainiens au cours de la nuit, les autorités locales faisant état d'une personne tuée dans l'attaque. (AP)
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  • La Russie affirme avoir intercepté 193 drones ukrainiens dans la nuit de dimanche à lundi, dont 40 près de Moscou et 47 dans la région de Briansk, où une personne a été tuée et cinq blessées
  • Alors que Kiev intensifie ses frappes sur les infrastructures russes, Donald Trump écarte pour l’instant toute nouvelle rencontre avec Vladimir Poutine, faute de perspective d’accord sur la fin du conflit

KIEV: Le ministère russe de la Défense a annoncé lundi matin avoir intercepté 193 drones ukrainiens dans la nuit de dimanche à lundi, une attaque qui a fait un mort selon des autorités locales.

Un chauffeur de minibus a été tué et cinq passagers ont été blessés dans le village de Pogar, a affirmé lundi matin sur Telegram Aleksandre Bogomaz, gouverneur de la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine.

Parmi les drones décomptés, 47 ont survolé la région de Briansk et 40 la région de Moscou, dont la majorité se dirigeait vers la capitale russe, selon le ministère de la Défense.

Depuis le début de son offensive il y a trois ans et demi, la Russie lance quasi-quotidiennement drones et missiles sur l'Ukraine, qui répond régulièrement en frappant le territoire russe.

Kiev intensifie ses frappes et vise notamment les infrastructures énergétiques russes.

Sur le front diplomatique, le président américain Donald Trump a affirmé samedi qu'il ne "perdrait pas son temps" à programmer une nouvelle rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine sans accord en vue pour mettre fin au conflit en Ukraine.

De son côté, la Russie a dénoncé dimanche des "tentatives" de saper son dialogue "constructif" avec les Etats-Unis.

Fin septembre, Moscou exerçait un contrôle total ou partiel sur 19% du territoire ukrainien, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP).

Quelque 7% - la Crimée et des zones de la région industrielle du Donbass - étaient déjà contrôlés avant le début de l'assaut russe en février 2022.


Arab News lance un service de traduction en 50 langues au congrès FIPP de Madrid

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  • Grâce à l’intelligence artificielle, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite est désormais accessible à 80 % de la population mondiale
  • Privilégiant l’innovation à l’appréhension, Arab News exploite l’IA pour renforcer les journalistes et étendre sa portée mondiale

MADRID : Arab News, premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a lancé la version bêta d’un service de traduction alimenté par intelligence artificielle qui rend accessibles ses informations, analyses et points de vue dans 50 langues.

L’annonce a été faite par le rédacteur en chef Faisal J. Abbas lors d’un événement spécial à Madrid, coïncidant avec le FIPP World Media Congress 2025 et marquant le cinquantième anniversaire du journal.

« Grâce à la technologie moderne, Arab News, lancé en 1975 pour être une voix de l’Arabie saoudite en anglais, sera désormais la voix d’une région en mutation… dans 50 langues, atteignant un remarquable 6,5 milliards de personnes, soit 80 % de la population mondiale, » a déclaré Abbas mercredi soir lors d’un événement parallèle.

Parmi les participants figuraient la princesse Haifa bint Abdulaziz Al‑Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite en Espagne, des diplomates arabes et espagnols, ainsi que des rédacteurs et dirigeants de haut niveau.

Abbas, qui supervise la transformation numérique du journal depuis 2016, a indiqué que le projet illustre à la fois le rôle de longue date d’Arab News comme voix de l’Arabie saoudite en anglais et l’engagement de la publication à raconter l’histoire d’une région en mutation rapide.

« L’idée provient de l’importance de raconter notre récit, notamment dans une région où les événements influencent le monde entier et où le cœur battant — l’Arabie saoudite — connaît une transformation massive et des réformes sous Vision 2030, » a-t-il ajouté.

