La Libye commémore la révolte contre Kadhafi en pleine crise politique

Les Libyens commémorent le 11e anniversaire du soulèvement contre Mouammar Kadhafi.( AFP).
Les Libyens commémorent le 11e anniversaire du soulèvement contre Mouammar Kadhafi.( AFP).
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Publié le Vendredi 18 février 2022

La Libye commémore la révolte contre Kadhafi en pleine crise politique

  • Les Libyens célèbrent le onzième anniversaire du début de la révolution qui a renversé Mouammar Kadhafi en 2011
  • Depuis la chute de Kadhafi, le pays a connu pas moins de neuf gouvernements et deux guerres civiles et n'est jamais parvenue à organiser une élection présidentielle

TRIPOLI: Les Libyens célèbrent jeudi le onzième anniversaire du début de la révolution qui a renversé Mouammar Kadhafi en 2011, au moment où la transition vers la démocratie connaît de nouveaux écueils qui font craindre une reprise des hostilités.

Cet anniversaire tombe en effet alors que le pays, déjà miné par les divisions entre institutions concurrentes à l'Est et à l'Ouest, se retrouve depuis le 10 février avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli, après avoir manqué l'échéance électorale cruciale de décembre. 

Le Parlement siégeant à l'Est a désigné l'ex-ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha pour remplacer Abdelhamid Dbeibah à la tête du gouvernement intérimaire, mais ce dernier assure qu'il ne cèdera le pouvoir qu'à un gouvernement élu. Un imbroglio politico-institutionnel qui n'est pas nouveau dans ce pays. 

Des célébrations sont prévues vendredi place des Martyrs au coeur de Tripoli, où l'ancien "Guide" prononçait ses discours, avant d'être emporté par la révolte déclenchée le 17 février 2011, en plein Printemps arabe.

A Benghazi (est), deuxième ville libyenne, des dizaines de personnes arborant le drapeau national se sont rassemblées à l'endroit où avaient commencé les premières manifestations anti-Kadhafi en 2011.

Le Premier ministre en exercice a "renouvelé" jeudi, dans un message sur Twitter, son "engagement à bâtir un avenir prometteur", qui assure "la liberté et la justice" pour lesquelles "nos révolutionnaires se sont sacrifiés".  

«Partialité»

L'avenir politique de M. Dbeibah apparaît, lui, incertain. Son concurrent au poste de Premier ministre dispose du soutien du Parlement, de la deuxième chambre basée à Tripoli et de l'armée du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est.   

L'ONU affiche pour sa part une position de neutralité, mais la conseillère spéciale du secrétaire général pour la Libye, l'Américaine Stephanie Williams, a été accusée jeudi de "partialité" par le porte-parole du gouvernement Dbeibah, Mohamed Hamouda, au lendemain d'une rencontre qu'elle a eue avec le président du Parlement Aguila Saleh.

Mme Williams a affirmé à l'issue de cette rencontre avoir "pris note" des explications de M. Saleh "sur le mécanisme du Parlement pour accorder la confiance au nouveau gouvernement", des propos interprétés par le camp Dbeibah comme un soutien aux démarches du Parlement pour le remplacer.

L'ambassade américaine à Tripoli a "regretté" dans un tweet la sortie du porte-parole du gouvernement et apporté son soutien à Mme Williams. 

La Libye reste ainsi engluée dans son interminable transition: depuis la chute de Kadhafi, le pays a connu pas moins de neuf gouvernements et deux guerres civiles et n'est jamais parvenue à organiser une élection présidentielle. 

Arrangement

Fin 2020, peu après l'échec du maréchal Haftar à conquérir Tripoli, un accord de cessez-le-feu a été signé, suivi du lancement d'un processus de paix parrainé par l'ONU.

C'est dans ce cadre que M. Dbeibah a été désigné, il y a an, à la tête d'un gouvernement de transition, avec pour mission d'unifier les institutions et de conduire le pays à des élections présidentielle et législatives en décembre.

Mais des querelles persistantes ont entraîné le report, sine die, de ces élections, sur lesquelles la communauté internationale fondait de grands espoirs pour stabiliser un pays devenu à la faveur du chaos une plaque tournante pour les migrants clandestins cherchant à gagner l'Europe.

MM. Dbeibah, Bachagha, Haftar et Saleh étaient tous candidats à la présidentielle avortée.

En dépit de cet échec politique, il reste "une myriade de sujets sur lesquels la Libye progresse", nuance cependant Jalel Harchaoui, chercheur spécialiste de la Libye.

"La Libye n'a connu aucun échange de feu majeur depuis juin 2020. Parmi les élites, de nombreux ennemis mortels d'il y a deux ans se parlent, voire s'allient dans certains cas. Ceci constitue le début d'une réconciliation", note-il.

En décembre, alors qu'un report de l'élection se profilait, M. Bachagha, une figure de l'Ouest, s'est ainsi rapproché du camp rival en se rendant à Benghazi où il a rencontré, au nom de la réconciliation nationale, le maréchal Haftar. 

Il ne s'agit désormais plus d'un conflit Est-Ouest, mais d'un arrangement entre acteurs clefs des deux régions. L'ex-ministre de l'Intérieur a jusqu'au 24 février pour former son gouvernement et le soumettre au Parlement. 


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.