La plateforme de traduction de pointe est alimentée par la technologie développée par CAMB.AI, une startup régionale devenue rapidement une des réussites les plus prometteuses de l’IA dans le monde arabe.

« Internet a été créé pour les anglophones et nous avons décidé de le repenser pour le monde, » a déclaré Avneesh Prakash, PDG de CAMB.AI.

« Nous avons créé CAMB.AI comme la plateforme d’IA de localisation la plus complète au monde, en nous appuyant sur nos modèles fondateurs. »

Prakash a déclaré que la technologie permet à « des organisations de premier plan dans le monde de localiser leur contenu — vidéo, audio, texte, documents, site web — tout ce qui permet aux marques d’atteindre la population mondiale au-delà des barrières linguistiques. »

« Le partenariat avec Arab News pour un lancement en 50 langues lors de sa cinquantième année d’existence démontre notre engagement à franchir ces barrières. Arab News incarne un contenu authentique et désormais, grâce à la technologie CAMB.AI, il peut toucher des milliards de personnes. »

L’événement a également proposé la projection de « Rewriting Arab News ».

Le documentaire retrace le parcours de la rédaction, né en 1975 à Jeddah par les frères Mohammad Ali Hafez et Hisham Ali Hafez, jusqu’à sa transformation numérique actuelle sous la houlette du groupe Saudi Research and Media Group.

Le film, qui figure sur la liste restreinte d’un prestigieux prix vidéo Art & Culture AIB 2025, montre comment Arab News est passé d’une publication papier nationale à une plateforme médiatique numérique reconnue dans le monde entier.

L’événement était animé par Juan Senor, analyste média et président de Innovation Media Consulting Group, qui a souligné les « menaces et opportunités » que représente l’IA pour l’industrie des médias en cette période cruciale.

Senor a déclaré que l’IA représente une « énorme disruption pour l’édition, la narration et le journalisme », mais que là où « certains voient une menace », Arab News voit « une opportunité. »

Tout comme la publication a adopté une approche “numérique d’abord”, elle embrasse désormais l’IA « de manière responsable, créative, intelligente », dans le but de renforcer les journalistes, plutôt que de les remplacer, a-t-il ajouté.

« L’évolution d’Arab News reflète la transformation de l’Arabie saoudite elle-même. Deux voyages côte à côte, tous deux enracinés dans la tradition, tous deux animés par l’ambition, et tous deux engagés dans le changement, » a déclaré Senor.

Parmi les participants figuraient également Cristina Juarraz, directrice adjointe et coordinatrice de programmation à Casa Arabe ; Pedro Gonzalez, journaliste et co-fondateur d’Euronews ; Ivan Moreno de Cozar y Landahl, secrétaire général d’Alliance Française Madrid ; Jaime Barrientos, reporter de guerre et expert Moyen-Orient ; et Jorge Hevia Sierra, ancien ambassadeur d’Espagne en Arabie saoudite.

L’événement a également accueilli plusieurs diplomates arabes, dont Raghad A. Alsaqqa, ambassadrice de Jordanie en Espagne ; Hani Shamatli, ambassadeur du Liban en Espagne ; Walid Abuabdalla, ambassadeur de Libye en Espagne ; et Husni Abdel Wahed, ambassadeur de Palestine en Espagne.

Parmi les autres invités figuraient Mohammad Alshohomi, chargé d’affaires par intérim du Koweït en Espagne ; Ehab Ahmed Badawy, ambassadeur d’Égypte en Espagne ; Saleh Ahmad Salem Alzaraim Alsuwaidi, nouvel ambassadeur des Émirats arabes unis ; et Malek Twal, chef du bureau de la Ligue arabe à Madrid.

Le lancement de la plateforme multilingue souligne l’expansion continue d’Arab News en tant que média international majeur et pionnier dans le rapprochement des cultures par le journalisme et l’innovation.

Depuis sa création, Arab News s’est forgé la réputation d’être la « voix d’une région en mutation », reflétant le développement, la diplomatie et la modernisation du royaume.

Abbas a déclaré que le lancement du service propulsé par l’IA marque un moment charnière pour le journal, fusionnant technologie et narration pour partager les perspectives de la région avec un public mondial.

« Cette année, nous fêtons nos 50 ans. Et nous étions déterminés à ce que notre célébration ne soit pas une fête d’adieu mais un renouveau, » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers d’embrasser la technologie, et non de la craindre. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington accentue la pression sur le Venezuela, un navire militaire américain attendu à proximité

Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
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  • Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic
  • Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts

CARACAS: Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous".

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts.

"L'USS Gravely (...) visitera Trinité-et-Tobago du 26 au 30 octobre, s'amarrant à Port-d'Espagne, tandis que la 22e Unité expéditionnaire des Marines des Etats-Unis mènera un entraînement conjoint avec les Forces de défense de Trinité-et-Tobago (TTDF) pendant la même période", selon le texte du gouvernement de l'archipel dont la pointe occidentale se trouve à une dizaine de kilomètres du Venezuela.

Parallèlement, un bombardier américain B-1B a survolé jeudi la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours, au moment où Donald Trump montre les muscles contre ce pays d'Amérique du Sud.

"C'est faux", a pourtant assuré M. Trump, interrogé lors d'un événement à la Maison Blanche, tout en ajoutant que les Etats-Unis étaient toujours "mécontents du Venezuela pour beaucoup de raisons".

"Nous ne sommes pas contents d'eux. Ils ont vidé leurs prisons dans notre pays", a-t-il accusé.

Le président américain a ajouté : "Nous n'allons pas nécessairement demander une déclaration de guerre" au Congrès, qui a le pouvoir constitutionnel de le faire. "Nous allons simplement tuer les gens qui entrent dans notre pays".

"Non à la guerre de fous" 

Face au déploiement américain dans les Caraïbes, M. Maduro, qui cherche à apaiser les tensions avec Trump depuis des semaines, a réitéré des appels à la paix, cette fois sur un ton humoristique: "Yes peace, yes peace, forever, peace forever! No crazy war, Please! Please, please! No crazy war!", a déclaré Nicolas Maduro en anglais.

"Cela s'appelle un langage tarzanesque, façon Tarzan! Si on traduit c'est: +pas de guerre, pas de guerre, pas vouloir guerre, non à la guerre des fous, non à la folie de la guerre+", a plaisanté le dirigeant.

Passé l'humour, Nicolas Maduro, qui a ordonné une série d'exercices militaires depuis août, a aussi souligné jeudi que, lors de ces entraînements, des équipements achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.

"Merci au président (Vladimir) Poutine, merci à la Russie, merci à la Chine et merci à de nombreux amis dans le monde, le Venezuela dispose d'un équipement pour garantir la paix", a-t-il déclaré.

Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.

Le ministre vénézuélien de la Défense a quant à lui assuré jeudi que toute opération de la CIA contre son pays "échouerait", après que Donald Trump a autorisé des opérations clandestines contre le Venezuela la semaine dernière.

"Nous savons que la CIA est présente" sur le sol vénézuélien, a déclaré le général Vladimir Padrino. Les Américains "pourront bien envoyer je ne sais combien d'agents affiliés à la CIA dans des opérations clandestines de n'importe quel point du pays, toute tentative échouera".

Nul doute que la visite du bateau de guerre et des marines à Trinité-et-Tobago sera suivie de près par Caracas, même si le communiqué trinidadien n'évoque nulle part le Venezuela.

Il affirme que l'arrivée de ces moyens militaires américains est liée à la "sécurité régionale" et aux "efforts de coopération dans les Caraïbes" et de "coopération militaire" entre Washington et Port-d'Espagne.

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de M. Trump, et a adopté dès son accession au pouvoir en mai 2025 un discours virulent contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.

Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans une frappe américaine mi-octobre, selon leurs familles, mais les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès pour le moment.

Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.